Dossier thématique IA44005646 | Réalisé par
  • patrimoine industriel, Les carrières des Pays de la Loire
L'extraction de la tourbe
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    Les carrières des Pays de la Loire

Un inventaire des tourbières françaises réalisé après la Seconde Guerre mondiale par la Direction des Mines sous l'égide du Ministère du Commerce et de l'Industrie, présentait la région nantaise comme la région de France la plus riche en tourbe. La tourbe est présente essentiellement en Brière, dans la vallée de l'Erdre (Saint-Mars-du-Désert), au sud-ouest du lac de Grand-Lieu (Sainte-Lumine-de-Coutais), à Challans (tourbière du Mareschau) et dans le sud de la Sarthe. L'importance des sites sarthois (41 sur 50) est à nuancer. Il reflète les déclarations systématiques réalisées dans la seconde moitié du XIXe siècle et relevées aux archives. Le secteur géographique des marais de Brière recèle de très nombreux sites d'extraction de Saint-André-des-Eaux à Crossac or un seul site a été signalé à Saint-Joachim. Le marais étant géré depuis 1838 par la commission syndicale de Grande Brière Mottière, aucune déclaration en préfecture était nécessaire pour extraire la tourbe.La tourbe fut utilisée durant tout le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle comme combustible.

L'extraction avait lieu entre fin mai et début juillet à l'aide d'une bêche ronde ou "coupe foin". On creusait une fosse ou "piège à loup" ou on creusait en escalier pour sortir à la fourche des mottes de tourbes gorgées d'eau . Des charrettes emportaient la tourbe jusqu'à l'aire de séchage. Pendant tout l'été, les pains étaient recoupés et retournés 2 fois pour faire des briquettes. Une fois sèche, la tourbe avait perdu environ les 3/4 de son poids. Cet usage de combustible est abandonné dans les années 1950-1960 car la tourbe possède un faible pouvoir calorifique comparé au bois ou au charbon. A partir des années 1970, une nouvelle exploitation industrielle de la tourbe apparait à des fins agricoles et horticoles dans les marais de l'Erdre (Logné, 1974 ; Mazerolles, 1973).

L'exploitation de la tourbe est aujourd'hui assurée par trois sociétés : les tourbières de France (depuis 1972, marais de Mazerolles à Saint-Mars-du-Désert), les Tourbières de Sucé (depuis 1974, Tourbière de Logné à Sucé-sur-Erdre) et La Florentaise (depuis 1986, marais de Mazerolles à Saint-Mars-du-Désert). La production cumulée représenté 16% de la production nationale. Ces supports de cultures sont destinés au marché régional du Grand ouest. Deux entreprises fabriquent des supports de culture en Pays de la Loire : La Florentaise (Saint-Mars-du-Désert) et Faliénro (Vivy, Maine-et-Loire). Leur production représente 15 % de la production nationale. Afin de préserver ces espaces naturels sensibles, la politique actuelle s'oriente vers un abandon progressif de l'exploitation des tourbières et le développement de supports de cultures alternatifs.

L'extraction s'effectue à fleur d'eau uniquement en été, lorsque les eaux du marais sont les plus basses. La tourbe est extraite sur une épaisseur de 2,5 m (la hauteur de tourbe est d'environ 4 à 6 m) soit d'une pelle hydraulique montée sur les berges des bassins ou de barges, soit d'une pelle à câble sur une plateforme. La tourbe est ensuite déposée sur le bord de la berge et y reste pendant un an. L'été suivant, elle est chargée sur une péniche pour être acheminée vers un quai de déchargement et de stockage. Ce n'est que la troisième année, qu'elle sera amenée par camions vers l'usine de fabrication de terreaux. Ces délais sont nécessaires à la fois pour ressuyer cette tourbe extraite dans l'eau, et pour l'homogénéiser par les différentes manipulations qu'on lui fait subir.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle, 20e siècle

Excepté la présence de barges et de péniches, l'exploitation de la tourbe ne laisse pas de traces dans le paysage.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2015
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