La maison Georget, dont les papiers à en-tête précisent la date de fondation en 1842, réalise en 1854 le transfert de sa fabrique de vernis située au village des Fontenelles, à Vertou, dans la commune de Chantenay, au lieu-dit Chantier Jollet (actuel boulevard de Chantenay). Des constructions nouvelles sont implantées vers 1858, 1887 et 1901, le long du canal de Chantenay, plus à l'ouest, sur le lieu-dit des Chantiers Crucy. Jean-Baptiste Georget cède, en 1877, ses droits dans le fonds de commerce et l'établissement industriel de fabrication de vernis, employant une trentaine de personnes, à son fils Charles Constant. Un magasin, des bureaux et une maison appartenant à son frère Charles sont cadastrés chemin de la Tannerie, et ce, jusqu'en 1920. Vers 1909, l'acquisition d'un enclos de 2 550 m2, route de Roche-Maurice (actuel boulevard du Maréchal-Juin), au lieu-dit Vallée de Chantenay, est suivie de constructions pour une fabrique d'astrolin (type de vernis, cf figure 11) en 1903, puis des bureaux et magasins et un kiosque, en 1911. En 1930, le site occupe 6 500 m2 de terrain. Au début des années 1960, Georget fusionne avec Ripolin (Ripolin-Georget SA), puis avec Freitag en 1970 pour, finalement, devenir Ripolin SA en 1980. Dans les années 1990, Georget devient Sun Chemical et une partie de l'activité est délocalisée sud-Loire. La partie restante est rachetée par Valspar et devient Valspar Coates, puis Valspar Corporation. Le groupe Valspar est présent en Amérique, en Europe, en Asie et dans le Pacifique. En 2012, le site de Chantenay emploie 90 personnes (46 en production, 17 aux services administratifs, 23 au service technique, 4 au service commercial) sur une surface de 2,87 hectares. Le site produit surtout des enduits incolores et pigmentés pour le marché des boîtes de conserve (couleur or pour les boîtes de conserves, alu pour les boîtes de sardines et blanc pour les légumes), mais aussi des encres pour les bouchons de bouteilles de boisson. Les employés travaillent en 2/8, voire en 3/8.
Jean-Baptiste Georget et le vernis de Chantenay :
Né en 1811 à Rouen, Jean-Baptiste Georget exerce l'activité du commerce de rouennerie (textile coton) en Bretagne, en Anjou, puis à Nantes. Il développe, à la demande d'industriels de la conserverie, dont Pierre-Joseph Colin, parent par alliance, et Jules-Joseph Carnaud, un vernis destiné aux boîtes de conserve. Ce vernis de protection et de décoration, résistant à l'ébullition en autoclave, est très rapidement connu sous le nom de "vernis de Chantenay" : il permet de substituer aux étiquettes papiers "l'illustration directe" sur fer-blanc. L'entreprise de Georget prospère rapidement. En 1913, la manufacture de vernis, couleurs et encres d'imprimerie Georget fils produit des vernis pour impression sur métaux (sa spécialité), des couleurs et encres d'imprimerie, des vernis lithographiques, des vernis pour tôles et fers-blancs, des vernis pour peintres en bâtiments, des vernis pour carrosserie, des vernis pour ébénisterie et menuiserie, des vernis de toutes sortes à l'alcool et à l'essence, ainsi que des siccatifs, des peintures laquées, des huiles essences. Elle possède des dépôts à Milan, Gênes, Turin, des usines en France, Espagne et Belgique et est réputée à travers le monde. Membre de la loge maçonnique Mars et Arts de Nantes, Jean-Baptiste Georget succède à Théodore Dubigeon comme maire de Chantenay, de 1870 à 1881.
Chercheure.