• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Eglise Saint-Martin de Chantenay, 20 rue des Réformes
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse 7-9 rue de la Cure , 20 rue des Réformes
  • Cadastre IL 4 1-415
  • Précisions anciennement commune de Chantenay
  • Dénominations
    église
  • Genre
    de catholiques
  • Vocables
    Saint-Martin

Eglise

La première mention d'un sanctuaire portant le nom de Saint-Martin à Chantenay date de 1287. Cette chapelle est occupée par les moines de l'abbaye (cf. dossier Lycée Notre-Dame), qui dépend de Sainte-Melaine de Rennes. L'église devient paroissiale au XIVe siècle et un clergé séculier la dessert au début du XVe siècle. Le plan de l'édifice est alors un rectangle de dix-neuf mètres de long composé d'une nef et d'un chœur flanqué d'une chapelle sud. En 1759, cette ancienne église est détruite à la demande du gouvernement de Louis XV et des Etats de Bretagne. Une nouvelle église de style néo-classique, dessinée par l'architecte Louis Laillaud, est construite et consacrée en mai 1761. En forme de croix latine, elle mesure trente-trois mètres par vingt. Les Acadiens, exilés à Chantenay entre 1775 et 1785, sont rattachés à cette paroisse. Désaffectée et vendue à la Révolution, elle est en partie détruite. En 1833, sur la demande de l'abbé Jean Richard, l'architecte Louis-Jean-Baptiste-Marie Gilée construit une nouvelle église. L'aménagement intérieur est en grande partie réalisé par le sculpteur Guillaume Grooaters. Amédée Ménard auteur de la statue de Sainte-Anne en haut des escaliers du même nom, réalise la statue monumentale de Saint-Martin située derrière l'autel. Entre 1839 et 1841, plusieurs travaux sont réalisés : édification d'une tour octogonale, agrandissement du chœur et de bas-côtés. Une nouvelle sacristie est construite en 1924 au sud-est de l'église le long de la rue des Réformes. En 1927, un paroissien, Jean Bernard, peint sur la voûte du chœur l'offrande de la paroisse au pied du Christ-Roi. Les bombardements de 1943 détruisent les vitraux qui ne sont refaits qu'en 1950. L'église est inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 26 mars 1990. A partir de 1993, différents architectes, Hélène Leroy, Usabelle Kientz, Pascal Filâtre et Julien Touchard ont conduit différents travaux de restauration (charpente, couvertures, ravalement).

Presbytère

Ce petit manoir du XVe siècle à proximité de l'église est connu comme étant la demeure du clergé depuis plusieurs siècles. Jusqu'à la Révolution, le presbytère dépend du doyenné de la Roche-Bernard. Le jardin est agrandi, par suite d'une libéralité faite par Pierre Bonnier, seigneur de Launay, à messire Louis Gujard, recteur de Saint-Marin au XVIIIe siècle. Les terres des Courtils et des Vignes du Bourg dépendent du presbytère. Le curé jouit de l'usufruit du Templay, terres voisines. Une prairie dite des Paboises est concédée au curé par le roi comme alluvion de la Loire où il possède une récolte de foin, le pacage étant réservé aux habitants du bourg. Au XXe siècle, des travaux de restauration pour la création d'un second logement sont réalisés. Divers travaux d'entretien sont effectués sur la couverture, le mur de soutènement, les enduits... Le presbytère abrite actuellement des salles paroissiales et le logement du prêtre auxiliaire de la paroisse Saint-Yves à laquelle sont rattachés trois lieux de culte : Saint-Etienne, Saint-Michel de la Croix Bonneau et Saint-Martin.

Cimetière

En 1778, le cimetière est déjà mentionné à son emplacement actuel sur le coteau sud de la rue des Réformes à proximité de l'église et de la cure. Il figure avec une forme différente : une partie de l'angle sud-est est mentionnée comme "Vigne du Clos des Rives sous le fief du Roi". En août 1804 (21 thermidor an XII), un plan du cimetière est établi par Fournier, ingénieur voyer. Mathurin Crucy y est enterré depuis le 27 mai 1827.

Eglise

L'église est construite sur un plan basilical avec une grande nef et des bas-côtés. Chaque vaisseau est surmonté d'une couverture, à deux versants ardoisés avec croupe, séparés par un chéneau. La maçonnerie de calcaire est réalisée sur un important soubassement de granit, qui forme des emmarchements en retour sur le pignon ouest. Chaque façade de bas-côté est rythmée, côtés nord et sud, par quatre travées séparées par des contreforts et percées de baies en plein cintre. En façade ouest, chaque bas-côté s'achève par une porte et un oculus. La tour du clocher, qui surmonte la porte d'entrée avec fronton, se présente sur un plan carré avec des angles chanfreinés. Des baies en plein cintre avec abat-sons et des cadrans d'horloge ornent les faces de la tour. Elle est couverte d'un dôme en zinc surmonté d'un petit lanternon avec balcon au pourtour. Un narthex précède la nef. D'imposantes colonnes doriques en calcaire séparent les vaisseaux voûtés en arc surbaissé. La nef s'achève sur un chœur en hémicycle, côté est ; les collatéraux se terminent sur des retables en bois. Une série de colonnes avec chapiteaux corinthiens entoure l'autel en forme de tombeau galbé en marbre ; des pilastres leur répondent encastrés dans la paroi. Une absidiole à l'extrémité du chevet, avec "canon de lumière", permet d'éclairer un Christ en croix. Une peinture décore la voûte. Dans la nef, sur le côté sud, une frise en latin orne l'architrave entre nef et collatéral : "Domus mea domus orationis vocabitur in ea omnis qui petit accipit". (Ma maison sera appelée maison de prière ; là celui qui demande reçoit.) La suite se trouve côté nord : "Quam dilecta tabernacula tua Domine virtutum Rex meus et Deus". (Que ta demeure est agréable Seigneur des armées, mon Roi et mon Dieu.) Une chaire à prêcher en bois est accolée à une colonne côté sud. Au revers du pignon ouest, encadré par deux pilastres, se trouve le monument aux morts de la Première Guerre mondiale.

Presbytère

L'ancien manoir est situé à l'est de l'église. En surplomb par rapport à la rue des Réformes, la propriété est enceinte de murs maçonnés et s'ouvre par une porte, avec arcade en plein cintre et jambages en granit, sur la rue André Hougron. Depuis la rue de la Cure, une cour avec puits donne accès à la façade nord de l'édifice. Le corps principal du manoir, de plan rectangulaire avec un sous-sol et deux niveaux sous combles ardoisés, est flanqué d'une tourelle d'escalier hors-œuvre octogonale avec deux petites baies. La porte d'entrée, avec un arc en anse de panier et des jambages en granit, se situe à la base de cette tourelle. Des dépendances sont accolées en appentis à cette façade. Un bâtiment annexe en retour se poursuit le long du pignon est du manoir. La façade, côté sud, donne sur le jardin du presbytère. Les ouvertures sont très remaniées ; seule la porte de petites dimensions, avec un linteau en anse de panier et des jambages en granit, pourrait dater du XVe siècle. Les encadrements des baies sont en calcaire. Une niche abrite une petite statue entre deux fenêtres d'étage. Une allée dans l'axe de la porte est encadrée par deux palmiers. L'allée se termine par deux ifs à proximité du mur de soutènement. Un appentis largement vitré est situé à l'est. La tourelle contient un escalier à vis. Des marches de granit descendent vers un sous-sol en terre battue qui occupe le côté ouest du manoir. La paroi rocheuse apparaît en plusieurs endroits. Près de l'escalier, un soupirail est aménagé pour "la descente du charbon". Une petite plate-forme maçonnée pourrait avoir accueilli un pressoir. Un autre soupirail côté sud fait face au premier. Le rez-de-chaussée accueille des salles paroissiales ; les annexes au nord sur la cour abritent la cuisine. Entre le rez-de-chaussée et le premier étage, les marches sont en pierre de granit. Au premier étage se trouvent l'appartement du prêtre auxiliaire de la paroisse Saint-Yves ainsi que des pièces de stockage. L'une de ces pièces, très peu modifiée, possède un plafond bois, avec poutraison et solivage, intéressant.

Cimetière

Le cimetière est implanté sur le côté sud de la rue des Réformes. D'une surface de plus de 3500 mètres carrés, le terrain rectangulaire descend en pente douce vers la Loire. Un mur de clôture maçonné est construit à l'alignement sur la rue des Réformes. Des piles maçonnées en granit encadrent un portail métallique à deux vantaux. Deux arbres placés à l'arrière entourent cette entrée. Des bâtiments annexes occupent le côté est du cimetière. L'ensemble est clos de murs. Quelques arbres sont plantés sur les limites sud et ouest.

  • Murs
    • pierre
    • granite
    • maçonnerie
  • Toits
    ardoise, zinc en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte en berceau en anse-de-panier
  • Couvertures
    • dôme
  • Typologies
    édifice public
  • État de conservation
    état moyen
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
    • vitrail
  • Représentations
    • ornement architectural
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1990/03/26

Le bourg de Chantenay constitué autour de l'église et de son presbytère est longtemps resté rural. Ce quartier de Chantenay conserve un aspect de village, pour l'instant.

Bibliographie

  • DABRETEAU, Jacques. Notice historique et technique pour un carnet d'entretien des édifices et de l'orgue, Nantes, Direction de l'Archéologie et du Patrimoine, 2012.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012