Origine
L'îlot, situé au nord-ouest de l'église paroissiale Saint-Martin, est représenté dès les premiers plans historiques (1778). La présence proche de l'abbaye de Chantenay a sans doute contribué au développement du centre bourg ancien de Chantenay, constitué autour de l'église, du presbytère et du cimetière, ainsi qu'à la construction de l'îlot dit de Tréméac dès le XIIIe siècle. La forme de cet îlot et des îlots voisins est déjà, en 1778, très proche de leur forme actuelle avec une implantation des constructions en alignement de la rue. Seul la parcelle au sud-ouest est représentée comme un jardin "Fief du roi". L'église est celle dessinée par l'architecte Louis Laillaud en 1761. L'îlot de Tréméac comporte alors des constructions disposées au sud et une seule au nord. Ces constructions constituant le bourg sont insérées dans un parcellaire rural : le clos de l'abbaye à l'ouest et des propriétés du roi au nord, est et sud (fief, vignes, bas-clos...). L'îlot se composait de quatre maisons, de trois bâtiments et de cours avant 1833, comme le signale le cadastre ancien. Il n'y a pas mention de jardin : l'îlot est déjà complètement "urbanisé". La seule modification notable dans la forme de l'îlot est la régularisation du tracé vers l'est. Les voies perdurent dans leur tracé de 1778. Le reste du bourg voit la construction de la nouvelle église en 1833, la généralisation du morcellement des parcelles et le développement des constructions le long des voies, notamment vers le nord et le sud.
Les constructions
À la fin du XIXe siècle, le bourg se densifie (premier règlement de voirie de la commune de Chantenay en 1897). Une placette semble être aménagée au nord-est de l'îlot avec un recul et un alignement des façades. L'îlot de Tréméac est alors construit dans sa quasi totalité, excepté le cœur (cour). Au début du XXe siècle, l'îlot se compose de bâtiments construits le long de la rue de Tréméac au sud et de cours au nord. L'ensemble de ces constructions actuelles datent vraisemblablement pour l'essentiel de cette période comme en témoigne les cartes postales anciennes. Seul le n°6 rue de Tréméac peut être daté plus précisément de 1911 (plans aux Archives municipales). Il fait suite à un regroupement de deux parcelles (propriétés de Mme Brevet) et était divisé en cinq logements indépendants (logements locatifs). La rue Jules-Verne, ancienne rue de Tréméac jusqu'en 1905, constitue un axe important reliant le bourg Saint-Martin à la gare, la Loire (embarcadère des Roquios) et les industries installées dans la plaine. Depuis la place du bourg, elle offre un point de vue vers la Loire, le Bas-Chantenay et notamment vers l'édifice de la Rizerie Levesque. Dans la continuité de la politique urbaine de la ville de Nantes et des architectes-voyers, une politique de projets urbains est menée dans le bourg de Chantenay. La maison située au n° 3 rue de Tréméac est acquise par la ville de Nantes en 1935. Elle comprenait une boulangerie au rez-de-chaussée avec magasin, four et cuisine, un étage avec deux chambres et un grenier. Cet achat s'inscrit dans au sein du projet d'élargissement et d'alignement tracé en 1942 dans la proximité immédiate de l'église paroissiale. L'îlot de Tréméac n'est pas directement concerné mais les constructions en vis-à-vis, le long du chemin vicinal ordinaire n° 103 (aujourd'hui rue de Tréméac) et plus au nord, auraient du subir d'importantes transformations (recul des façades), mais ce projet ne sera jamais réalisé. Ainsi, en face du porche de l'église, la maison au n° 3 fait toujours saillie. Il est possible que ce soit cette même boulangerie qui se soit installée à l'angle de la rue Jules Verne et de la rue des Réformés, visible sur une carte postale de 1937. Aucun changement remarquable n'est visible depuis la fin du XXe siècle. Seuls des garages construits dans les cours au nord sont venus clôturer l'îlot.
Photographe.