Dossier collectif IA44004966 | Réalisé par
Aoustin Agathe (Contributeur)
Aoustin Agathe

Chercheuse, Inventaire du Patrimoine, Service du Patrimoine, Région des Pays de la Loire.

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  • enquête thématique régionale, patrimoine de la villégiature
Colonies de vacances de la Côte de Jade
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    colonie de vacances
  • Aires d'études
    Patrimoine balnéaire

Les premières colonies de vacances apparaissent sur la Côte de Jade au cours de la première décennie du XXe siècle afin de lutter contre la tuberculose dont souffrent de nombreux enfants des villes. Elles sont souvent l'œuvre de particuliers (médecins comme le docteur Schtermann à Saint-Brevin-les-Pins, prêtres, instituteurs), d'associations privées ou d'institutions de bienfaisance (Association de bienfaisance pour les Protestants de Nantes et de Loire-Inférieure à Saint-Michel-Chef).

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, de nouveaux acteurs font leur apparition : syndicats, mutualités, coopératives ouvrières. Les années 1930 marquent un tournant dans le développement des colonies de vacances. Grâce à la contribution financière de l'Etat, les constructions neuves se multiplient. Le réemploi est courant et perdurera jusqu'aux années 1970, car moins onéreux et plus rapidement disponible. Cette solution est notamment privilégiée par les associations catholiques. L'association Catholique Nantaise des Colonies de Vacances (ACNCV) possède et administre plusieurs colonies sur la Côte de Jade (colonies Mont-Goguet et Saint-Joseph à Saint-Brevin-les-Pins et colonie des Montagnards à Saint-Michel-Chef-Chef). Les hôtels (l'hôtel Bellevue à La Bernerie-en-Retz est un ancien château transformé en hôtel de voyageurs au début du XXe siècle, puis en maison de convalescence durant la Première Guerre mondiale, puis converti en colonie de vacances dans les années 1930 et rasé en 1960) et les forts militaires sont également reconvertis en colonies de vacances (le fort de Mindin est réaffecté et transformé en sanatorium après la Première Guerre mondiale pour accueillir les enfants des zones sinistrées). Dans l'entre-deux-guerres, les loisirs collectifs éducatifs, pédagogiques et sportifs sont favorisés au détriment de l'hygiénisme médical.

Les colonies de vacances connaissent leur apogée après la Seconde Guerre mondiale. L'Etat joue lors un rôle central. La municipalité de Saint-Brevin-les-Pins décide en 1949 de réserver dans son Plan d'aménagement, d'extension et d'embellissement une partie de son front de mer à l'installation de colonies de vacances. En 1959, la station compte 26 colonies tandis que la commune de Pornic n'en tolère aucune sur son territoire. Les associations religieuses sont relayées par les comités d'entreprise publiques (Compagnies des Houillères à Saint-Brevin-les-Pins) et privées (Citroën et Usinor à Saint-Brevin-les-Pins, Société des Pétroles Schell Berré à Saint-Michel-Chef-Chef). Diverses fédérations à vocation laïque et sociale voient le jour (Amis des Ecoles Publiques de Vendôme, Amicale laïque de la Montagne, Fédération des Pupilles de l'Ecole Publique du Cher à Bourges à Saint-Brevin-les-Pins, Fédération des œuvres complémentaires de l'Ecole Laïque de Seine et Marne à Saint-Michel-Chef-Chef) à côté des Unions fraternelles (Union Fraternelle de Trélazé et La Fraternelle Saint-Donatien à Saint-Brevin-les-Pins). Dans les années 1950, l'Etat encourage les constructions nouvelles, mais la tendance dominante reste au réemploi. Les colonies de vacances connaissent un dernier envol de constructions au cours des années 1970. Après 1975, l'Etat ainsi que les collectivités locales et les comités d'entreprise peinent à entretenir les bâtiments et se désengagent. Les colonies disparaissent progressivement, désormais remplacées par des Centres de loisirs sans hébergement pouvant accueillir des familles au complet (Centre de vacances de la Fontaine aux Bretons, Pornic).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle

Les colonies de vacances sont essentiellement localisées dans la commune de Saint-Brevin-les-Pins (20 colonies repérées soit 45 % des repérées), puis réparties dans les communes de Saint-Michel-Chef-Chef (6 repérées soit 13 %), Le Clion-sur-Mer (commune annexée à Pornic depuis 2008) (6 repérées soit 13 %), Préfailles (5 repérées soit 11 %), Sainte-Marie-sur-Mer (commune annexée à Pornic depuis 2008) (4 repérées soit 9 %) puis Pornic, La Bernerie-en-Retz et Les Moutiers-en-Retz (3 repérées).

Les premières colonies de vacances privilégient les terrains boisés à proximité de la plage où se pratiquent de nombreuses activités mais à distance des lieux principalement fréquentés par les étrangers. A Saint-Brevin-les-Pins, les colonies s'installent dans les quartiers périphériques de la station balnéaire de l'Océan, au Pointeau, à l'Ermitage, au Menhir, et dans une moindre mesure à Mindin. A Saint-Michel-Chef-Chef, elles sont plutôt établies au Redois.

Les premières colonies, ouvertes dans l'entre-deux-guerres, sont souvent installées dans des villas ou s'inspirent du modèle des maisons de villégiature traditionnelles lorsqu'il s'agit de constructions nouvelles. Ce sont généralement des édifices composés d'un pavillon unique à étage. Le rez-de-chaussée est généralement utilisé pour les services communs (cuisine, réfectoire, infirmerie et administration) alors que l'étage abrite le dortoir (Colonie Brise de mer Nantaise à Saint-Michel-Chef-Chef, colonie L'Ermitage à Saint-Brevin-les-Pins). Les constructions nouvelles réalisées après la Seconde Guerre mondiale adoptent les programmes du Mouvement moderne et privilégient des formes épurées et géométriques (Colonie Schell à Saint-Michel-Chef-Chef ou colonie Sourire de Lorraine à Saint-Brevin-les-Pins).

Au cours des années 1950, les plans et les élévations de ces bâtiments se libèrent progressivement des compositions symétriques pour privilégier les règles de l'architecture hygiéniste : circulation de l'air et de la lumière, cloisonnement des espaces selon leur fonction, utilisation de matériaux modernes simples d'entretien (éléments préfabriqués en aluminium, structure métallique de la colonie Les Mouettes à Saint-Michel-Chef-Chef). Les colonies installées dans des bâtiments anciens s'équipent alors de nouvelles structures, qui peuvent être des dortoirs aménagés dans des ailes prolongeant l'édifice (colonie La Pierre Attelée à Saint-Brevin-les-Pins), des bâtiments nouveaux construits en dur (colonie Les Mouettes à Saint-Michel-Chef-Chef) ou de simples tentes à l'écart du pavillon principal.

Vers 1960, de nouvelles formes d'architecture apparaissent proposant des modules plus petits, de plain-pied, souvent en rez-de-chaussée. La volonté de dialoguer avec la nature entraîne la fragmentation des espaces qui ne sont plus séparés par niveaux, mais par bâtiments intégrés à leur environnement et la création d'espaces ouverts réservés aux jeux en plein air. Les services communs (administration, infirmerie, réfectoire, cuisine) sont généralement concentrés au centre de l'ensemble des bâtiments. Dans les années 1970, les colonies sont inspirées des villages vacances alors en vogue, organisés en unités indépendantes sous forme de pavillons en rez-de-chaussée.

Quelle que soit la date de construction des colonies de vacances, ce type d'édifices affiche toujours une grande sobriété de décor et cherche à privilégier l'ensoleillement et l'aération par l'aménagement de larges baies et de chambres claires et spacieuses. Même si après 1960, les administrateurs des colonies ont progressivement tendance à privilégier pour les dortoirs des espaces réduits et autonomes, parfois isolés les uns des autres, une colonie de vacances offre généralement des espaces suffisamment grands pour réunir les colons et les abriter en cas d'intempérie.

Pour cette étude, 2 colonies de vacances ont été sélectionnées sur 36 repérées.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 0
    • repérée 36
    • étudiée 2
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Aoustin Agathe
Aoustin Agathe

Chercheuse, Inventaire du Patrimoine, Service du Patrimoine, Région des Pays de la Loire.

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