La coutume d'ériger des croix le long des chemins remonte aux premiers temps de l'évangélisation de la région et s'est perpétuée jusque dans les années 1950. Acte collectif (souvenir d'une mission ou commémoration d'un événement), en général à l'initiative de la paroisse, ou acte de piété individuel (vœu, disparition ou retour d'être cher, etc.), l'érection d'une croix pouvait aussi servir à matérialiser un chemin, le centre d'un village ou les limites de la paroisse. La croix était, en outre, une halte privilégiée des processions marquant certaines fêtes patronales locales destinées à bénir les terres, accorder un temps favorable ou obtenir de bonnes récoltes. Les socles des croix étaient ainsi souvent percés d'une niche votive dans laquelle on déposait une petite croix lors des cortèges mortuaires. Lors de la fête des Rameaux, bon nombre d'entre elles sont encore fleuries de nos jours.
54 croix monumentales et un oratoire ont été repérées sur la commune de Guérande (Fig. 1). La croix du Requer, inscrite MH en 1944, et la croix de Lévera pourraient dater de la fin du Moyen Age (Fig. 2 et 3). 8 croix repérées sont déjà signalées sur les plans anciens, notamment sur le plan dit « des Landes de la Commune » datant de 1753 et la carte des Côtes de Bretagne levée vers 1785 (Fig. 4 et 5). Si la croix de Saint-Aubin à l'entrée de Clis semble commémorative, les autres matérialisaient les anciens chemins de Guérande au Croisic par le Trait (Drézeux : Fig. 6 ; Kerbézo), celui de Guérande à Mesquer (Kerhalno, Figolas) ou encore l'ancienne route de Guérande à Saint-Lyphard (La Croix-Haute, Kergaigne, Folhaie : Fig. 7). La croix de Sandun est traditionellement datée de 1716 (Fig. 8).
Les autres croix ont pour la plupart été élevées dans le courant du XIXe siècle et au tout début du XXe siècle.
Photographe.