L'absence de sources précises sur la seigneurie de Kersalio avant le XVIIe siècle empêche d'appréhender avec certitude l'époque de construction du manoir. Les sources écrites attestent néanmoins d'une seigneurie à Kersalio dès le milieu du XIIIe siècle. Elle appartient dès cette date à la famille Le Guennec. En 1350, Pierre Le Guennec, seigneur de Kersalio est présent dans l'acte de fondation de la confrérie de Saint-Nicolas de Guérande. Jehan Le Guennec, seigneur de Kersalio, de la Trionnais et du Bignon, marié à Jehanne de Goazmoal, réside visiblement à Kersalio au début du XVe siècle. Il figure comme chambellan et écuyer du duc de Bretagne en 1420. La famille Le Guennec possède le manoir jusqu'au début du XVIIe siècle, date à laquelle Guillaume Le Guennec le vend à Nicolas Leroy. Peu après 1653, Kersalio passe par succession à la famille Foucquer dont Pierre obtient la charge de procureur du siège royal de Guérande en 1707. Cette famille reste propriétaire du lieu jusqu'à la Révolution. Au XIXe siècle, le bâtiment est déclassé en exploitation agricole.
Le corps de logis, proprement dit, date vraisemblablement de la première moitié du XVe siècle. À la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle, des travaux sont exécutés sur la cour close. Un portail, surmonté d'un colombier auquel on accède par une galerie de transport depuis une porte percée à l'étage du manoir est construit. Au XVIIIe siècle, les aménagements intérieurs du logis sont modernisés (refends, cloisonnement, latrines). Au XIXe siècle ou au XXe siècle, la façade sud et ses fenêtres sont remaniées. La porte originelle nord est condamnée. En 1926, le portail de la cour est démonté. D'après un prisage de 1650, le manoir possédait également un jardin au derrière avec un bois de haute futaye, un moulin à vent (voir dossier), une métairie couverte de roz et de bourre consistant en une salle basse et taiterye au bout de longueur 56 pieds de coin en coin 20 pieds de laize francs et 8 pieds sous la couverture, un étang. Une chapelle est attestée à Kersalio dans un aveu de 1718.
Photographe.