Formant un des trois noyaux anciens de la commune de Saint-Jean-de-Boiseau, une première agglomération semble s'y établir à la fin du Moyen Âge. Le groupement de bâtiments pérennes est probablement à mettre en lien avec le développement, tout au long de l'Epoque moderne, d'une fonction portuaire attachée à ce village en bord de Loire.
Par sa situation à l'interface entre le fleuve et un large plateau agricole, le village prospère au cours du XVIIIe siècle et concentre plusieurs activités. Le port permet le débarquement et l'embarquement de diverses marchandises et denrées agricoles, notamment les foins et les roseaux récoltés par les herbagers exploitant les îles de Loire. S'y ajoute également une activité artisanale de tissage du lin. Mais le village est surtout réputé à cette époque pour être le foyer de production de nattes de roseaux tressés appelées « courtines ». Cet artisanat repose largement sur le développement du port de Nantes. Les nattes servent à l'emballage et à la conservation des denrées périssables stockées dans les cales des navires affectés au commerce triangulaire.
En 1836, le village compte 476 habitants et une grande majorité des chefs de famille exercent la profession de cultivateur, tandis que 3 marchands de nattes sont encore présents. Dès le milieu du XIXe siècle, le village accueille une nouvelle population ouvrière (tourneurs de métaux, ajusteurs, chaudronniers) employée dans les grandes usines des communes situées plus en amont.
En 1872, plusieurs propriétaires du village demandent l'autorisation à l'administration des Ponts et Chaussées d'acquérir ou louer les portions de terrain domanial susceptibles d'être cultivées et se trouvant en avant de leur propriété le long du bras de Saint-Jean-de-Boiseau. La demande d'aliénation est rejetée en prévision de l'utilisation de ces alluvions en tant que dépôt public pour les foins de la Loire.
Dès le XIXe siècle, le village accueille un chantier de construction navale appelé chantier Barraud. L'activité perdure jusqu'aux années 1950. On y fabriquait des plates et toues pour les cultivateurs et herbagers des alentours ainsi que des bateaux de transport comme des chalands.
Chercheur, Service patrimoine, Région Pays de la Loire.