Le village de Haute-Indre occupe un monticule qui, à la fin du XVIIIe siècle, formait encore une île environnée par la Loire. Jusqu'à la première moitié du XXe siècle, le village était régulièrement enserré par les eaux lors des grandes crues du fleuve, lui redonnant son caractère insulaire.
En 1795, le village de Haute-Indre comptait 191 habitants répartis en 45 ménages. Dès cette époque, la population du village était majoritairement tournée vers les activités liées à la navigation sur la Loire. Ainsi, seize chefs de ménages occupaient la profession de pilote de Loire et neuf pour celle de barger.
En 1892, Haute-Indre compte 490 habitants et la plupart des pilotes de la Basse-Loire habitent encore le village. D'autre part, la pêche et le commerce du poisson sont largement pratiqués par la population maritime de Haute-Indre qui se rend chaque jour à Nantes au marché de la Poissonnerie. Au tournant des XIXe et XXe siècles, avec le développement intensif de l'industrie dans la Basse-Loire, notamment à Basse-Indre, Indret et Couëron, le village accueille une population ouvrière de plus en plus importante composée d'ajusteurs, de chaudronniers ou encore de manœuvres.
Ce phénomène s'amplifie avec l'inauguration en 1926 de l'usine d'engrais chimique La Bordelaise, installée au sud-ouest du bourg. Le caractère maritime du village de Haute-Indre se double alors d'une identité industrielle. L'augmentation de la population entraîne une densification de l'habitat et un comblement des quelques dents creuses le long de la rue Joseph-Tahet tout au long de la première moitié du XXe siècle. L'urbanisation se poursuit sur le sommet et le versant nord de l'îlot durant toute la seconde moitié du XXe siècle.
Au sud-est du bourg, le port d'échouage à longtemps servi de refuge aux petits bateaux de pêches. L'activité halieutique semble perdurer jusqu'aux années 1950.