Dossier d’œuvre architecture IA49010774 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Route ou chemin des Bournais, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Lieu-dit les Hauts-Bournais, les Mazières, les Roches-Picard, les Rotissants, les Perruches
  • Adresse chemin des Bournais
  • Dénominations
    route
  • Appellations
    chemin des Bournais

Long d'un demi-kilomètre, dont un tiers empierré, ce chemin rural aménagé, est remarquable, tant il est rare d'avoir conservé en relativement bon état des chaussées empierrées rurales sur une telle longueur.

La construction de cette voie, par ailleurs, est très probablement liée au développement d'un vignoble de haute qualité dans ce secteur de Montsoreau.

Le plan-minute de l'Atlas de Trudaine de la route Montsoreau-Loudun, dressé en 1747, atteste de l'existence de ce chemin à cette date.

Le chemin est plus tard figuré, ainsi que les murs de soutènement qui le bordent, sur le plan cadastral de 1813, où il est nommé chemin des Bournais. Dans les états généraux des chemins communaux, il est mentionné en 1825 et en 1838 comme chemin communal dit de la "grande ruette", qui mène du chemin de Rest à Herpinière en passant par les Bournais et les Rôtissants.

Le nom de Bournais qui désigne une partie de ce secteur dérive du terme "bournée", mot de la langue vernaculaire qui localement sert à qualifier les reliefs en creux par lesquels s'écoulent les eaux pluviales en site de pente. Les Hauts-Bournais et les Bas-Bournais forment ainsi, dans la toponymie montsorélienne, une partie du plateau viticole qui forme entre les sites actuels de Bontemps et de la Chauvellière un léger vallon de pente ouest-est en direction de l'Arceau.

Situé plus au nord, ce chemin tire donc son nom des terres vers lesquelles il mène depuis le village plutôt que des lieux où il est tracé. À faible distance de Rest, secteur habité depuis au moins le Haut Moyen Âge, il est probable que ce chemin de desserte rurale ait été très anciennement parcouru.

Le mur de soutènement et la chaussée, cependant, relèvent de mises en oeuvre qui ne semblent pas antérieures au XVIIe siècle. Infrastructure d'un certain coût, ce chemin empierré est peut-être à mettre en relation avec l'accroissement de la valeur économique des vignobles de ce secteur de Montsoreau (Les Rôtissants, Les Bournais, Champfleury) et dans les parcelles voisines à Turquant, dans la première moitié du XVIIIe siècle. La réputation des vignes desservies par ce chemin se traduit d'ailleurs par l'installation des Van Voorn à la Chauvellière et à Champfleury, qui acquièrent précisément des dizaines d'hectares de ces vignes dans le second quart du XVIIIe siècle pour en commercialiser la production depuis le port de Montsoreau.

L'empierrement de la voie et les travaux de soutènement pourraient donc avoir été réalisés entre la fin du XVIIe et le milieu du XVIIIe dans le cadre de ce développement viticole. Une telle destination est d'autant plus probable que cette chaussée ne sert qu'à desservir ces vignes, d'autres voies existant parallèlement en direction des villages et écarts voisins.

Dans un relativement bon état de conservation, il forme aujourd'hui l'un des tronçons du chemin de Grande Randonnée n°3.

Le chemin des Bournais est une voie rurale qui relie, à faible distance de Rest, la vallée de l'Arceau au haut du plateau viticole qui forme la partie ouest du finage de Montsoreau. Il n'est aménagé que dans la partie pentue de son tracé, sur environ 500 mètres, dont un bon tiers est empierré ; parvenu sur le plateau, il devient un simple sentier rural desservant des vignes.

La partie basse du tracé est un chemin creux pavé, encadrée de murs, et la partie haute est établie à mi-hauteur de murs de soutènement qui confortent un relief de rupture de pente en bordure du plateau. La largeur du chemin est à peu près continuellement d'environ 2 mètres.

Les murs de soutènement sont édifiés en assises irrégulières de moellons de tuffeau à peine équarris.

Une longue partie du tracé est constituée d'une chaussée empierrée, dont les pavés sont des blocs de « perrons », conglomérats siliceux qui pourraient provenir de la carrière de la Chanfretière, à Turquant. Située quelques centaines de mètres plus au sud ouest du moulin de la Herpinière sur lequel débouchait précisément ce chemin, ce site est mentionné au XIXe siècle comme source d'approvisionnement en moellons de ce type pour le pavement de la route nationale n°147, lors de la réalisation des traversées de Montsoreau et de Turquant.

On discerne des traces d'usure de ces pavés qui correspondent au passage des roues ferrées des véhicules hippomobiles qui l'empruntaient.

  • Murs
    • grès
    • moellon
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire, Angers. O 1395. Voirie communale. Chemins communaux de Montsoreau : états généraux (1825 et 1838).

    AD Maine-et-Loire. 23 S 2. Route nationale n°147. Plan du grand chemin de Montsoreau à Loudun avec ses environs (levé en 1746/1747).

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers