Le plan-minute de l'Atlas de Trudaine de la route Montsoreau-Loudun, dressé en 1747, atteste de l'existence de ce chemin à cette date.
Le chemin est plus tard figuré, ainsi que les murs de soutènement qui le bordent, sur le plan cadastral de 1813, où il est nommé chemin des Bournais. Dans les états généraux des chemins communaux, il est mentionné en 1825 et en 1838 comme chemin communal dit de la "grande ruette", qui mène du chemin de Rest à Herpinière en passant par les Bournais et les Rôtissants.
Le nom de Bournais qui désigne une partie de ce secteur dérive du terme "bournée", mot de la langue vernaculaire qui localement sert à qualifier les reliefs en creux par lesquels s'écoulent les eaux pluviales en site de pente. Les Hauts-Bournais et les Bas-Bournais forment ainsi, dans la toponymie montsorélienne, une partie du plateau viticole qui forme entre les sites actuels de Bontemps et de la Chauvellière un léger vallon de pente ouest-est en direction de l'Arceau.
Situé plus au nord, ce chemin tire donc son nom des terres vers lesquelles il mène depuis le village plutôt que des lieux où il est tracé.
À faible distance de Rest, secteur habité depuis au moins le Haut Moyen Âge, il est probable que ce chemin de desserte rurale ait été très anciennement parcouru.
Le mur de soutènement et la chaussée, cependant, relèvent de mises en oeuvre qui ne semblent pas antérieures au XVIIe siècle. Infrastructure d'un certain coût, ce chemin empierré est peut-être à mettre en relation avec l'accroissement de la valeur économique des vignobles de ce secteur de Montsoreau (Les Rôtissants, Les Bournais, Champfleury) et dans les parcelles voisines à Turquant, dans la première moitié du XVIIIe siècle. La réputation des vignes desservies par ce chemin se traduit d'ailleurs par l'installation des Van Voorn à la Chauvellière et à Champfleury, qui acquièrent précisément des dizaines d'hectares de ces vignes dans le second quart du XVIIIe siècle pour en commercialiser la production depuis le port de Montsoreau.
L'empierrement de la voie et les travaux de soutènement pourraient donc avoir été réalisés entre la fin du XVIIe et le milieu du XVIIIe dans le cadre de ce développement viticole. Une telle destination est d'autant plus probable que cette chaussée ne sert qu'à desservir ces vignes, d'autres voies existant parallèlement en direction des villages et écarts voisins.
Dans un relativement bon état de conservation, il forme aujourd'hui l'un des tronçons du chemin de Grande Randonnée n°3.
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine jusqu'en 2018.