Le pont de Cheviré a été mis en service en mai 1991, après 33 mois de travaux. Depuis 1948, le plan d'aménagement et de reconstruction établi par Michel Roux-Spitz envisage le franchissement de la Loire en aval de Nantes, au droit de l'île Cheviré. L'île Cheviré ainsi que l'île Botty et l'île-aux-Moutons, deux îles plus petites de la commune de Bouguenais, ont été, depuis la fin du XIXe siècle, progressivement raccordées à la rive gauche du fleuve. À la fin des années 1950, le rapport du plan directeur du groupement d'urbanisme de Nantes prévoit "une traversée aval essentielle pour une ville d'estuaire". Avant 1991, les liaisons nord-sud se font, en amont du pont, à Nantes, par des ponts urbains, en aval, par les bacs de Loire (Indre, La Montagne) et le pont de Saint-Nazaire, mis en service en 1975. Des solutions de pont basculant, pont tournant et pont levant, mais aussi de tunnel, ont été envisagées à la fin des années 1970. À la question du franchissement de la Loire (transits nord-sud urbain, périurbain, national et européen), dans la logique du périphérique nantais commencé dans les années 1970, en aval du port de Nantes, ainsi qu'à celle de la garantie de l'accès de gros navires au port de Nantes, répond la solution d'un pont construit sur une zone plate, mais ayant une hauteur sous tablier importante. La maîtrise d'œuvre du pont est assurée par la Direction Départementale de l'Équipement de Loire-Atlantique. Son financement est assuré par l'État et par le Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple de l'Agglomération Nantaise. Les très nombreuses contraintes présentes sur le site (franchissement de nombreuses voies urbaines, de la voie ferrée, de la Loire navigable, du parc à bois de Cheviré, proximité de l'aéroport de Nantes-Atlantique, différence des terrains géologiques des rives nord et sud, structure des quais de Roche-Maurice) ont conduit à déterminer la forme et les modes de portée et de construction du pont. Le montant des travaux a été de 275 millions de francs TTC avec des prévisions de trafic de 40 000 véhicules par jour. En 2012, le trafic est estimé à 110 000 véhicules par jour.
Travaux :
La partie la plus spectaculaire du chantier a consisté dans le transport depuis Saint-Nazaire, du tablier métallique et surtout à son hissage. Constitué de 77 panneaux réalisés à Châteauneuf-sur-Loire, transportés par voie routière et assemblés par les Ateliers de Construction de Paimbœuf à Saint-Nazaire, il a été déplacé sur une barge construite à cette occasion jusqu'à Cheviré. Le tablier, de 2 200 tonnes, a été hissé en 27 heures. Il a été positionné par des systèmes de levage prenant appui sur les consoles en béton précontraints des deux piles principales terminées d'abouts métalliques en attente. Une fois le tablier positionné et assemblé aux abouts, l'ensemble a été redescendu sur les appuis définitifs. Le chantier représente un travail de 1 million d'heures pour 200 hommes simultanément sur site.
Chercheure.