Dossier d’œuvre architecture IA85002025 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Monument aux morts, rue de la Mairie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune L'Île-d'Elle
  • Lieu-dit Bourg
  • Adresse rue de la Mairie
  • Cadastre 2017 AD 172

Le 12 octobre 1919, lors de la fête des anciens combattants, chacun se voit remettre un livre d'or dans lequel sont inscrits les noms des soldats de la commune tués pendant la guerre 1914-1918. En vue de la construction d'un monument en tant que tel, une souscription est lancée et, le 6 juin 1920, le conseil municipal se félicite de ce qu'elle a rapporté 3165 francs, à ajouter aux 15000 francs de crédits qu'il a votés. Le conseil décide aussi de faire réaliser une médaille commémorative en souvenir de M. Gendronneau, instituteur tombé au champ d'honneur, à apposer dans sa salle de classe.

Désignée le 13 mars 1921 par le conseil municipal, alors que l'on annonce le rapatriement prochain des corps des soldats morts que les familles ont réclamés, une commission spéciale retient son projet et le présente au conseil municipal le 3 avril : le monument aura un entourage en béton de ciment granité, surmonté d’une grille en fer ouvragé ; il comprendra un soubassement de même nature, une stèle en pierre de Lavoux (Vienne), des plaques de marbre et des inscriptions, et enfin une statue en fonte suivant le modèle déposé "le Poilu" de la Maison Jacomet, de Villedieu (Vaucluse), avec peinture "en teintes naturelles". L'emplacement choisi le même jour par le conseil municipal pour ériger le monument est situé entre la mairie et l'église, à la place d'anciennes bâtisses communales (ancienne mairie-école) qui sont abattues, et aussi de l'ancien cimetière, désaffecté par arrêté du maire pris le 31 mars 1921. On préfère cet emplacement au jardin de la mairie, face à l'avenue de la Gare ou face à la poste (actuelle boucherie), trop petit.

Le projet connaît toutefois encore des vicissitudes. Tout d'abord, le montant de la souscription, qui se montait à 3165 francs en juin 1920, est ramené à 2264,50 francs devant le conseil municipal du 27 mai 1921, qui décide aussi de diminuer l'emprunt à 12000 francs, le devis présenté deux jours plus tôt par Alphonse Montigny, entrepreneur à L'Île-d'Elle, se montant à 13019,58 francs. Ensuite, le 15 janvier 1922, le conseil refuse finalement de placer sur le monuments des trophées de guerre, le coût de leur transport étant trop élevé. Des tensions se font jour aussi avec le camp catholique qui, de son côté, inaugurera dans l'église une plaque en l'honneur des morts de la paroisse en juin 1923.

Le monument est finalement inauguré le 28 mai 1922, en présence du sous-préfet. L'aménagement du square (pelouses, massifs, plantations d'arbustes), avec construction d'un mur de clôture, n'intervient qu'en 1924 : les travaux sont adjugés le 11 juin à Alphonse Montigny, suivant le projet établi par M. Chaillou, agent-voyer à Maillezais. Des compléments sont apportés au monument après 1945 : le conseil municipal décide le 28 mars 1946 l'achat d'une plaque pour les morts de la Seconde Guerre mondiale et, le 5 novembre 1948, il décide d'ajouter le nom de Camille Monet, tué à Saïgon, pendant le guerre d'Indochine.

Le monument aux morts est situé au centre du bourg, entre l'église, la mairie, l'école et la place publique. Il est placé au centre d'un enclos octogonal, délimité par une grille en ferronnerie. Sur un socle carré, le monument comprend deux niveaux de section carrée, à décor mouluré, et est surmonté d'une statue. Celle-ci, d'1,60 mètre de haut, représente un soldat Poilu au repos, suivant le modèle diffusé dans les années 1920 par le fondeur Hector Jacomet, de Villedieu (Vaucluse). Des plaques en marbre gris sont fixées sur les côtés du monument, essentiellement sur le niveau inférieur. Elles portent en particulier les noms et prénoms des soldats morts pendant ou des suites de la Première Guerre mondiale, entre 1914 et 1919. Ils sont associés à leur régiment et à leur date de décès, et sont regroupés chronologiquement, par année. La plaque fixée à l'avant présente cette inscription : "L'ILE D'ELLE A SES ENFANTS MORTS POUR LA FRANCE 1914-1918".

  • Murs
    • calcaire pierre de taille enduit
    • fonte
  • Couvrements
  • Techniques
    • fonderie
  • Représentations
    • soldat
    • palme
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée. 1 O 935. 1895-1938 : édifices et services publics de L'Île-d'Elle, fossés communaux (1926), société de musique (1925), square du monument aux morts (1924), bâtiments communaux (1922-1923), poste (1930-1931), éclairage électrique (1932), église (1921-1932), cimetière (1921-1932).

  • Archives départementales de la Vendée. 4 T 51. 1921 : construction du monument aux morts de L'Île-d'Elle.

  • Archives municipales de L'Île-d'Elle. Registres des délibérations du conseil municipal depuis 1838.

Bibliographie

  • REGOURD, Florence. Les monuments aux morts de la guerre 1914-1918 en Vendée. La mémoire des pierres. La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 2018.

    p. 95, 159
  • TIZON, Henri. Petite histoire de L'Île-d'Elle, ses légendes et son patois, poésies et vieilles chansons, O. et P. Lussaud, Fontenay-le-Comte, 1961, 297 p.

    p. 167-172
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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