Dossier d’œuvre objet IM49002556 | Réalisé par
  • recensement des peintures murales, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
Monument aux morts, église paroissiale Saint-Pierre de Chanzeaux
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de la Loire - Thouarcé
  • Commune Chanzeaux
  • Adresse place de la Mairie
  • Emplacement dans l'édifice le monument est situé dans les deux dernières travées du bas-côté sud de la nef de part et d'autre de l'ouverture donnant dans la chapelle sous clocher

Le monument aux morts paroissial de l'église de Chanzeaux fut exécuté par le peintre Paul Audfray. La cérémonie d'inauguration se déroula le 31 octobre 1920. La composition exceptionnelle, en trompe l'œil, met en scène deux poilus, l'un mort, brandissant le drapeau français pour lequel il a donné sa vie et l'autre, rentré vivant, en héros, de la Grande Guerre, soutenant avec fierté et une certaine audace le regard des fidèles. Appuyé sur son fusil, il garde avec solennité la longue liste de ses camarades morts au combat. A ses pieds, la couronne de laurier est un hommage des femmes au courage de leurs fils, leurs époux et leurs frères. Le sang, le drapeau tricolore, les armes renforcent le côté dramatique de la composition spectaculaire et théâtrale. Les signes religieux y sont très discrets, deux anges placés dans la partie supérieure de la composition avec des palmes et une tablette portant un extrait du "Dies Irae". Cet hommage républicain et solennel fut probablement réalisé à l'initiative du curé et du conseil paroissial auquel appartenait le lieutenant-colonel Cochet d'Hattecourt, également maire de la commune et dont un membre de la famille, Georges, mourut le 22 octobre 1918. Paul Audfray, né le 17 août 1893 à Angers d'un père peintre, Etienne Audfray, et d'une mère italienne, Benedetta Cicaraldi, fit ses études à l'école des Beaux-Arts d'Angers, puis à l'académie Jullian à Paris. Il étudia ensuite dans l'atelier du peintre Paul-Albert Laurens. Au début des années 1920, il rentra à Angers et travailla dans le sillage de son père à de grands décors historiques ou religieux pour les institutions tout en réalisant de nombreux portraits de la société angevine. Membre de la commission artistique de la Société des Amis des Arts d'Angers, il mourut à Angers le 14 juillet 1957. La commande du monument aux morts de Chanzeaux intervint au moment où il quitta l'atelier parisien de Laurens où il avait acquis une solide maîtrise de l'art du portrait. En 1929, il réalisa un second décor peint pour accompagner la statue de sainte Thérèse de Lisieux dans le bras nord du transept. Le monument commémoratif a reçu son pendant dans le bas-côté nord de la nef : des épisodes des guerres de Vendée furent peints en 1939 par Victor-René Livache, puis complétées en 1946 par Giles Livache. La décision de construire un monument communal aux morts de la Grande Guerre fut prise dès le 26 octobre 1919. Une souscription fut alors lancée pour l'acquisition d'un modèle en pierre composé d'une pyramide surmontée d'une croix, sorti des ateliers Rouillard d'Angers. Il fut érigé en 1920 et fut inauguré le même jour que celui de la paroisse, soit le 31 octobre. La liste des noms y est absolument identique.

Le monument, composé de deux parties distribuées autour de l'ouverture menant à la chapelle sous clocher, est constitué de six toiles peintes assemblées et marouflées et d'un décor peint directement sur la partie basse du mur (voir schéma fig.4). La peinture est exécutée à l'huile. La partie haute, sous la retombée des voûtes, abritent deux anges avec des phylactères. La dédicace les séparent des deux poilus représentés sur des degrés à proximité des listes des morts peintes en trompe-l'œil sur une imitation de plaque de marbre.

  • Catégories
    peinture murale, peinture
  • Matériaux
    • matériau textile, support marouflé, peinture à l'huile
    • enduit, support peint
  • Précision dimensions

    h = 310 ; la = 187. Il s'agit des dimensions de la grande toile de gauche (n° 3 sur le schéma). Celle de droite (n° 6 sur le schéma) est de même hauteur, mais un peu moins large, 184 cm. Le poilu de gauche, représenté grandeur nature h=176.

  • Iconographies
    • figure, soldat, mort, casque, baïonnette, drapeau
    • figure, soldat, médaille, casque, sac, fusil, couronne
    • figure, ange, aile, palme
    • ornement à forme architecturale
  • Précision représentations

    Les deux lunettes comportent chacune une grande figure d'ange, assis, tenant d'une main une tablette et de l'autre une palme tendue vers le poilu placé en-dessous. Les deux parois couvertes d'un appareil de pierre de taille présentent en leur centre une plaque en trompe l'œil avec la liste des morts. L'imitation de marbre rose est surmontée de deux demi-palmettes et d'une petite croix dorées. Deux poilus sont représentés à proximité des listes. Celui de gauche est allongé, le corps figé, les jambes croisées, le buste tendu et la tête ensanglantée posée bien droite sur le fond rouge du drapeau tricolore qu'il tient au bout de son bras droit. Le sang coule abondamment de son crâne, le long des degrés sur lequel il repose. Près de sa tête, son casque est renversé comme pour recevoir ce sang. La baïonnette est posée, à l'horizontal, sur la première marche. Le soldat est vêtu d'un manteau bleu horizon, d'un pantalon et de bandes molletières et porte des brodequins noirs. Les barrettes visibles sur la manche gauche de son manteau indiquent son grade de lieutenant. Le poilu de droite est présenté, debout, de face, devant la liste des morts. Il est appuyé sur la crosse d'un fusil qu'il tient de la main droite et brandit, de l'autre, une baïonnette. Il porte sur la tête un casque, autour de l'épaule une musette et sur le dos un havresac. La croix de guerre, symbole de son courage, est épinglée sur son uniforme bleu. A ses pieds, sur la première marche, une couronne de laurier est posée en signe d'hommage des femmes à leurs fils, époux et frères décédés pendant la Grande Guerre.

  • Inscriptions & marques
    • inscription, peint, sur l'œuvre, français
    • signature
    • dédicace, peint, sur l'œuvre, français
  • Précision inscriptions

    La dédicace, peinte en lettre dorées, située au-dessus des poilus est : "AUX ENFANTS DE CHANZEAUX MORTS POUR LA FRANCE". Sur le drapeau tenu par le soldat mort : "MARNE YSER / SOMME [ VERD ] UN". Sur le ruban, aux couleurs du drapeau national de la couronne de palmes : "A NOS FILS / A NOS EPOUX / A NOS FRERES". Chaque ange est accompagné d'un extrait du Requiem, à gauche : "Pie / Iesu / Domine" et à droite "Dona / eis / Requiem". Sous les pieds du poilu allongé, la signature et la date de l'œuvre : "PAUL AUDFRAY inv.t et pinx.it 1920". Les cinquante-neuf noms et prénoms répartis dans l'ordre chronologique et alphabétique sont présentés dans deux cadres. La liste des morts est consultable en annexe.

  • État de conservation
    • mauvais état
  • Précision état de conservation

    Les toiles marouflées, en mauvais état, nécessitent des travaux de conservation. La couche picturale est écaillée en de nombreux endroits et très sale, notamment dans la partie supérieure de la paroi où elle paraît très usée. Dans la partie inférieure, près du sol, l'humidité a détruit le décor sur une vingtaine de centimètres de hauteur.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre immeuble partiellement, 1972/10/26
  • Référence MH

Ce monument a été sélectionné pour l'originalité de la composition de Paul Audfray et la qualité du portrait.

Documents d'archives

  • Archives diocésaines d'Angers ; P 537. Liste des victimes de la guerre morts et disparus.

Bibliographie

  • RICHAUME, Christelle. Etienne et Paul Audfray. Catalogue sommaire des oeuvres (XIXe-XXe siècle). Maîtrise d'histoire sous la direction de Michel Caffort. Université d'Angers, 1995, s.p.

  • Université du 3e âge (Echanges culturels angevins). Les Monuments aux morts du Maine-et-Loire : Mosaïque et miroir de l'histoire communale. Angers : G. Bodet, 1999.

    p. 277

Périodiques

  • Almanach paroissial de Chanzeaux, 1921.

Annexes

  • Liste des morts
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général