Mention en 1736 du lieu des Brosses ou de La Petite Brosse, composé d'une maison avec jardin et petite pièce de terre. La maison, qui n'était autrefois qu'une grange, était en 1790 distribuée en maison à cheminée et four, chambre froide au bout, grenier dessus, et petite étable au bout avec un terrain constructible de 10 pieds carrés. Elle donnait dans la cour commune du lieu de La Brosse, laquelle contenait également une grange, une étable et des toits à porcs appartenant à d'autres propriétaires, et avait droit au puits et mare du lieu du Plessis. Le tout relevait censivement de la seigneurie de Saint-Georges-du-Rosay.
En 1835, la ferme des Brosses était composée de cinq bâtiments, dont deux maisons, appartenant au même propriétaire. L'exploitation employait alors cinq domestiques.
Synthèse.
La ferme des Brosses est un ancien ensemble d'édifices à cour commune, contenant au moins deux maisons, devenue une seule ferme remaniée et augmentée à la limite des XVIIIe et XIXe siècles.
Le logis, construit en plusieurs campagnes antérieurement à 1835, fut très remanié au cours du XXe siècle (date portée 1960 sur la souche de cheminée gauche). La cheminée à manteau en calcaire et le potager couvert d'un arc monolithe délardé de la pièce droite datent de la limite des XVIIIe et XIXe siècles. La porte de cette pièce vers la cour aurait porté une date 1726 ou 1826. La remise en retour d'équerre date d'après 1835 et a été prolongée au XXe siècle (gros-oeuvre en briques).
Le logement, difficilement datable et partiellement ruiné, est peut-être la grange appropriée en maison peu avant 1790, bien qu'il subsiste un doute sur la localisation exacte du lieu des Brosses alors décrit (Le seul lieu nommé Le Plessis sur le plan cadastral ancien est très éloigné des Brosses). De la construction d'origine subsiste le mur pignon gauche, en moellons de grès et de calcaire avec fruit à la base. Les élévations, sans doute en pan-de-bois (coup de sabre marquant l'emplacement du poteau cornier à droite du retour du mur-pignon, cf ill. 7) furent refaites en pierre, celle sur cour percée des portes jumelées et d'une fenêtre à chambranles en calcaire, et la cheminée à console en quart-de-rond semble avoir été ajoutée (absence de chevêtre au plafond).
La grange, en moellons de grès et de silex avec chaines d'angles en grès, fut construite de gauche à droite de 1800 à 1801 (dates portées sur les faces internes des pignons), puis augmentée avant 1835 d'une écurie à gauche et d'étables à droite, ces dernières partiellement reconstruites en 1959 (chaine d'angle droite en parpaings pleins, poutraison en béton armé, mangeoires en béton moulé).
La porcherie (ou étables ayant abrité des poulains) en moellons de grès et de silex avec chaines d'angles en grès, avec baies en briques et bois, et couverte d'un toit à croupe peut dater de la deuxième moitié du XIXe siècle (après 1835).
Une carrière de grès et de sable ferrugineux fut exploité sur le terroir de la ferme jusque dans les années 1930.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.