Dossier d’œuvre architecture IA72058719 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Rédacteur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Hôtel de ville, puis bibliothèque, actuellement école d'arts plastiques, 2 rue Faidherbe, Connerré
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Savigné-l'Evêque
  • Commune Connerré
  • Adresse 2 rue Faidherbe
  • Cadastre 1836 C2 350  ; 2018 AC 442

Cet emplacement était occupé sous l'Ancien Régime par un hôtel où pendait l'enseigne de l'Image, ou Image Notre-Dame (cité dès 1613). En 1781, une certaine Marie Garnier vend la maison de l'Image à Charles le Proust, fermier général du prieuré de Connerré, lequel la déclare ensuite au registre du terrier de 1787. Il est dit dans ce document qu'elle se compose "d'une principale chambre à cheminée, deux caves dessous [...], une autre chambre à côté aussi à cheminée, un petit fournil à côté de la dite chambre, une écurie à laquelle a été annexée une petite chambre, en laquelle était un évier, une autre chambre de l'autre côté, au milieu se trouve une allée, au bout de laquelle est une petite cour, dans laquelle cour est un puits ; trois chambres hautes à cheminée, et une gallerie, dans laquelle a été composé un cabinet, servant autrefois d'étude, grenier sur le tout [...]". On ne trouve plus trace d'une activité hôtelière dans cette maison au XIXe siècle. Une demande d'alignement est formulée en 1841 et les matrices cadastrales ont enregistré la démolition de la maison en 1843 et une nouvelle construction en 1846. De cette seconde maison, seule la façade sur la rue Faidherbe a été conservée.

En 1908, la municipalité de Connerré cherchant une nouvelle mairie, profite de la mise en vente de la maison dépendant de la succession de la veuve Trément, commerçante en quincaillerie. Il s'agit en effet d'un emplacement de choix pour l'hôtel de ville, à l'entrée du bourg en arrivant du Mans, à la proue d'un îlot donnant sur l'important carrefour du Lion. L'acte d'adjudication de la maison la décrit ainsi : "une maison construite à murs et couverte en ardoises [...], comprenant au rez-de-chaussée une cuisine, une salle à manger, un salon, un atelier, un cabinet, cage d'escalier, antichambre et corridor ; au premier étage, quatre chambres à feu et deux cabinets, terrasse ; vaste greniers sur le tout et trois caves dessous". Deux projets pour l'installation de la mairie sont réalisés, par les architectes Berthelot et Ricordeau. Ce sont les plans d'Auguste Ricordeau qui sont retenus par la municipalité.

Les travaux d'appropriation, comprenant mairie au rez-de-chaussée et salle des fêtes à l'étage, sont réalisés entre juin 1909 et septembre 1910 par les entrepreneurs Fonteix (gros oeuvre), Derré, Moreau, Martin et Halopé (la date 1909 figure en haut à gauche de la façade principale). La principale transformation est la construction d'une façade dans le style solennel des édifices publics de la Troisième République, à la place de l'ancienne terrasse. La façade sur la rue Michel Beaufils est également reconstruite, tandis que celle sur la rue Faidherbe est conservée, de même que les murs de refend et l'emplacement de l'escalier. Le plaquage de la nouvelle façade principale sur la façade conservée est particulièrement visible dans le raccord maladroit des deux corniches, dans l'angle. La première réunion du conseil municipal dans les locaux a lieu le 14 juillet 1910, la réception définitive des travaux est prononcée le 11 octobre 1911.

Devenu trop petit pour les services municipaux, le bâtiment est désaffecté à la fin des années 1970, alors qu'une nouvelle mairie est construite à l'angle de la rue de Paris et de la rue de l'Abreuvoir. L'édifice, après avoir accueilli la bibliothèque jusqu'en 2015, sert aujourd'hui d'école d'arts plastiques et de salle multimédia.

Le bâtiment, en forme de trapèze irrégulier, est situé à l'angle des rues Faidherbe et Michel Beaufils, face au carrefour du Lion. La façade principale, orientée au nord-ouest, présente une unique travée, une porte en anse de panier et une fenêtre en arc segmentaire, surmontées de l'horloge. Les angles et les ouvertures sont soulignés de chaînages harpés en calcaire, deux bandeaux et une corniche moulurée structurent la façade. Les armoiries de la ville (qui sont celles du chapitre du Mans, autrefois seigneur de Connerré : d'azur semé de fleurs de lys d'or et de clefs d'argent) sont sculptées au-dessus de la porte, dans un écu placé sur un cuir découpé surmonté d'une couronne, entre deux rameaux de chêne et d'olivier. Aux angles de la façade, sous la corniche, sont placés deux médaillons richement ornés, portant les initiales RF pour République Française. Les façades latérales, à trois travées chacune, sont plus sobres, avec corniche moulurée (et bandeau uniquement sur la rue Michel Beaufils). La toiture présente une certaine complexité pour s'adapter à la forme du bâtiment, complexité dissimulée par un toit pentu à longs pans, croupes et épis de faîtage qui surmonte la façade principale.

Au rez-de-chaussée, l'ancienne salle du conseil a conservé sa bibliothèque et sa cheminée en marbre ornée de palmettes, surmontée d'un miroir décoré de bas-reliefs (pilastres à fleurs, couronnes de laurier et flambeaux). L'étage et le comble sont desservis par un escalier suspendu en bois. Accessible depuis le comble, l'horloge est signée Bodet.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit (incertitude)
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant suspendu
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement végétal, rameau, palette
    • ornement en forme d'objet, couronne de laurier, flambeau, médaillon
    • ornement géométrique, cuir découpé
    • armoiries
  • Précision représentations

    Linteau de la porte principale orné des armoiries de la ville (d'azur semé de fleurs de lys d'or et de clefs d'argent), dans un écu placé sur un cuir découpé surmonté d'une couronne, entre deux rameaux de chêne et d'olivier. Médaillons aux initiales RF aux angles de la façade.

    Cheminée de l'ancienne salle du conseil ornée de palmettes, surmontée d'un miroir décoré de bas-reliefs (pilastres à fleurs, couronnes de laurier et flambeaux).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; G 33. 1613-1683 : remembrance de la châtellenie, fief et seigneurie de Connerré.

  • Archives départementales de la Sarthe ; G 1035. 1787 : terrier de Connerré.

  • 1849-1934 : mairie de Connerré.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 2 O 90/5
  • 1839-1869 : alignements de la route royale puis nationale n° 23, commune de Connerré.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 2 S 68

Bibliographie

  • JALINIER, Suzanne. Connerré au fil du XXe siècle. Mulsanne : ITF imprimeurs, 2009.

    p. 17

Documents figurés

  • 1854 à nos jours : délibérations du conseil municipal de la commune de Connerré. (Archives municipales de Connerré).

Annexes

  • Les hôtels et auberges de Connerré
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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