L'école mixte de Bazoin est créée à la fin du XIXe siècle alors que le hameau voit sa population augmenter (147 habitants en 1901 selon les recensements de Damvix, Maillé et La Ronde). L'objectif est alors d'éviter aux enfants de Bazoin et des marais aux environs de devoir se rendre dans les écoles des bourgs de Damvix, Maillé et La Ronde, éloignées de plusieurs kilomètres. La création de l'école est ainsi réclamée dès 1883, à travers une pétition. A cette date, on propose de construire une école parallèle au canal du Nouveau Béjou, sur sa rive gauche, avec une classe et un logement dans le prolongement l'un de l'autre. Une école provisoire ouvre le 15 avril 1884 dans un local loué à un particulier. Elle accueille alors entre 35 et 40 élèves. Le projet de construction d'une véritable école prend toutefois du retard en raison de la mésentente entre les communes de Damvix, Maillé et La Ronde. En attendant que les deux autres acceptent de prendre leur part au projet et à son financement, la première le prend à sa charge. La décision de construction est entérinée par l'Etat en août 1885, et le terrain nécessaire est acheté en 1886 à Louis Choisy, non pas sur la rive gauche mais sur la rive droite du canal du Nouveau Béjou. En 1887 pourtant, le maire de Damvix plaide encore auprès du préfet pour l'ouverture prochaine de l'école : les enfants habitant les marais, explique-t-il, doivent faire en hiver des kilomètres en bateau ou suivre des chemins de halage boueux pour arriver aux écoles des bourgs voisins, où ils parviennent les pieds mouillés.

Le projet de construction est finalement confié par le conseil municipal de Damvix du 7 juillet 1889 à H. Pelloquin, architecte à Niort. Celui-ci rend ses plans et devis le 25 février 1890, d'un montant de 12805 francs. Il propose d'une part un logement composé d'une cuisine, une salle à manger et un bucher au rez-de-chaussée, deux chambres à l'étage ; d'autre part, une salle de classe séparée du logement par une grande cour, ainsi que deux préaux couverts. Les travaux sont adjugés le 11 janvier 1891 à Emile Magneron, entrepreneur à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), pour 9855 francs. L'opération est toutefois entravée par le refus persistant des communes de Maillé et de La Ronde de la financer, et par les difficultés techniques que Pelloquin a sous-estimées : fondations en pleine terre de marais, charpente trop légère face au vent. Il faut par ailleurs surélever le terrain pour le mettre à l'abri de l'inondation. Après l'adoption de devis supplémentaires, l'école ouvre à la rentrée d'octobre 1891, après réception provisoire des travaux le 11.

La situation de l'école au milieu des marais lui vaut régulièrement des problèmes d'organisation en raison des inondations qui empêchent les élèves de venir. La crue de janvier 1936 est particulièrement notable et, le 6, l'instituteur écrit à l'inspecteur académique de La Roche-sur-Yon pour l'expliquer : "Depuis plusieurs jours, la Sèvre Niortaise était sortie de son lit, mais au cours de ces dernières heures, la crue a augmenté dans des proportions considérables, prenant à Bazouin l'allure d'un véritable sinistre. Sur des kilomètres de largeur, l'eau recouvre marais et champs, les routes et halages sont coupés, quelques riverains ont dû évacuer leurs maisons. Aucun élève ne s’est présenté ce matin à l'école qui est elle aussi envahie par les eaux. L'eau est dans la cour, sous les préaux, dans la maison d'habitation du maître. La salle de classe n'est pas encore inondée, elle peut l'être, le niveau de la crue continuant à s'élever. Les privés vont déborder et répandre leur contenu dans la cour. Nous sommes ravitaillés normalement. La maison d'habitation ayant un étage, j'attends ici vos instructions. Je ne cours aucun risque." Dix jours plus tard, le 17 janvier, il donne ainsi des nouvelles de l'école : "La rentrée a eu lieu ce jour, 17 janvier à 8 heures, les mesures prophylactiques contre les épidémies ayant été prises. Trois élèves se sont présentés. Les autres, cernés par les eaux et trop éloignés ou recueillis par des parents ou des amis des terres hautes, devront attendre une baisse plus sensible de la Sèvre. Il y a encore un demi mètre d'eau sur les halages et les marais. Le transport des élèves se fait évidemment par bateau. C'est le marais, la Venise verte."

Faute d'un nombre d'élèves suffisant, l'école de Bazoin ferme ses portes vers 1956. Le 28 octobre 1964, le conseil municipal de Damvix décide de vendre ses bâtiments désaffectés. Ils servent depuis lors d'habitations.