Cette digue résulte d'une nouvelle étape de la poldérisation de la baie de l'Aiguillon, réalisée dans les années 1770. Auparavant, les vases de la baie avançaient jusqu'à la digue du Vieux Marais de Champagné, aujourd'hui occupée par la route reliant les portes des Amarres, la porte de l'Epine et le Brault. Encore absente sur la carte du Marais poitevin par Jacques Parent en 1767, la digue apparaît en 1818 sur la carte du bassin de la Sèvre Niortaise par François Mesnager.
La création de la digue du Nouveau marais desséché de Champagné, à l'ouest de la porte de l'Epine, et du polder qui en découle, est réalisée dans le cadre de l'arrêt du Conseil du roi de 1764 qui encourage les nouveaux dessèchements de marais. Sans que l'on sache à qui en revient l'initiative, le 22 février 1777, les officiers de la sénéchaussée de Fontenay-le-Comte sont dépêchés sur place afin de vérifier l'intérêt de l'opération. Les travaux commencent en mars, avec l'approbation de la Société du Vieux Marais de Champagné. Une société des propriétaires du Nouveau marais desséché de Champagné est créée. Le 12 septembre 1781, il est décidé de procéder au partage du nouveau polder, chose faite les 13 et 15 mai 1782.
Près d'un siècle plus tard, en 1873-1874, la digue est reléguée au statut de digue seconde lorsque les vases qui s'étendaient à ses pieds, au sud, sont à leur tour conquises, avec la construction de la nouvelle digue des Prises ou digue d'En Bas, et de la digue de la Bosse.