Le cimetière médiéval de Coudrecieux entourait l'église paroissiale, comme il était d'usage. Au début du XIXe siècle, il était devenu trop petit pour la commune agrandie par l'annexion des Loges en 1808. De plus, il était considéré comme nuisible à la santé des habitants du bourg et contrevenait à la loi du 23 prairial de l'an XII (12 juin 1804). En 1817, le marquis Roland-Marie Le Gras du Luart, châtelain de la Pierre, vend à la commune une pièce de terre de 40 m² au lieu-dit le Tertre, à la sortie sud du bourg route d'Écorpain, pour servir de nouveau lieu d'inhumation. Une ordonnance royale du 31 janvier 1818 autorise la vente et permet à la commune de s'imposer extraordinairement pour financer les travaux des murs et du portail. Les plans et devis sont signés du commissaire voyer d'arrondissement Launay et la construction est menée à bien par l'entrepreneur Bienvenu en 1821. La clôture, de deux mètres de haut, est interrompue par un portail en bois de chêne "à clair voye à double battans" entre deux piliers carrés. L'année suivante, à la demande du conseil municipal, Launay fournit à la commune les plans d'une croix en ferronnerie sur socle de pierre et d'un balet à construire au-dessus du portail. Faute de moyens suffisants, seule la croix est réalisée.

En 1883, le cimetière étant devenu trop petit, le comte Anne-Philippe Le Gras du Luart, alors maire de la commune, offre un terrain pour doubler sa superficie, en échange d'une concession perpétuelle pour la sépulture familiale. Les travaux de réparation et de prolongation de la clôture ainsi que la construction d'une nouvelle croix en bois sont réalisés en 1885 par l'entrepreneur Louis Plouze. C'est sans doute à cette époque qu'est posé le portail actuel en ferronnerie, réparé en 1909 par le serrurier Paul Nivert. Plusieurs réfections aux murs du cimetière sont citées dans les registres de délibérations du conseil municipal au cours du XXe siècle, notamment en 1935, 1948 et 1952. Un petit auvent a été ajouté au revers du portail dans le 1er quart du XXe siècle.