Le bourg d'Aubigné est un bourg important. Il rayonne autour de l'église en suivant les routes principales : routes de Vaas (à l'est), de Lavernat (au nord-est), de Mayet (au nord), de Coulongé (à l'ouest) et la route qui rejoint le Loir (au sud). Le bourg s'est primitivement étendu vers le nord et l'est de l'église. Le tracé de la ligne de chemin de fer Tours-Caen par Le Mans et Alençon passe au sud-ouest du bourg où se trouve la gare d'Aubigné. Cet équipement va influencer le développement du bourg vers le sud, sur les terrains devenus accessibles par l'avenue de la Gare. Inversement, la ligne est une limite difficilement franchissable en dehors du passage à niveau.
Les maisons les plus anciennes sont autour de l'église et le long de la route de Mayet (actuelle rue du Docteur Renault). Elles sont aujourd'hui très remaniées. La plus ancienne des maisons repérées est le numéro 4 de la rue du 11 novembre. Elle est atypique avec un rez-de-chaussée surélevé assez haut et une corniche en quart de rond. Elle pourrait être du XIVe siècle. Près du presbytère et devant le portail principal de l'église se trouvent quelques maisons de la fin du Moyen Age. Le centre bourg avec sa trame parcellaire serrée où s'entassaient l'église, le cimetière, et le presbytère bordés de murs a été peu à peu désenclavé : le cimetière est devenu une place publique, et le presbytère reconverti a perdu sa clôture.
Le centre bourg demeure le secteur des maisons de commerce à étage et boutiques au rez-de-chaussée privilégiant un style cossu éclectique où dominent les éléments décoratifs néo-classiques. Les maisons en rive de rue donnent au bourg d'Aubigné un caractère urbain cohérent.
On ne peut pas analyser le développement de ce bourg sans évoquer la présence du site des papeteries de Varennes où existait un important lotissement de logements d'ouvriers isolés du centre bourg et de la population autochtone mais pas sans influence sur le commerce local : trafic ferroviaire en gare d'Aubigné mais aussi approvisionnement.
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, le bourg d'Aubigné se modernise - peut-être aussi grâce au camp militaire d'Aubigné. L'influence de l'entrepreneur Guy Delonpont est déterminante pour introduire la modernité de l'architecture du XXe siècle sous forme de maisons individuelles. Par ailleurs, quelques petits lotissements HLM traduisent également ce mouvement. Cette tendance est malheureusement abandonnée dans les années 1980 au profit d'une architecture de promoteurs sans créativité.
Cette absence de créativité s'accompagne aujourd'hui d'une absence de souci d'authenticité flagrant dans les savoir-faire et les partis pris de restauration des ravalements qui tendent à une uniformisation et une certaine monotonie qui gomment les styles et les mises en œuvre.
