Dossier d’œuvre objet IM85000641 | Réalisé par
  • recensement des peintures murales, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
Monument aux morts, église paroissiale Saint-Louis de La Roche-sur-Yon
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de la Loire - La Roche-sur-Yon
  • Commune La Roche-sur-Yon
  • Adresse place Napoléon
  • Emplacement dans l'édifice le monument aux morts est situé dans le bas-côté sud sur le mur occidental au-dessus du confessionnal pour la toile et sur le mur sud sous la fenêtre pour la liste des noms

Le monument aux morts de la Première Guerre mondiale de la paroisse Saint-Louis de la Roche-sur-Yon est l'œuvre du peintre Yonnais André Astoul (1886-1950). Il fut inauguré le 13 mai 1926, jour de l'Ascension du Christ. Après la guerre, lorsque la ville de la Roche-sur-Yon décida d'ériger un monument en souvenir des morts de la Guerre de 1914-1918, monseigneur Casimir Deval, curé-archiprêtre de l'église Saint-Louis, demanda à la commission chargée du projet qu'un emblème religieux y soit apposé. La majorité de la commission refusa en vertu de la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Devant cette opposition, le conseil curial de la paroisse proposa de faire signer une pétition aux familles des victimes. Puis, il décida d'élever dans l'église un monument en souvenir des soldats "catholiques" morts. Ce fut le sculpteur Rouillard qui proposa dès 1921 un modèle de plaque pour y graver les noms et plusieurs peintres, dont Rousseau, firent des suggestions pour le sujet de la toile. L'année suivante, il fut décidé d'attendre que le monument municipal fut élevé (en octobre) pour faire le choix de la forme de l'hommage qui serait rendu à l'église. Au début de l'année 1923, le conseil examina "une plaquette" du peintre André Astoul. Cet artiste yonnais, connu pour ses convictions religieuses, fut choisi. La toile devait représenter le sacrifice des soldats (cimetière), leur résurrection et leur entrée au paradis accueillis par le Christ entouré de saint Michel, chef de la milice céleste à sa droite, et de saint Louis, patron de l'église et protecteur de la France, à sa gauche. En octobre 1923, la question se posa de savoir si le lieu de l'emplacement pour ce monument serait la nouvelle église en construction dédiée au Sacré-Cœur ou celle de Saint-Louis. Le choix de cette dernière s'imposa car les soldats y avaient leur baptême et première communion. Une souscription fut lancée pour réunir des fonds. L'autel de Notre-Dame-des-sept-douleurs fut choisi comme emplacement dans un premier temps, puis celui de Jeanne d'Arc lui fut ensuite préféré. En 1924, la souscription n'avait produit que la somme de 4000 francs alors que le peintre André Astoul réussit à réunir 5000 francs. La somme ne suffisait pas à couvrir les 20.000 francs que coûtait la toile. Le peintre proposa alors de travailler à l'œuvre dans son temps libre pour combler le déficit. En mai 1926, la toile était achevée et on la plaça au-dessus de l'autel de Jeanne d'Arc, dans le bas-côté sud. Une copie existe dans l'église Saint-Sauveur d'Ardelay, aux Herbiers (Vendée). La liste des noms ne fut pas disposée sous la toile, mais sur le mur latéral du fait de la présence de l'autel de Jeanne d'Arc où pendant plusieurs années on célébra la messe pour les soldats de la paroisse morts pendant la Grande Guerre. Cette liste des morts fut repeinte en 2008, grâce à la participation de l'association du Souvenir français. La toile, quant à elle, est en cours de restauration en juillet 2013.

La scène est peinte sur une toile marouflée sur le mur. Cette toile est un assemblage de quatre morceaux. Les coutures sont situées au niveau des coudes du soldat qui est placé au centre de la toile, présenté de face, les mains croisées, pour la deuxième morceaux aux pieds de l'archange et dans les nuées pour le dernier morceau de petites dimensions (fig. 6). La technique mise en œuvre pourrait être la peinture à l'huile. La liste des morts est peinte sur un enduit, probablement de plâtre. Elle est limitée par un cadre en pierre. La scène est, elle, limitée par une tresse de feuilles d'olivier, également peinte, retenue par des rubans à la manière d'une couronne.

  • Catégories
    peinture murale, peinture, sculpture
  • Matériaux
    • matériau textile, peint
    • enduit, support peint
    • pierre, taillé
  • Précision dimensions

    h = 578. Il s'agit de la hauteur approximative de la toile. La plaque avec les noms mesure 250 cm de hauteur et 303 cm de largeur.

  • Iconographies
    • scène, guerre de 1914 1918, croix cimetière
    • laurier: tresse
  • Précision représentations

    La partie inférieure de la toile représente un cimetière du front. Les petites croix de bois n'y sont pas alignées, mais disposées les unes près des autres jusqu'à l'horizon. Au premier plan, la terre s'est ouverte et de la large fosse sort l'âme d'un poilu. Son corps est juste esquissé. Assis sur le bord de la fosse, il est vu de dos et tend son bras gauche vers le ciel pour désigner ses compagnons qui montent vers le Christ. Le paysage qui l'entoure est constitué de barbelés et d'arbres morts qui évoquent la dureté des combats. Seule note d'espoir, les coquelicots en fleur qui ont repoussé sur la terre de ce cimetière et sont en fleurs. Les âmes des morts ont toutes les yeux tournés vers le ciel. Vêtues d'un simple uniforme bleu, elles représentent des militaires de tous les âges : des jeunes imberbes, des hommes portant la moustache et des plus âgés avec la barbe. Ils adoptent tous une attitude de prière ou d'imploration, les mains jointes ou croisées sur la poitrine, les bras largement ouverts. L'un d'eux, au centre, tend les bras vers le ciel et brandit le drapeau de la république en signe de victoire. Un drapeau qu'il va remettre au Christ en signe de remerciement. Certains sont presque arrivés près de Jésus, mais un seul les représente tous à ses pieds dans un paradis peuplé d'anges et de chérubins. Au centre, le Christ y apparaît, en pied, drapé dans un manteau rouge. Il est accompagné à sa droite de l'archange Michel qui pose son épée sur la nuque du soldat en signe d'adoubement et à sa gauche de saint Louis, patron de l'église, qui présente une épée que le Christ va remettre au soldat en signe de récompense. Une tresse d'olivier forme un cadre autour de la scène.

  • Inscriptions & marques
    • signature, peint, sur l'œuvre
    • date, peint, sur l'œuvre
    • inscription, peint, sur l'œuvre
  • Précision inscriptions

    La signature peinte en noir, en bas à droite, est : "A. ASTOUL". La date, peinte en jaune, et cachée sur la partie haute du bois de la croix, sous la cocarde tricolore, est : "1926". Les dates "1914 1918" sont peintes aux deux extrémités inférieures dans le cadre de la toile. La liste des morts est classée par ordre chronologique des années de décès, puis par ordre alphabétique des noms. Cinq cent cinquante-huit soldats sont morts au cours de la Grande Guerre : cent quatorze en 1914, cent soixante-dix en 1915, quatre-vingt-dix-huit en 1916, quatre-vingt-deux en 1917 et quatre-vingt-quatorze en 1918.

  • État de conservation
    • bon état
    • mauvais état
    • œuvre restaurée
    • œuvre incomplète
  • Précision état de conservation

    Il manque l'autel où étaient célébrées les messes pour les morts. Il était situé sous la peinture, à l'emplacement actuel du confessionnal. La toile est en mauvais état (encrassage, petite déchirure, lacunes et usures), elle sera restaurée au cours de l'année 2013. La plaque, en revanche, est en bon état de conservation car elle a été restaurée en 2008.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre immeuble, 1982/07/12
  • Référence MH

Ce monument est séparé en deux parties, d'un côté la longue liste des morts et de l'autre une immense toile qui surmontait un autel. Il a la particularité d'avoir été réalisé à la suite du refus par la commission chargée du projet d'édification du monument aux morts de la ville de la Roche-sur-Yon d'apposer sur celui-ci un signe religieux.

Documents d'archives

  • La Roche-sur-Yon, paroisse Saint-Louis : chroniques paroissiales de l'église Saint-Louis de la Roche-sur-Yon par l'abbé L. Rousseau aumônier du lycée, 1898.

    p. 71, 91-92
  • La Roche-sur-Yon, paroisse Saint-Louis : conseil curial, procès-verbaux, 1921, 1923, 1924.

    p. 45, 47, 48, 51, 54, 56, 61

Bibliographie

  • CHARPENTIER, Constant. Monseigneur Casimir Deval 1852-1939. Curé-Archiprêtre de la Roche-sur-Yon 1859-1938. La Roche-sur-Yon : Imprimerie centrale de l'Ouest, 1953.

    p. 122-123
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général