Dossier d’œuvre objet IM53003766 | Réalisé par
  • recensement des peintures murales, monuments aux morts de la guerre 1914-1918
Monument aux morts, église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption d'Ahuillé
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de la Loire - Saint-Berthevin
  • Commune Ahuillé
  • Adresse place de l' Eglise
  • Emplacement dans l'édifice le monument aux morts est situé au milieu du mur nord de la nef

Le monument aux morts de la paroisse d'Ahuillé fut exécuté en 1920 par l'abbé Gille, pour la peinture, et Eugène Blanc, pour la stèle. L'abbé Gilles est également l'auteur du décor d'accompagnement du groupe sculpté de la Vierge de Pitié, placé à dessein, face au monument aux morts, sur le mur sud de la nef et réalisée l'année suivante. Ces deux œuvres, mêlant art nouveau et art néo-gothique, sont caractéristiques du style de l'abbé Gilles. Celui-ci réalisa d'autres ensembles, stylistiquement proches, qui peuvent lui être attribués, bien qu'ils ne soient pas signés à la différence de celui-ci, comme dans les églises de Gesnes ou Saint-Charles-la-Forêt. La stèle du sculpteur Eugène Blanc est une œuvre sérielle diffusée dans tout l'Ouest de la France. En Maine-et-Loire, les églises de Dénezé-sous-le-Lude ou encore Vernantes en conservent des exemples et en Mayenne les églises paroissiales de Châlons-du-Maine ou Saulges. Ce monument offre la singularité d'avoir été projeté par la mairie, d'avoir été financé par une souscription lancée par l'abbé Buard, curé de la paroisse, et érigé dans l'église. Le monument aux morts communal fut construit plus tardivement grâce à une souscription publique et inauguré en 1931. Dans un premier temps, le conseil municipal décida d'ériger un monument funéraire pour les morts de la Grande Guerre dans le cimetière. La décision fut prise très tôt et votée lors de la séance du 22 novembre 1914. Il préféra ensuite, du fait du renchérissement des prix, le remplacer par une plaque commémorative (séances du 15 juin et du 24 août 1919). Un devis fut alors demandé au statuaire Blanc d'Angers pour une plaque dont la somme s'élevait à six cent quatre-vingt-dix francs. Il fallait ensuite décider de l'emplacement et ce fut l'église qui fut choisie. Le curé proposa alors de financer la plaque par le biais d'une souscription privée. Le crédit de mille francs qui avait été voté initialement par le conseil municipal pour le monument resta donc sans emploi. Une somme y fut prélevée pour l'organisation d'une fête républicaine le 6 novembre 1919. Lors de la séance du conseil municipal du 2 novembre 1919, le maire, Alfred Courte de la Goupillière, communiqua au conseil une circulaire du préfet de la Mayenne, en date du 22 octobre de la même année, relative à la manifestation à organiser en faveur des soldats démobilisés. Le conseil décida donc de s'associer à cette fête de reconnaissance recommandée par l'Union des Grandes Associations Françaises, il en fixa la date au 6 novembre 1919 et le programme : couronnes, défilé, remise d'insignes et de diplômes, banquet offert aux démobilisés. Les frais de cette manifestation furent couverts par le crédit de mille francs qui avait été affecté dans un premier temps au monument aux morts. L'union des Grandes Associations Française, citée plus haut, imprima une estampe commémorative signée Coraboeuf, destinée aux mairies françaises, celle d'Ahuillé conservée aux archives de la Mayenne (AD Mayenne 3 Fi 1) comporte une liste des noms différente de celle de l'église. Sur cette dernière Alphonse Brébin n'apparaît pas, en revanche deux noms figurent en plus, ce sont ceux de Joseph Lairie et d'Auguste Axion.

Le monument aux morts est un ensemble composé d'une stèle commémorative, en stuc polychrome, encadrée d'un décor peint sur le mur et de deux appliques en fer. Une petite plaque en marbre rose veiné de blanc, de format rectangulaire horizontal, est gravée de lettres dorées. Elle a été placée dans un second temps sous la stèle. Celle-ci cintrée dans sa partie supérieure, comporte en son centre des inscriptions peintes (liste des morts), dans sa partie inférieure un décor en bas-relief encadré de personnages en haut relief et dans sa partie supérieure une scène en bas-relief. Le décor est peint sur un enduit de plâtre. Il est composé d'un soubassement surmonté d'une niche à fronton triangulaire. Les deux palmes en métal découpé sont disposées de part et d'autre du monument.

  • Catégories
    peinture murale, sculpture, ferblanterie, marbrerie
  • Matériaux
    • enduit, support peint
    • stuc, moulé, décor en relief, peint
    • marbre, taillé, poli, gravé, peint
    • fer, découpé, peint
  • Précision dimensions

    h = 350 ; la = 195. Il s'agit des dimensions totales de la peinture. La stèle mesure : h = 148 ; la = 86 et les palmes h= 100 ; la = 50. La largeur totale du monument avec les palmes est de 310 cm.

  • Iconographies
    • palme: laurier, chêne
    • figure, ange, de face
    • scène, soldat, mort, aumônier, militaire, Gaulois
    • ange, palme, couronne
    • croix
    • ornementation, casque, drapeau, palme, croix de guerre
    • ornement à forme végétale, fleur de lys, chêne, laurier, iris
    • ornement à forme architecturale, pilastre, niche
  • Précision représentations

    La partie inférieure du tableau est ornée d'un trophée militaire avec deux drapeaux entrecroisés, un casque surmontant une croix de guerre et des palmes (feuilles de chêne et rameaux d'oliviers). Sur la gauche, un gaulois casqué est au repos, les mains jointes sur la poignée de son épée. Sur la droite, un poilu adopte la même attitude, les mains jointes sur son fusil, la crosse au sol. Ces deux personnages encadrent l'aumônier agenouillé, donnant l'absolution au poilu. Ce dernier assis, le dos contre un rocher, a le corps couvert du sang qui s'échappe du côté droit de sa poitrine, d'une blessure qui rappelle celle du crucifié, dont il fixe la croix que lui tend l'aumônier. La partie supérieure renferme la dédicace paroissiale accompagnée de deux urnes couvertes d'un drap noir et de deux anges apparaissant dans les nuées, l'un tient la couronne d'une main et bénit de l'autre main, tandis que le deuxième tient une palme. La stèle est encadrée d'un riche décor architectural et végétal. Le soubassement est peint de rameaux de chênes, les pilastres supportant l'arcature trilobée d'iris et le fond de fleurs de lys d'un rose très pale se détachant à peine sur le fond beige. Dans la partie supérieure du tympan triangulaire à crochets, une figure d'ange tenant un phylactère est encadrée de deux palmes de laurier et surmontée de deux palmes de chêne. Les deux palmes des appliques sont également constituées de rameaux de chênes et de laurier.

  • Inscriptions & marques
    • dédicace, peint, sur l'œuvre, français
    • inscription, peint, sur l'œuvre, français, latin
    • inscription, gravé, sur l'œuvre
  • Précision inscriptions

    Sur le soubassement, l'inscription peinte : "DIEU ET PATRIE" ; au-dessus, à gauche : "Abbé Gille pinxit 1920" et à droite de la stèle "Abbé Buard curé" ; sur la partie supérieure du tableau, la dédicace : "1914 PAROISSIENS d'AHUILLE A SES MORTS GLORIEUX 1918" ; au-dessus dans le phylactère de l'ange : "DONA EIS REGUIEM" et de chaque côté, sur les rubans, des deux appliques : "A NOS CHERS SOLDATS". La liste des trente-six noms et prénoms, peints au centre du tableau, figure en annexe. Un seul nom est suivi de son grade, celui du sous-lieutenant Edouard Heslaud, mort le 21 avril 1917.

  • État de conservation
    • bon état
    • œuvre complétée
    • œuvre restaurée (incertitude)
  • Précision état de conservation

    Le monument est en bon état de conservation. La peinture ne présente que d'infimes écaillages comme dans la partie supérieure, sur le nez de l'ange au phylactère. Certaines parties ont pu être repeintes. Les plaques de marbre, avec les noms des morts de la seconde guerre mondiale, ont été ajoutées sous le monument.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Ce monument a été sélectionné car il s'agit d'une œuvre "art nouveau" due aux pinceaux de l'abbé Gilles, unique œuvre signée de ce peintre, qui réalisa d'autre monuments commémoratifs dans le département de la Mayenne.

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; O A 65/3. Administration communale, extrait du registre des délibérations du conseil municipal : séance du 15 juin 1919, plaque commémorative ; séance du 24 août 1919, plaque commémorative et séance du 2 novembre 1919, monument aux morts.

  • Archives départementales de la Mayenne ; O A 65/3. Administration communale, lettre du maire d'Ahuillé au préfet lui indiquant le choix du conseil municipal de poser la plaque commémorative dans l'église, 9 août 1919 ; lettre du maire réitérant sa demande en incluant le projet du sculpteur Blanc d'Angers, celui-ci n'est pas conservé dans la liasse, 22 septembre 1919.

  • Archives départementales de la Mayenne ; O A 65/3 : administration communale, devis de E. Blanc statuaire à Angers, 7 août 1919.

Annexes

  • Liste des morts
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général