Le monument aux morts de la paroisse du Fresne-sur-Loire fut exécuté en 1922 par le peintre fresquiste croisicais Jean-Eugène CHAPLEAU (1882-1969). Situé dans la chapelle de la Vierge, il se développe autour du groupe sculpté de la Vierge à l'Enfant placé dans la niche au-dessus du tabernacle de l'autel. Celui-ci fut remplacé dans la seconde moitié du XXe siècle par un autel de plus petites dimensions. Pour en cacher la forme en négatif, des rideaux furent posés le long des murs sur l'imitation de draperie. Une statue de Jeanne d'Arc placée contre le mur nord de la chapelle complète le dispositif. Elle est accompagnée d'un décor ornemental peint en 1926 par E. Besnard. Le monument aux morts fut exécuté à l'occasion de la mission qui se déroula dans la paroisse en 1922. Le style novateur de la fresque d'Eugène Chapleau tranche avec le style néo-gothique de la niche sculptée et des peintures ornementales. Jeanne d'Arc et un poilu remerciant la Vierge à l'Enfant y sont représentés quasiment main dans la main. Jeanne luttant pour sa foi et sa patrie y apparaît comme un modèle pour le soldat. Cette union symbolique fut soutenue et encouragée par l'Eglise pendant tout le conflit. La canonisation de Jeanne d'Arc en 1920 renforça ce courant de dévotion. Au registre intermédiaire, la Grande Guerre est évoquée à travers la figure de la Patrie et de la Victoire peinte en pendant de celle du soldat mort, symbole de tous les poilus qui perdirent la vie au cours des combats. La scène se déroule pendant la bataille de la Marne comme l'indique la cathédrale de Reims en flamme au second plan. Bombardée dès 1914, elle est le symbole de la violence des combats qui se déroulèrent sur ce front. Guerre à laquelle participa Jean-Eugène Chapleau qui y fut blessé dans la Somme et y vit mourir son frère. Décoré de la croix de guerre, il reprit ses pinceaux avant la fin du conflit et se remit à la peinture puis, plus tard, à la fresque. Il l'avait étudiée à l'école des Beaux-Arts de Paris dans l'atelier de Paul Baudouin. Il utilisa cette technique pour la décoration de nombreux édifices dans toute la France et notamment des églises ravagées pendant la Grande Guerre. Le monument aux morts communal, élevé en février 1920 dans le cimetière, comporte de nombreuses différences avec celui-ci. Les noms E. Cellier, P. Girault, J. Bureau, J. Caron, J. Chaillou et E. Verrier n'y sont pas gravés et ceux de J. Nivelleau, F. Sautejean et F. Roussait sont absents à l'église.