Dossier d’œuvre architecture IA85002182 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Ferme dite la métairie de la Combe, actuellement maison, 2 rue de la Combe
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Vix
  • Lieu-dit Bourg
  • Adresse 2 rue de la Combe
  • Cadastre 1836 C 248  ; 2019 AI 33 et 38
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, puits, grange, étable, hangar agricole

Une métairie créée à la fin du Moyen Âge

La métairie de la Combe fait partie de celles qui existaient sur les terres hautes de Vix dès le Moyen Âge et bien avant le dessèchement des marais alentour au XVIIe siècle. Cette métairie a dû être créée à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe. Un acte du 21 janvier 1374 (mentionné par un autre de 1559, ci-dessous) établit que la Combe n'existe pas encore mais que son emplacement dépend alors de la Prévôté de Vix (située sur la place de l'Eglise). Le 23 octobre 1460, Me Jehan de Fougières, licencié en droit, futur chanoine prébendé de Poitiers, et neveu d'Isabeau de Couhé, abbesse de l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers, donne à Jehan Aguenier, écuyer, en nue propriété, et à dame Marie Aguenière sa soeur, religieuse de la même abbaye, en usufruit, "les houstels de la Prévousté de Vix tenu noblement et par hommage de l'abbesse de Notre-Dame hors les murs de Xainctes", ainsi que "l'houstel de la Combe tenu dudit houstel de la Prevousté de Vix". Comme la Prévôté, la Combe est détenue en 1505 par Perrine Olivier, veuve de Jean Symonneau, sieur de la Prévôté, marchand à Fontenay-le-Comte ; elle rend alors aveu à l'abbesse de Saintes pour ses domaines.

Dans la première moitié du XVIe siècle, la Prévôté et la Combe sont la propriété de Julien Marchand, sieur de la maison de la Prévôté et de la Combe, époux d'Anne Augereau, procureur et praticien en cour lay à Fontenay-le-Comte où il demeure, au faubourg des Loges. Le 9 mai 1515, Me Jehan Gazeau, procureur de Julien Marchand, prévôt de Vix comme ayant les droits de Perrine Olivier veuve Symonneau, rend aveu à l'abbesse de Saintes. Le 1er mai 1557, Julien Marchand afferme à Jehan Bachelier et à son fils Mandé, laboureurs à Vix, "ses maisons et métairies de ladite Prévôté et de la Combe".

Des Marchand aux Babin (XVIe-XVIIe siècles)

En 1559, après la mort de Julien Marchand, ses biens sont partagés entre ses enfants. La Prévôté et la Combe sont alors séparées. Une des filles de Julien Marchand, Marguerite-Catherine, épouse de Barthélémy Bazin, procureur à Fontenay-le-Comte, hérite de la Combe, "démembrée de ladite Prévôté". Elle les transmet à ses fils, Loys Bazin, époux de Marie Bourry, et Henry Bazin, époux de Françoise Moreau, qui, les 7 juillet 1595, 28 avril 1597 et 14 avril 1604, cèdent leurs parts de la Combe à Noble homme Paul Babin, sieur de la Chopinière, du Gros Nohier et de la Combe, receveur du taillon à Fontenay-le-Comte, époux de Gabrielle Sablon. Dès le 17 avril 1604, Paul Babin revend un tiers de la Combe à son gendre, Noble homme Adam Maire (1578-1653), sieur de la Pellouzière, de Boislambert et de la Combe. Le 17 août 1604, enfin, Paul Babin rend aveu à l'abbesse de Saintes pour la métairie de la Combe.

Quelques années plus tard, un contentieux s'élève entre Paul Babin d'une part, l'abbesse de Saintes et Jehan Garreau, héritier par sa mère de Julien Marchand et qui a vendu à l'abbesse tous ses droits sur la Prévôté de Vix en 1601, d'autre part. En effet, par cet acte, l'abbesse prétend étendre son autorité sur la Combe qui dépendait autrefois de la Prévôté, ce que conteste Paul Babin. Le 4 juin 1611, une transaction intervient entre les deux parties, reconnaissant que "L'hostel et maison de la Combe" demeure tenu noblement de la Prévôté, donc de l'abbesse.

Paul Babin meurt entre 1611 et 1613. Le 21 novembre 1618, sa veuve, Gabrielle Sablon afferme pour cinq ans à Pierre Guérin et Simon Bris, laboureurs, un tiers des terres et prés de la maison noble de la Combe. Son fils Paul Babin, sieur de la Combe, est maire de Fontenay-le-Comte en 1627. Sa soeur, Hélène Babin, épouse d'Auguste Joubert, sieur de Cheusse, cède sa part dans la Combe à leur beau-frère, Adam Maire qui rend hommage en 1640 de la "seigneurie de la Combe". Un an plus tôt, le 3 juillet 1639, Adam Maire a acheté à François Bachelier et à Pierre Chaumont, époux de Françoise Bachelier, une maison et ses dépendances situées "proche la maison de la Combe, le chemin entre deux comme l'on va de ladite maison de la Combe au village de la Chaignée". Après Adam Maire, la Combe passe à sa petite-fille, Catherine Dubois (fille de Julien Dubois et de Jeanne Maire), épouse de Jacques de Hillerin, sieur de la Braudière, demeurant à Puyravault en Aunis ; laquelle la transmet à son fils, Charles de Hillerin, vicaire général de l'évêché de La Rochelle.

Une métairie vendue aux enchères, devenue simple ferme (XVIIIe-XIXe siècles)

Le 29 mai 1739, ce dernier vend la métairie de la Combe, pour 3300 livres, à Mathieu-Venant Pichard de la Caillère, médecin à Fontenay-le-Comte. Le 18 avril 1774, Charles-Venant Pichard, curé de Saint-Pierre-le-Vieux près Surgères (fils du précédent ?), afferme la Combe, pour sept ans, à Jacques Phelippeau, époux Barreaud, et à Louis Phelippeau, époux Biraud. L'inventaire après décès des biens de ce dernier est établi dans la métairie de la Combe le 24 avril 1782. La Combe passe ensuite à Jacques-François-Venant Pichard, seigneur de la Cressonnière (1728-1793), lieutenant criminel à Fontenay-le-Comte, fils de Mathieu-Venant Pichard et époux de Marie-Anne-Thérèse Massé. Il la transmet à sa fille, Thérèse-Victoire Pichard, épouse de François-Joseph de Hillerin (1740-1818), seigneur de la Grignonnière. La Combe échoit à la fille de ces derniers, Lydie-Joséphine de Hillerin. Le 27 mai 1822, ses fils, Joseph-Charles et Jacques-Etienne Robert Dubotneau vendent aux enchères la métairie de la Combe, comprenant une maison, un jardin, une autre petite maison, une écurie, une aire à battre les blés et un quaireux.

Une partie de la métairie a toutefois été séparée du reste dès avant 1822, et semble appartenir au 18e siècle à la famille Denfer (fermiers seigneuriaux de Vix). Le 20 mars 1808, en effet, Marie Regnault, épouse de Casimir Barbotin, demeurant à Saint-Jean-de-Liversay, héritière de Catherine Nicolle sa mère, vend à Louis Renou (1779-1850) et à son épouse, Hélène Lorit (1780-1842), "une maison faisant partie des bâtiments de la maison de la métairie de la Combe", ainsi que la moitié d'une terre appelée "le pré Neau". L'autre moitié appartenait à Luc-René Denfer du Clouzy (1736-1807), notable de Vix (il possède aussi la maison seigneuriale), qui l'a passée à sa fille, Marie-Stéphanie, épouse de François-Alexis Bernard. Le 5 janvier 1828, la Combe passe par héritage aux nièces de cette dernière, Caroline Denfer et sa soeur, Sophie Denfer, épouse d'André Gallot (1782-1841), maire de Saint-Maurice-le-Girard et député de la Charente-Inférieure. Dès les 27-28 janvier, Caroline Denfer et les époux Gallot vendent aux enchères leur part des terres de la Combe.

La ferme de la Combe apparaît sur le plan cadastral de 1836 avec quasiment la même emprise au sol. Le logis a cependant été depuis agrandi vers l'est, et un bâtiment qui se trouvait au sud, le long de la rue, a disparu. En 1836, la ferme appartient à Louis Renou époux Lorit (vu ci-dessus). Elle passe ensuite à son gendre, François Gantier (1813-1880), marié à Jeanne Renou (1815-1898). François Gantier la fait agrandir en 1848 ; sa veuve procède à un nouvel agrandissement en 1893. Le logis et une partie des dépendances ont été récemment restaurés et en partie remaniés.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle

Cette ancienne ferme comprend un logis, perpendiculaire à la rue, et d'importantes dépendances à l'arrière. Parmi elles, on relève une grange-étable dont la façade est sur le mur pignon, signe d'une importante activité d'élevage. Elle ouvre sur une grande cour dans laquelle se trouvent un puits et les vestiges d'un hangar.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    rez-de-chaussée, étage en surcroît
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    Ferme à bâtiments jointifs ; Grange à façade en pignon
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée, 3 E 35/28. 1618, 21 novembre : bail à ferme par Gabrielle Sablon, demeurant à Fontenay-le-Comte, veuve de Paul Babin, sieur de la Combe, à Pierre Guerin et Simon Bris, laboureurs demeurant au bourg de Vix, pour cinq ans, le tiers des terres et prés de la maison noble de la Combe sise en l'île de Vix.

  • Archives départementales de la Charente-Maritime, 3 E 35/739. 1739, 29 mai : vente de la métairie de la Combe par Charles de Hillerin à Mathieu Venant Pichard.

  • Archives départementales de la Vendée, 3 E 37/278. 1611, 4 juin : transaction entre Pierre Bouildron, sieur de Dinechin, comme procureur de Françoise de Foix, abbesse de l'abbaye de Notre-Dame hors les murs de Saintes, dame du prieuré et prévôté de Vix, et Paul Babin, sieur de la Chopinière, au sujet de l'hôtel et maison de la Combe sis en l'île de Vix, qui demeure tenu noblement de l'hôtel et maison noble de la Prévôté dudit Vix.

  • Archives départementales de la Vendée, 3 E 63/52. 1774, 18 avril : bail à ferme de la métairie de la Combe par Charles-Venant Pichard à Jacques et Louis Phelippeau.

  • Archives départementales de la Vendée, 3 E 63/57. 1782, 24 avril : inventaire après décès des biens de Louis Phelippeau époux Biraud, demeurant à la métairie de la Combe.

  • Archives départementales de la Vendée, 3 E 63/71. 1808, 20 mars : vente d'une maison faisant partie de la métairie de la Combe, par Marie Regnault épouse de Casimir Barbotin à Louis Renou.

  • Archives départementales de la Vendée, 3 E 63/79. 1822, 27 mai : vente aux enchères de la métairie de la Combe par Joseph-Charles et Jacques-Etienne Robert Dubotneau.

  • Archives départementales de la Vendée, 3 E 63/86. 1828, 27 et 28 janvier : vente aux enchères de terres dépendant de la métairie de la Combe, par André Gallot, Sophie Denfer son épouse et Caroline Denfer.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 3392 à 3401, 3725 (complétés par les registres conservés en mairie). 1837-1971 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Vix.

  • Collection particulière Maynard. Archives relatives à la Combe et à la prévôté de Vix, provenant du château de la Saucelière, à Foussais-Payré.

Bibliographie

  • MAILLAUD, Jean. Notes généalogiques.

    familles Marchand et Sablon

Documents figurés

  • Plan cadastral de Vix, 1836. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 303).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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