Dossier d’œuvre architecture IA85001779 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Commune de Luçon
Couvent de capucins, rue de l' Hôtel-de-Ville
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Bibliothèque du Génie, Vincennes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Luçon (commune) - Luçon
  • Commune Luçon
  • Adresse rue de l' Hôtel-de-Ville
  • Cadastre 1816 N 55-60  ; 1845 G 893-896 et 1006-1011  ; 2005 AO 409 (pour les vestiges)
  • Dénominations
    couvent
  • Genre
    de capucins
  • Parties constituantes non étudiées
    église, bâtiment conventuel, cloître, jardin

C'est essentiellement grâce au texte rédigé par les religieux à partir de 1673, en s'appuyant sur leurs archives, que nous connaissons l'histoire des capucins de Luçon. Le couvent fut fondé en 1619, suite à la requête adressée deux ans plus tôt au père provincial par Richelieu, alors évêque de Luçon. L'emplacement donné par Richelieu, situé près du cimetière paroissial, ne leur convenant pas, les capucins s'installent dans la maison de Beaurepaire (actuel 2, place Edouard-Herriot), mise à leur disposition par la famille Orceau ; ils y resteront jusqu'en 1648, date à laquelle la construction de leur monastère est suffisamment avancée. Un nouvel emplacement, près de la métairie des Granges-Dimières, leur est proposé par le chapitre en 1629, mais ils préférèrent accepter celui que leur offrait le doyen du chapitre, René Favier, la même année. La construction avance au rythme des dons en matériaux et en argent, octroyés principalement par le chapitre de la cathédrale et par Mgr Nivelle, évêque de Luçon de 1637 à 1660. Plusieurs dates permettent de suivre l'évolution du chantier. Nous savons qu'en en 1635, le chœur de la première église est en construction. Quant au couvent, la première pierre en est posée le 20 avril 1644 et les religieux s'y installent en 1648. Enfin, une nouvelle église est édifiée peu après le milieu du siècle. Le chapitre donne 400 livres à cette intention fin 1653 et Mgr Nivelle en pose la première pierre en 1654. La charpente est installée en 1658 et, le 8 mai 1659, une chapelle est bénie ; on y célébrera la messe jusqu'à l'achèvement de l'église en 1662, bénie le 29 octobre 1662 mais seulement consacrée le 30 juillet 1702, sous le vocable de Saint-François. Au cours du XVIIIe siècle, les indications de travaux sont plus rares ; citons seulement, vers 1770, la réfection de la façade sur rue d'un bâtiment et la construction d'une écurie. Un passage intéressant du manuscrit concerne les trois caves situées sous l'ancienne église, le chœur de la nouvelle et les dortoirs, dont les pères ont fait dresser un plan ; il s'agit de carrières de pierre exploitées pour la construction du couvent. Certaines existent toujours et ont pu être photographiées. Une autre mention intéressante est celle de l'achat, en 1653, d'un terrain de l'autre côté de la rue. Il est planté d'ormeaux et il s'y trouve une maison, que les religieux détruisent ; c'est sur ce terrain qu'en 1744, ils édifieront une maison pour une sœur de leur ordre chargée des affaires temporelles (étudiée dans un autre dossier). Le couvent ayant été presque entièrement détruit à la Révolution ou peu après, il est malaisé d'en imaginer l'apparence autrement que par sa représentation sur le plan de Luçon levé par Claude Masse en 1704. Les constructions étaient vraisemblablement simples, ce qui expliquerait la rapidité avec laquelle elles furent abattues ; d'ailleurs, dans la légende de son plan, Claude Masse fait le commentaire suivant : Les Capucins n'ont rien d'extraordinaire qu'un beau jardin. Dès le mois d'avril 1791, le couvent est mis en vente comme bien national. Il est acquis en juillet par Jean Chesseboeuf, acquéreur deux mois plus tard de la maison de la sœur des capucins ; quant au mobilier, il est inventorié et vendu aux enchères de juin à octobre. La destruction des bâtiments est rapide, opérée soit par Chesseboeuf, soit par Augustin Parenteau, propriétaire du fonds lors de la levée du plan cadastral de 1816. Sur ce document, le seul bâtiment susceptible d'appartenir à l'ancien couvent est la partie est de la parcelle N 58, figurant sur le plan d'alignement de 1782. De nos jours, les rares vestiges du couvent des capucins sont des carrières de pierre, un puits et quelques fragments de pierres tombales, visibles dans les maisons voisines. Plus rien n'évoque la présence d'un couvent à cet endroit - si ce n'est le nom de la rue Neuve-des-Capucins, ouverte au milieu du XIXe siècle en traversant de part en part l'ancien établissement et son vaste jardin.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 17e siècle
  • Murs
    • calcaire
  • Toits
    tuile creuse, ardoise
  • Plans
    plan régulier
  • État de conservation
    détruit

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Dordogne ; Manuscrit n° 6 : Histoire du couvent des Capucins de Luçon, écrite à partir de 1673 par le père Constance de Saint-Brieux, avec compléments jusqu'à la Révolution.

  • Archives de l'évêché de Luçon. Registre n° 1 des délibérations du chapitre (1632-1635) : En avril 1635, don de 100 livres aux capucins par le chapitre, pour les aider à bâtir le chœur de leur église.

  • Archives de l'évêché de Luçon. Registre n° 3 des délibérations du chapitre (1744-1746) : En décembre 1745, plusieurs chanoines se rendent au couvent des capucins et constatent sa ruine prochaine, faute de couverture ; ils décident de donner des matériaux aux religieux pour couvrir les bâtiments.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Q 200. Procès-verbal d'estimation du couvent le 2 avril 1791, en vue de sa vente comme bien national. La description est très succinte : plusieurs chambres dont se servaient les capucins, église, cloître, enclos, grand et petit jardin, le tout contenant 15 bosselées.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Q 464. Inventaire et vente des objets et du mobilier des capucins, en particulier le mobilier de l'église, du 21 juin au 10 octobre 1791.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 Q 584, n° 30. Acte d'adjudication du couvent, vendu comme bien national, le 21 juillet 1791, à Jean Chesseboeuf, avoué à Fontenay.

Bibliographie

  • DURET, André. Les communautés religieuses enseignantes et missionnaires à Luçon aux XVIIe- XVIIIe siècles. Thèse de doctorat d'Histoire : Poitiers : 1996.

    p. 330-390, 693-719
  • DURET, André. Les communautés religieuses en Bas-Poitou aux XVIIe et XVIIIe siècles. In De Richelieu à Grignion de Montfort. La Vendée au XVIIe siècle. Paris : Somogy éditions d'art ; Conseil général de la Vendée, 2005.

    p. 110-129

Documents figurés

  • Plan de la ville par Claude Masse. Dessin aquarellé, par Claude Masse, ingénieur du roi, en 1704. (Bibliothèque du Génie de Vincennes ; Ms 505 (f° 131h), feuille 56). (Bibliothèque du Génie ; Ms 505 (f° 131h), feuille 56).

Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
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