Dossier d’œuvre architecture IA72059580 | Réalisé par
Dewancker Camille (Contributeur)
Dewancker Camille

Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois du 26 avril 2021 au 31 décembre 2024.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Prieuré Saint-Denis puis collège ecclésiastique, école supérieure de garçons et de filles, actuellement collège Jules Ferry
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Perche sarthois
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Saint-Calais
  • Commune Saint-Calais
  • Adresse rue de l' Image
  • Cadastre 2024 000 AI 580

Au XVIIe siècle, la Contre-Réforme engendre un renouveau de la foi catholique et la création de nouvelles communautés religieuses. C’est certainement dans ce cadre qu’en 1636, Marie Massüe, « pieuse chrétienne » résidant à Château-du-Loir, prend engagement de consacrer une rente annuelle de 336 livres à la création d’un couvent de moniales à Saint-Calais. Les habitants et le seigneur de la localité, César de Vendôme, donnent leur accord en 1639. Il faut toutefois attendre le 12 août 1641, pour que Mgr Emeric Marc de la Ferté, évêque du diocèse, autorise les Bénédictines de Château-du-Loir à ouvrir un nouvel établissement dans la cité. En 1642, la mère supérieure, Madeleine Le Maréchal, du nouvel établissement fait l’acquisition d’un ensemble appelé l’Aubue comprenant « maisons, granges, estables, cave, coulombier, boutiques, chambres basses, chambres hautes, tant en l’enclos de cette ville (de Saint-Calais) que hors d’icelle ». D’autres acquisitions successives de parcelles contiguës à cette propriété constituèrent peu à peu le domaine des religieuses. Un premier bâtiment est construit en 1642 le long de l’actuelle rue de Grenade, il avait alors un simple rez-de-chaussée et était accolé à la maison existante, alors transformée en chapelle et dont l’accès se faisait par la rue de l’Image. Louis XIV confirma la fondation de l’établissement en 1652. En 1682, sous la direction de madame Suzanne d’Hervilly, les communs de la maison de l’Aubue sont détruits et reconstruits parallèlement au bâtiment donnant sur la rue de Grenade. Celui-ci est prolongé d’une aile en retour du côté opposé à la chapelle en 1688. En 1720, le prieuré est atteint par un véritable désastre financier (banqueroute de Law) et n’a presque plus de revenus. En 1728, un incendie détruit l’ensemble des communs construits en 1682 ce qui achève de ruiner l’établissement. Le prieuré ne fait alors que végéter jusqu’au 31 janvier 1782, date à laquelle un arrêt du conseil d’État supprime le couvent. Les dernières religieuses quittent l’établissement. 44 religieuses ont vécus dans ce prieuré dont 11 prieures, 32 religieuses de chœur et 1 converse.

En 1787, par ordonnance épiscopale, l’ancien prieuré est transformé en collège ecclésiastique. Fondé en 1614 par l’abbé Samuel de Caurianne, l’établissement était jusque là situé au centre de la cité, dans le quartier de la Croix-de-fer. A la Révolution, l’abbé Bossé, directeur du collège, conserve son poste jusqu’en octobre 1792. Il est alors remplacé par un directeur laïque.

Dès le début du XIXe siècle, des travaux sont effectués au collège afin de sécuriser les bâtiments en mauvais état et d’aménager un réfectoire. A cette époque, l’établissement appartient à l’université royale de l’académie d’Angers, mais la ville souhaite le racheter. Ainsi, à la suite de l’accord donné par ordonnance royale du 19 octobre 1828, l’université de France vend le collège à la commune le 25 juin 1829. Dès 1830, de nombreux travaux sont nécessaires afin de réaménager et agrandir les bâtiments. Pour cela, la commune fait l’acquisition de nouveaux terrains. Malheureusement, en 1835, une inondation retarde les travaux et des réparations s’ajoutent aux travaux d’origine. Une infirmerie est construite à proximité du portail d’entrée, rue de Grenade, en 1839.

En 1852, le collège est transformé en école libre pour 5 ans, mais reste soumis à la surveillance de l’administration communale. Une salle du collège doit donc être appropriée au service d’une chapelle.

A la fin du XIXe siècle, les lois Jules Ferry engendrent une réorganisation de l’enseignement à Saint-Calais. Ainsi, en 1881, l’école de garçons située rue du Dr Ollivier, est devenue trop petite. Rapidement, la municipalité fait le choix de construire une nouvelle école pour les garçons à l’emplacement du collège. Les travaux de gros œuvre sont terminés en 1898, comme l’indique la date portée sur le fronton du nouveau bâtiment. La réception définitive des travaux a toutefois lieu le 9 août 1900 en présence de l’architecte A. Raoulx.

Puis, c’est au tour de l’école maternelle et de l’école de filles de connaître une réorganisation. Le 15 février 1906, le conseil municipal décide de faire construire une nouvelle école de filles sur le terrain à côté de l’école de garçons. Les travaux sont réalisés par l’architecte départemental Joseph Durand et se terminent en 1911 (date portée). En 1936, des sanitaires et un dortoir sont aménagés dans l’école de filles selon les plans de l’architecte G. Beucher.

A partir des années 1960, les bâtiments sont rassemblés et forment le collège Jules Ferry. Pour cela, un premier agrandissement est réalisé avant 1966 par l’ajout d’un bâtiment reliant ceux de l’école de garçons et de filles et formant un retour sur la rue de l’Image. En 1970, un second dans le même style architectural, est construit en retour à l’arrière du bâtiment de l’école de garçons selon les plans des architectes Levasseur et Goussin, architectes DPLG au Mans.

L’ancienne école de filles, dont les bâtiments ne servent plus depuis quelques années, est restaurée et réaménagée en 2023-2024 afin d’y installer un internat d’excellence.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes, 19e siècle, 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1898, porte la date
    • 1911, porte la date
    • 1970, daté par source
  • Auteur(s)

Le collège Jules Ferry est composé de plusieurs bâtiments : l’ancien collège ecclésiastique donnant sur la rue de Grenade, l’ancienne école supérieure de garçons en retour du premier, l’ancienne école supérieure de jeunes filles dans la continuité de la dernière construits en moellons de tout-venant revêtus d’un enduit ciment. Ainsi que deux bâtiments en béton armé, le premier fait la liaison entre ceux des deux écoles supérieures et vient se greffer perpendiculairement à celui de l’ancienne école de jeunes filles. Le second est construit en retour à l’arrière de l’école supérieure de garçons. Les toitures de l’ensemble des bâtiments sont couvertes d’ardoises.

L’ancien collège ecclésiastique s’élève sur un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage attique qui se transforme en étage de comble sur la partie en retour sur la rue de l’Image. Plusieurs de ses ouvertures ont été redimensionnées et reprises en ciment, notamment en rez-de-chaussée et sur la rue de Grenade. Ses façades sont sobres, elles sont uniquement marquées par des bandeaux d’allège, une corniche et un fronton surmontant les deux travées centrales côté cour.

L’école supérieure de garçons est doté d’un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage attique, et s’étend sur 11 travées. Sa façade symétrique présente des encadrements et des chaînages d’angle en pierre de taille. Elle est ornée de modénatures, d’un bandeau, d’une corniche, mais les décors sont essentiellement situés au niveau de la travée centrale surmontée d’un couronnement.

L’ancienne école de jeunes filles présente à peu près les mêmes caractéristiques que l’école de garçons. Son ornementation est toutefois un peu plus travaillée notamment par la présence de modénatures plus marquées et par un corps central à trois travées surmonté d’un grand fronton triangulaire.

Les deux bâtiments des années 1960/1970 s’élève sur un rez-de-chaussée parfois ouvert en préau, deux étages carrés et un étage attique. Leur architecture sobre n’empêche pas une certaine recherche ornementale qui se situe dans la symétrie et la géométrie des façades ainsi que de certains détails architecturaux (arcades du rez-de-chaussée).

  • Murs
    • pierre moellon enduit
    • béton béton armé
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Techniques
    • sculpture
    • maçonnerie
  • Représentations
    • blason
    • fronton, médaillon, cuir découpé, draperie, feston, ruban, tête de femme, chêne, laurier
  • Précision représentations

    Couronnement du bâtiment de l’ancienne école supérieure de garçons : blason de la ville et inscriptions « érigé en 1898 » et « école supérieure ».

    Fronton triangulaire de l’ancienne école de jeunes filles : médaillon portant l’inscription « école supérieure de jeunes filles 1911 » entouré de cuir enroulé avec draperie en feston, rubans, surmonté d’une tête de femme. Le tout flanqué à droite de branchage de chêne et à gauche de laurier.

  • Statut de la propriété
    propriété du département
  • Sites de protection
    abords d'un monument historique, site patrimonial remarquable

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 272/8. Procès-verbal de réception définitive des travaux de construction d'une école supérieure de garçons, 23 juillet 1900.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 2 O 272/8
  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 272/8. Documents divers concernant la construction d'une école supérieure de jeunes filles, 1909 à 1913.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 2 O 272/8
  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 272/8. Procès-verbal d'adjudication des travaux de remise en état des bâtiments et de l'installation du chauffage central par Georges Beucher, 26 août 1936.

    Archives départementales de la Sarthe, Le Mans : 2 O 272/8
  • Archives municipales de Saint-Calais ; 4 M 13. Documents divers concernant le collège, 1828-1829.

    Archives municipales, Saint-Calais : 4 M 13
  • Archives municipales de Saint-Calais ; 4 M 29. Procès-verbal de réception définitive des travaux de construction d'un nouveau bâtiment au collège, 28 septembre 1970.

    Archives municipales, Saint-Calais : 4 M 29

Bibliographie

  • FROGER, Louis. Histoire de Saint-Calais, Mayenne, 1901.

  • RENARD, Louis. Histoire de Saint-Calais. Les Sables d’Olonne : le Cercle d’Or, 1980.

  • PESCHE, Julien-Rémi. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, tome V, Paris, 1999 (1841).

Documents figurés

  • Plan et élévation du bâtiment à construire au collège le long de la rue de Grenade / dressé par Launay. Saint-Calais, 1830. 2 plans. (Archives municipales de Saint-Calais ; 4 Fi 65-67).

    Archives municipales, Saint-Calais : 4 Fi 65-67
  • Plan et élévation de l'infirmerie du collège. Saint-Calais, 1ère moitié du XIXe siècle. 4 plans. (Archives municipales de Saint-Calais ; 4 Fi 68-72).

    Archives municipales, Saint-Calais : 4 Fi 68-72
  • Plan du collège. S.d. 1 plan (Archives municipales de Saint-Calais ; 4 Fi 74).

    Archives municipales, Saint-Calais : 4 Fi 74
  • Plan terrier de Saint-Calais. Carte A. 1777. (Bibliothèque municipales de Saint-Calais).

  • Plans de la ville et paroisse de Saint-Calais. Carte A. 1797. (Bibliothèque municipales de Saint-Calais).

  • Collection particulière de cartes postales et de photographies anciennes, Saint-Calais. (Collection particulière André Borde).

    Collection particulière
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Dewancker Camille
Dewancker Camille

Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois du 26 avril 2021 au 31 décembre 2024.

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Articulation des dossiers
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