Dossier d’œuvre architecture IA72059123 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Écoles communales de filles et maternelle, actuellement école Paul Segrétain groupe 2 et locaux associatifs, 9-14 rue des Écoles
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Saint-Calais
  • Commune Bessé-sur-Braye
  • Adresse 9-14 rue des Écoles
  • Cadastre 1829 E 183, 257  ; 2020 AL 87, 120, 405
  • Dénominations
    école
  • Genre
    de filles
  • Précision dénomination
    maternelle
  • Destinations
    siège d'association ou d'organisation
  • Parties constituantes non étudiées
    logement, cour, mur de clôture, préau, buanderie

La rue des Écoles, alors appelée rue Neuve, est encore peu urbanisée sur le plan cadastral napoléonien de 1829. On y trouve néanmoins deux grandes maisons à l'emplacement des bâtiments actuels, propriétés tout au long du XIXe siècle de la famille Lesueur (côté école) et de la famille Gogué (côté locaux associatifs), d'après les matrices cadastrales. Il ne reste rien de ces constructions, remplacées par des bâtiments scolaires à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Au XIXe siècle, l'école de filles et l'école maternelle (dite asile de petits enfants) étaient tenues par les sœurs de la Charité d'Évron établies à l'hospice refondé par la famille de Montesquiou en 1824-1826. Suite aux lois scolaires de Jules Ferry, l'école des sœurs devient publique tout en étant tenue par les religieuses. Cette situation est jugée insatisfaisante et la municipalité décide de poursuivre la laïcisation de l'établissement. La construction d'une école de garçons est toutefois jugée prioritaire : en effet, depuis son rachat par la commune en 1875, elle occupait la maison Gogué, devenue complètement inadaptée et vétuste, avec ses toitures percées, ses charpentes et ses plancher pourris. La nouvelle école des garçons est donc édifiée rue de la Gare en 1890, et la maison Gogué est mise temporairement en location. Il faut attendre 1905, la loi de Séparation des Églises et de l'État prévoyant la fermeture des écoles publiques congréganistes, pour voir la question de l'école de filles resurgir dans les débats du conseil municipal. Diverses solutions sont proposées, tels le transfert de l'hospice dans la maison Gogué ou la création d'un groupe scolaire dans le prolongement de l'école de garçons. Finalement, l'élaboration d'un projet de construction d'une école de filles indépendante, doublé de la transformation de la maison Gogué en école maternelle, est confié à l'architecte départemental Joseph Durand.

Selon le projet définitif de 1908, la nouvelle école de filles doit comprendre "une maison d'habitation séparée de la rue par un jardin d'agrément et comprenant au rez-de-chaussée bureau, cuisine, salle à manger, deux chambres à feu […] ; au premier étage deux logements d'adjointe comprenant chacun cuisine, salle à manger, chambre à coucher ; au deuxième étage un logement semblable destiné à une troisième adjointe pour le cas où une quatrième classe devrait être ouverte par suite de l'accroissement de la population scolaire […] ; trois classes orientées au sud-ouest […] pouvant recevoir 55 ou 56 élèves", ainsi qu'un préau, une cour, des cabinets d'aisance, deux bûchers et un puits avec pompe. Un terrain proposé près de l'école de garçons est rejeté par le conseil municipal, qui lui préfère un autre emplacement rue Neuve, quartier jugé le plus tranquille et le plus sain du bourg. Celui-ci est acheté le 4 mai 1909 et les travaux sont adjugés en juin aux entrepreneurs Debourges-Mary (maçonnerie), Murit (charpente), Tixerant (couverture et zinguerie), Louchin (plâtrerie), Guilbault (menuiserie), Rougeau-Debourges (serrurerie) et Lemaitre (peinture). L'école ouvre ses portes à la rentrée 1910. La réception définitive des bâtiments est prononcée le 20 décembre 1911.

En parallèle sont réalisés les travaux de transformation de l'ancienne maison Gogué/école de garçons en école maternelle, par le même architecte et certains des mêmes entrepreneurs : Hodet-Pilon (maçonnerie et charpente), Guilbault (menuiserie, serrurerie), Lemaître (vitrerie et peinture). Afin d'aérer la cour, on procède à la démolition d'une partie des bâtiments vétustes existants. Les façades des deux classes sont reconstruites en ménageant de larges baies, une petite cuisine est édifiée à l'arrière. Le logement initial des institutrices se trouvait à l'angle de la parcelle côté rue. En 1931, afin d'agrandir l'école, la commune achète la propriété voisine, qui comprend un autre logement toujours en place aujourd'hui, construit en 1876 (porté au registre des matrices cadastrales en 1879). Elle y fait édifier par l'architecte Charles Finot, dans la continuité et le style des classes, un vaste préau couvert et fermé, qui ne se distingue que par sa toiture légèrement plus haute.

Le projet d'agrandissement de l'école de filles et de l'école maternelle de Bessé est repoussé par la Seconde guerre mondiale mais figure au plan d'aménagement et de reconstruction approuvé en 1949. En 1957, la municipalité fait ainsi construire une nouvelle classe à l'école de filles, en remplacement d'un local provisoire, ainsi qu'une salle de repos à l'école maternelle, par l'architecte Joseph Leroux-Hugon. Une classe supplémentaire est ajoutée à l'école de filles, dans le style de la précédente, par l'architecte Marcel Jacquet en 1961. L'école de filles correspond aujourd'hui au "groupe 2" de l'école élémentaire Paul Segrétain, pour les enfants du CE2 au CM2 (3 classes). Depuis la construction d'une nouvelle école maternelle dite "Le bourg joli", rue Jean Jaurès, en 1984-1987, l'ancienne maternelle a été convertie en locaux associatifs, salles de musique et bureaux. Les ouvertures des anciens logements et des salles de classes des deux ensembles ont pour beaucoup été reprises à la même période.

Les bâtiments de l'école de filles (actuellement "groupe 2" de l'école Paul Segrétain) sont répartis sur une parcelle longue et étroite. L'imposant logement, destiné à accueillir trois à quatre institutrices, est double en profondeur et possède trois travées, soulignées par des chaînes harpées continues. Les baies du rez-de-chaussée sont en arc segmentaire et présentent des agrafes à volutes, celles de l'étage possèdent des linteaux droits, des agrafes simples et des appuis saillants. La travée centrale fait l'objet d'un traitement particulier, avec les fortes moulures de l'encadrement de la porte, le meneau divisant la fenêtre de l'étage et surtout la lucarne en pierre de taille. Celle-ci, accueillant l'horloge signée Bodet, est encadrée d'un décor de moulures, de sphères, de triglyphes et d'un fronton cintré. Le décor est complété par un solin et un bandeau d'appui au rez-de-chaussée, une corniche surmontée d'un rang de briques et, aux angles, deux cartouches convexes avec les initiales "RF" pour République Française. La façade arrière, plus sobre mais perturbée par le percement d'une porte, conserve ses linteaux en arc segmentaire, ses agrafes simples ou à volutes, ses appuis saillants soulignés par un rang de briques. Trois autres lucarnes sont aménagées sur chaque face de la toiture à longs pans et à croupes, largement débordante. Dans le prolongement du préau à poteaux de bois, le bâtiment abritant les trois classes primitives présente de grandes baies rectangulaires à linteaux métalliques ornés de fleurettes, interrompant des bandeaux de briques. Les deux classes à la suite sont construites en béton. La cour abrite également les anciens sanitaires transformés en préau ainsi qu'une buanderie à façade en pignon, aujourd'hui local de rangement.

De l'autre côté de la rue, l'école maternelle (actuellement locaux associatifs) a été amputée d'une partie de ses bâtiments. Il subsiste l'un des logements d'institutrices, à deux travées de baies encadrées de briques, avec dans son prolongement l'ancienne buanderie convertie en garage et une portion du mur de clôture, avec la porte d'accès à la cour. L'utilisation ponctuelle de la brique (arc et bandeau) et l'agrafe à volutes rappellent l'intervention du même architecte qu'à l'école de filles. Il en va de même pour le bâtiment des classes en fond de cour, très similaire à celui de l'école de filles, avec ses larges baies rectangulaires, ses linteaux métalliques et ses bandeaux de briques. Il se prolonge par l'ancien préau, édifié sur le même modèle mais plus large et plus haut de toiture, puis par la salle de repos plus récente. Un bâtiment moderne clôt au sud la cour devenue parking.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant en charpente
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement architectural, agrafe, fronton
    • ornement géométrique, volute, sphère
    • ornement en forme d'objet, cartouche
  • Précision représentations

    Agrafes sculptées de volutes au rez-de-chaussée du logement de l'école de filles et à la porte de la cour de l'école maternelle.

    Lucarne principale du logement de l'école de filles encadrée d’un décor de moulures, de sphères, de triglyphes et d’un fronton cintré.

    Cartouches convexes avec les initiales "RF" entrelacées aux angles de la façade du logement.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
Image non consultable

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 35/6. 1853-1932 : écoles de Bessé-sur-Braye.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 36. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Bessé-sur-Braye.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 646 W 36. 1955 : agrandissement de l’école de filles et de l’école maternelle de Bessé-sur-Braye.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1015 W 10. 1945-1961 : plan d'aménagement et de reconstruction de Bessé-sur-Braye.

  • Archives municipales de Bessé-sur-Braye. 1909-1911 : construction de l’école de filles et de l’école maternelle de Bessé-sur-Braye.

  • Archives municipales de Bessé-sur-Braye. 1946 à nos jours : permis de construire de Bessé-sur-Braye.

  • Archives municipales de Bessé-sur-Braye. 1807 à nos jours : délibérations du conseil municipal de Bessé-sur-Braye.

Bibliographie

  • LALLEMAND, Jeanine, MERY, Jean. Bessé. Vendôme : Garillon, 2001.

    p. 84-85

Documents figurés

  • Collections de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Bessé-sur-Braye. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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