Le bourg se trouvant à l'écart des rivières, les habitants devaient laver leur linge la fontaine Saint-Sigismond, située non loin au sud-ouest (accès par la rue de la Fontaine). En 1880, l'agent-voyer du canton de Bouloire fournit à la demande de la municipalité un devis pour l'établissement d'une mare publique alimentée par l'eau de pluie en bordure de la voie ferrée, pour parer aux incendies et permettre l'installation d'un lavoir découvert. La réalisation des travaux est incertaine, les archives faisant état de difficultés à obtenir de la compagnie de chemin de fer la cession du terrain convoité. Peut-être fut-il finalement construit ailleurs, car un lavoir est attesté par la suite rue de la Fontaine, sur le site de l'ancienne "douve de la cure", abreuvoir aux bestiaux qui relevait du vieux presbytère (comblé et transformé en place en 1973). Par ailleurs, en 1921, un particulier souhaitant rester anonyme offre de construire à ses frais un lavoir public à la fontaine Saint-Sigismond.

En 1949, alors que la commune étudie la mise en place de l'adduction d'eau dans le bourg, il est décidé d'équiper le puits de captage d'une pompe élévatoire pour l'alimentation d'un lavoir de seize places avec WC qui serait construit à l'entrée du bourg sur la route d'Écorpain. Le projet est établi par l'ingénieur manceau Ledin, décédé la même année et remplacé dans la surveillance des travaux par M. Souny. Les travaux sont confiés à l'entreprise Beauclair de Bouloire pour le forage, la pompe et la canalisation et au maçon Roger Bourdin, de Coudrecieux, pour la construction du lavoir. En février 1950, le conseil municipal visite le lavoir en voie d'achèvement et note qu'il "a fait l'admiration de beaucoup de personnes en attendant de faire le plaisir des laveuses". L'édifice se veut à la pointe de la modernité, au point de nécessiter l'emploi d'un préposé communal, mais il sera rapidement concurrencé par la démocratisation de la machine à laver. Le service d'eau sera quant à lui inauguré en 1955.