Dossier collectif IA72058896 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Maisons et fermes du bourg de Conflans-sur-Anille
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Pays du Perche sarthois
  • Adresse
    • Commune : Conflans-sur-Anille

Un bâti ancien très présent et très localisé

Le petit bourg de Conflans-sur-Anille conserve une quinzaine de maisons qui, bien que parfois remaniées, présentent la toiture fortement pentue qui caractérise les constructions les plus anciennes. On date généralement ces maisons, postérieures à la Guerre de Cent Ans, de la fin du XVe siècle, du XVIe siècle, voire du XVIIe siècle. Il reste malaisé, en l’absence de date portée, d’élément sculpté ou d’étude approfondie (dendrochronologie par exemple), d’affiner cette datation. Par exemple, la maison dite « Sous Terre », ruelle du Presbytère, présente une forme de toit et des ouvertures qui plaident en faveur d’une datation haute, mais la cheminée du XVIIe siècle vient semer le doute. On pourrait se poser des interrogations similaires sur la maison dite « la Huguenotterie » ou sur l’ancien logement du moulin Gauthier. Dans la majorité des cas toutefois, d’importants remaniements brouillent toute possibilité d’interprétation.

On remarque néanmoins que la majorité de ces maisons anciennes sont localisées à l’extrémité sud du bourg « ancien » entre l’église et le pont, au plus près de la confluence de l’Anille et de l’Axone et sous la protection directe du manoir (actuelle mairie) qui occupe un espace important, presque tout le côté est de la rue. C’est donc ici que se situe le noyau historique du bourg. Les autres maisons anciennes, comme le Pavillon, la maison dite « des Ligueurs » ou Gaudie (ancienne ferme contiguë au cimetière), sont très dispersées au nord et correspondraient plutôt à d’anciens écarts peu à peu rattrapés par l’extension de l’agglomération.

Un étirement progressif du bourg-rue

Le XVIIe et surtout le XVIIIe siècle n’ont guère laissé leur empreinte dans le bourg, sans doute masqués par des remaniements postérieurs. C’est ce que laisse penser notamment la section de la rue principale entre l’église et le bar-restaurant, où l’on ne décèle guère de bâti ancien et où pourtant la presque totalité du bâti figure déjà sur le plan cadastral de 1829, avec une densité au moins aussi forte que celle présente entre l’église et le pont. Plusieurs tentatives d’explications sont possibles. Une partie de ces maisons, peut-être anciennes, pourrait avoir disparu dans l’incendie qui ravagea l’église en 1720. Cette portion du bourg, peut-être plus active aux XIXe et XXe siècles avec une forte densité de commerces et d’artisans, aurait pu être davantage remaniée. A moins encore qu’elle ne se soit densifiée que tardivement, mais avant l’établissement du cadastre. Quoi qu’il en soit, l’empreinte du XIXe siècle est très forte, que ce soit dans des constructions neuves ou dans des remaniements. On notera toutefois que le plan d’alignement dressé en 1872, imposant le recul de nombreuses façades, a été copieusement ignoré, conservant à la rue principale un tracé assez sinueux et parfois étroit. Néanmoins, les carrefours ont quant à eux été remaniés par la création de pan coupés, facilitant la circulation.

En revanche, la partie nord du bourg, depuis le bar-restaurant jusqu’à la maisons « des Ligueurs », trahit par la très faible densité de son bâti, encore aujourd’hui, son rattachement tardif à l’agglomération du bourg. On y localise d’anciennes fermes et maisons rurales assez distantes les unes des autres, certaines construites au XIXe siècle, d’autres disparues depuis. Quelques maisons du XXe siècle, de type pavillonnaire, notamment deux maisons jumelles des années 1950 ou 1960 et un petit lotissement, donnent quelque consistance à la trame bâtie de ce secteur, qui reste toutefois très discontinue. Les maisons de la fin du XXe siècle prolongent aujourd’hui le bourg de façon importante, au-delà de la croix du Pin au nord, et jusqu’à Treize-Vents au sud.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Un bourg-rue caractéristique

Le principal trait identitaire de l’agglomération de Conflans-sur-Anille est sa configuration de bourg-rue encore très lisible car même accentuée par les extensions récentes. L’essentiel du bâti, notamment les logements, est implanté en bordure d’une seule et même rue, à l’exception de quelques rares chemins secondaires, impasses et cours communes. Généralement, les façades principales sont alignées sur cette rue, vers l’est ou l’ouest : peu de maisons se sont établies perpendiculairement à la voirie malgré une orientation plus profitable (sud).

Conformément au standard des bourgs ruraux du Perche sarthois, la plupart des maisons sont de petit gabarit, le plus souvent en rez-de-chaussée, généralement sur cave. Les plus cossues se distinguent par un étage carré et quelques travées d’ouvertures, comme par exemple la maison Poitevin. Il subsiste quelques témoignages d’anciennes devantures de boutiques, mais la plupart ont été effacés. Les dépendances sont rarement disposées en front de rue mais plutôt rejetées à l’arrière, à la perpendiculaire des habitations. Les bâtiments et les parcelles plus vastes situés autour du cimetière correspondent à d’anciennes fermes et à leurs terres agricoles : les constructions sont ici en revanche le plus souvent implantées perpendiculairement à la rue principale et orientées au sud.

Matériaux, formes et décors

L’essentiel du bâti est aujourd’hui en pierre, moellons de calcaire, de grès ou de silex. On trouve quelques éléments en roussard ou grison (notamment sur l’ancien manoir, actuellement mairie). L’essentiel du pan-de-bois, qui a pourtant du tenir une place de choix dans ce secteur entouré de forêts, a presque totalement disparu, sans doute au cours du XIXe siècle. Il n’en reste que peu de témoignages, dont le mieux conservé est un petit logement à l’arrière du Pavillon. Les couvertures sont généralement en tuile plate, parfois remplacée par l’ardoise à la fin du XIXe siècle ou au XXe siècle. A l’instar du pan-de-bois, le bardeau, qui devait être employé pour la plupart des couvertures jusqu’au XIXe siècle, a complètement disparu, mais a pu réapparaître à la faveur de restaurations (maison du Pavillon).

L’introduction, à la fin du XVIIIe siècle, puis la démocratisation de la brique, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, a conduit à une certaine homogénéisation des décors, avec la récurrence des ouvertures en arc segmentaire à encadrement de briques. Ainsi, la plupart des chambranles en bois ou en pierre de taille ont disparu. Les angles des bâtiments peuvent être traités de même manière, ainsi que les corniches, qui constituent généralement les seuls ornementations des façades. La maison à l’angle de la rue Poitevin et de la route de la Barre présente en plus un jeu de couleurs qui la distingue de ses voisines. Certaines dépendances peuvent être construites intégralement en briques.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repéré 50
    • étudié 9

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 88. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Conflans-sur-Anille.

Documents figurés

  • Collections de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Conflans-sur-Anille. (Collection particulière).

  • Photographies et dessins de Conflans-sur-Anille par Alphonse Poitevin, milieu et 2e moitié du XIXe siècle. (Musée Nicéphore Niepce, Chalon-sur-Saône).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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