Dossier d’œuvre architecture IA72058837 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Rédacteur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Maison dite du Grand Chardon, 60 rue Honoré-Broutelle
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Savigné-l'Evêque
  • Commune Montfort-le-Gesnois
  • Adresse 60 rue Honoré-Broutelle
  • Cadastre 1836 B3 669 à 673  ; 2019 AC 47
  • Précisions anciennement commune de Pont-de-Gennes
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    le Grand Chardon
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, dépendance, four, logement, mur de clôture, portail, puits

Les bâtiments figurent sur le cadastre napoléonien de 1836. Le quartier et le carrefour portaient le nom du Chardon ou Chardron (on trouve également sur le plan de 1836 "le Chesneau") : le chardon en métal placé sur le toit de la maison fut probablement placé en référence à ce nom, et non l'inverse comme cela a pu être écrit. D'après l'état de section de 1836, le toponyme se décline en Grand Chardon (maison étudiée ici), Chardon (maisons plus à l'ouest) et Petit Chardon (en face, actuellement Crédit Mutuel). Le Chardon et le Petit Chardon étaient d'anciens bordages appartenant à l'hospice de Pont-de-Gennes (ils seront vendus au XIXe siècle).

Le statut du Grand Chardon est plus complexe à établir. Le dictionnaire topographique de Vallée et Latouche établit d'emblée qu'il s'agit d'un ancien manoir. L'architecture du bâtiment et les armoiries des cheminées, si elles sont authentiques, peuvent plaider en faveur de cette théorie. De plus, le toponyme la Cour désignant la cour et le bâtiment transformé en garage, sur l'état de section de 1836, caractérise bien souvent les demeures seigneuriales du Maine. En revanche, aucune archive confirmant l'histoire de cette demeure n'a été découverte. On trouve, sur l'une des cheminées de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle, les armoiries de la famille de Ronsard (du Vendômois), ou bien de la famille Rousseau (du Perche), qui aurait donc possédé, si ce n'est fait construire la maison. Les armoiries portées sur une autre cheminée plus tardive restent quant à elles énigmatiques. D'après Paul Cordonnier, la maison serait citée en 1649, à l'époque où Julien Clément, sieur de Guinehard, demeurant à Sillé-le-Philippe, la louait à un certain Claude Pasquier, sieur de Saint-Jean.

La tour d'escalier et les petites baies chanfreinées de la façade arrière permettent d'avancer une datation de la toute fin du XVe siècle ou de la 1ère moitié du XVIe siècle. Les cheminées du pignon est sont stylistiquement datables de la même période, tandis que celles du pignon ouest sont plus tardives et attribuables à la 2e moitié du XVIe siècle. A la même époque sans doute, on crée les grandes fenêtres moulurées donnant sur la rue dont deux subsistent encore. Le bâtiment en retour, abritant la cuisine, pose question : il semble postérieur à la tour qu'il englobe, mais il présente une cheminée dont les corbeaux sont datables de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle : peut-être s'agit-il alors de remplois. Il a été agrandi et remanié au cours du XXe siècle.

A une date inconnue, la maison est divisée en deux. L'un des propriétaires, un certain Mathurin Hiron, obtient en 1881 l'autorisation de reconstruire sa façade donnant sur la rue, d'où les trois travées de fenêtres à encadrements de briques à gauche. Cette modification est réalisée en 1882 d'après les matrices cadastrales (enregistrement en 1885). Deux petits escaliers extérieurs, visibles sur le plan d'alignement de 1840, sont par la suite supprimés pour élargir la rue et remplacés par la porte actuelle. La charpente également n'est pas antérieure au XIXe siècle ce qui explique la faible pente du toit pour une demeure des XVe-XVIe siècles. En revanche, une toiture très pentue couvre le petit logement dans la cour (remanié au XIXe siècle).

Au début du XXe siècle, la maison appartient à un écrivain original, Donatien Hiron (peut-être fils du précédent) qui y réside avec trois de ses cousines, d'après les dénombrements de population de l'époque. Originaire de Torcé-en-Vallée, curé de Marigné-Laillé près d'Écommoy, Donatien Hiron se fait connaître par ses écrits imprégnés de revanchardisme anti-allemand, comme par exemple son "Panégyrique du bienheureux Jean-Baptiste de la Salle" (1891). Il aurait d'ailleurs écrit sous le pseudonyme "Du Chardon". On lui doit sans doute la tapisserie aux symboles de la Lorraine, chardons et croix à double traverse, dont il reste un vestige au rez-de-chaussée, ainsi que peut-être le chardon en métal qui couronne la toiture. Dans ce contexte, il pourrait bien aussi être l'auteur des maladroites et énigmatiques armoiries des cheminées, auquel cas il ne faudrait pas y chercher des indices sur l'histoire de la maison.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle, 2e moitié 16e siècle, 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle
  • Dates

Orientée au sud, la maison présente, côté rue, quatre travées sur deux niveaux. Les fenêtres des trois travées de gauche sont en arc segmentaire et encadrées de briques, tandis que les deux fenêtres à droite de la façade ont conservé leur encadrement mouluré. La porte en plein cintre, ajoutée tardivement, est pourvue de sommiers et d'une agrafe saillants. Contre la façade arrière s'appuie une tour circulaire hors-œuvre abritant un escalier à vis en pierre. Elle est éclairée par plusieurs petites baies chanfreinées. L'accès à la cave s'effectue par une porte en plein cintre. Un chardon en métal orne le faîtage de la toiture.

L'intérieur, bien que redécoupé, suggère une disposition à deux grandes pièces par niveau, chacune à cheminée. Les cheminées du mur est présentent des linteaux ornés de moulures en plis de serviette, des piédroits en forme de colonnes engagées sur bases moulurées, des consoles à volutes (rez-de-chaussée) ou en pyramide inversée à arête supérieure moulurée (étage). Celle du rez-de-chaussée présente les armoiries de la famille Ronsard dans une couronne de fruits nouée de rubans : d'azur à trois rosses (poissons) d'argent nageant l'une au-dessus de l'autre. A droite est visible un ancien évier placé dans une niche. A gauche subsiste un vestige de la tapisserie du début du XXe siècle, avec ses motifs de chardons et de croix de Lorraine. Les cheminées du mur ouest, plus trapues, se distinguent des autres par la forme des piédroits, la simplicité des linteaux et surtout les consoles à volutes chargées de décors de feuilles et de palmettes sculptés. Celle du rez-de-chaussée présentent des armoiries encore non identifiées, sur motifs de cuirs découpés ou de couronne végétale. Celle de l'étage est pourvue d'un blason nu, sans doute peint à l'origine.

L'intérieur, bien que redécoupé, suggère une disposition à deux grandes pièces par niveau, chacune à cheminée. Les cheminées du mur est présentent des linteaux ornés de moulures en plis de serviette, des piédroits en forme de colonnes engagées sur bases moulurées, des consoles à volutes (rez-de-chaussée) ou en pyramide inversée à arête supérieure moulurée (étage). Celle du rez-de-chaussée présente les armoiries de la famille Ronsard dans une couronne de fruits nouée de rubans : d'azur à trois rosses (poissons) d'argent nageant l'une au-dessus de l'autre. A droite est visible un ancien évier placé dans une niche. A gauche subsiste un vestige de la tapisserie du début du XXe siècle, avec ses motifs de chardons et de croix de Lorraine. Les cheminées du mur ouest, plus trapues, se distinguent des autres par la forme des piédroits, la simplicité des linteaux et surtout les consoles à volutes chargées de décors de feuilles et de palmettes sculptés. Celle du rez-de-chaussée présentent des armoiries encore non identifiées, sur motifs de cuirs découpés ou de couronne végétale. Celle de l'étage est pourvue d'un blason nu, sans doute peint à l'origine. La cuisine qui englobe la base de la tour présente également une cheminée, remaniée, avec des consoles en forme de pyramide inversée. La plaque de cheminée, scellée dans le foyer, représente saint Hubert.

La cour abrite un petit logement en rez-de-chaussée, à ouvertures à encadrement de briques et à linteaux de bois, un bâtiment transformé en garage abritant un four et présentant une porte en arc segmentaire murée, ainsi qu'un puits couvert mitoyen. Le portail couvert a pris la place d'un bâtiment démoli dont la trace demeure visible sur le mur-pignon.

  • Murs
    • grès moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Représentations
    • ornement végétal, chardon
  • Précision représentations

    Chardon en métal ornant le faîtage de la maison.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 575. Collection Paul Cordonnier, ancienne commune de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 121. 1839-1927 : chemin de grande communication n° 8 de Ballon à Bouloire, alignements et travaux, commune de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 244. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Pont-de-Gennes.

Bibliographie

  • CHAUDUN, Nicolas, DURAND, Jean-Louis, GALARD, Gilles de. Répertoire des manoirs de la Sarthe (XVe-XVIe s.). Paris : éd. Nicolas Chaudun, 2013.

  • Le patrimoine des communes de la Sarthe. Paris : Flohic éditions, 2000. 2 vol.

  • RENAUDIN, Hélène. Les logis nobles maçonnés bâtis dans le nord-est du Maine (XIVe- XVIe siècle). Thèse de doctorat en Histoire, sous la direction de Annie Renoux. Le Mans, 2014.

  • VALLÉE, Eugène. Dictionnaire topographique du département de la Sarthe, comprenant les noms de lieux anciens et modernes, revu et publié par R. LATOUCHE. Paris, Imprimerie nationale, 1952.

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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