Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.
- inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays du Perche sarthois - La Ferté-Bernard
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Commune
Sceaux-sur-Huisne
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Adresse
1 avenue du Général-de-Gaulle
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Cadastre
1831
A2
258
;
2018
AB
426, 429, 508-509
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Dénominationsprieuré, ferme
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Destinationsmaison
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Parties constituantes non étudiéeslogement, grange, cour, portail, mur de clôture, parc, remise, lavoir
Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Vincent du Mans donne des éléments sur la fondation du prieuré de Sceaux-sur-Huisne. Vers 1050, Bouchard de Théligny, vassal d'Herbert de Sceaux, donne à l'église Saint-Germain une terre et un pré proches de celle-ci, relevant de la seigneurie de Montfort-le-Rotrou. Peu après, Hubert le Clerc de Sceaux, se faisant moine, cède à l'abbaye Sainte-Marie de Tuffé tout ce qu'il possède dans l'église de Sceaux, le presbytère, les dîmes qu'il perçoit, les maisons entourant l'église, la vigne, la terre et le pré qui en dépendent. En 1079, l'abbaye de Tuffé devient prieuré de Saint-Vincent du Mans par donation d'Hamelin de Langeais. Peu à peu, de nouvelles donations à Sceaux des seigneurs locaux soucieux du salut de leur âme viennent enrichir les possessions de l'abbaye.
Ces donations permettent la fondation d'un prieuré simple à Sceaux par les moines de Saint-Vincent, mais aucune date précise ne peut être avancée. L'évêque Guillaume de Passavant (1142-1186) fait don à l'abbaye, par une charte non datée, de la dîme de Sceaux ("Cels" ou "Ceaux"). L'existence du prieuré est établie de façon certaine au début du XIIIe siècle. Par une charte attribuée aux années 1210, Hugues de Nuisemans partant en croisade abandonne à l'abbaye Saint-Vincent les procurations qui lui étaient dues au prieuré de Sceaux par droit héréditaire. Un prieur est mentionné dès 1274, mais la liste de ses successeurs n'est véritablement établie qu'à partir du XVe siècle. Le prieuré de Sceaux reste dans le giron de l'abbaye Saint-Vincent du Mans jusqu'à la Révolution. Il passe sous le régime de la commende au début du XVIe siècle : Jean Bidault est le premier prieur commendataire de Sceaux vers 1520. A l'époque moderne, un régisseur est chargé de percevoir la dîme dans la paroisse et de gérer le domaine, incluant les métairies de la Foucherie et de Lonzeray (actuellement l'Oseraie), pour le compte de l'abbaye.
Le prieuré était à la tête d'une seigneurie, vassale du marquisat de Montfort-le-Rotrou, qui possédait des droits sur divers lieux de la paroisse de Sceaux et notamment une partie du bourg, principalement du côté de La Ferté-Bernard : il s'agissait notamment de la métairie de la Bourdaiserie (1, rue de l'Huisne), de l'auberge de la Croix Blanche, du grand cimetière, ainsi que de plusieurs maisons et jardins. Les archives et plans terriers conservés, du XVIIIe siècle, mentionnent ces éléments et fournissent une description sommaire du prieuré : le logement ("maison haute et basse") donnant sur la cour face à l'église, une cave à l'emplacement de la maison actuelle donnant sur la rue, le four, la laiterie, une autre cave, une écurie, la vaste grange et les toits à porcs à la suite du logis. D'autres petites constructions, écuries et logereau, étaient accolées au chevet de l'église à l'emplacement du portail. Une fuie (pigeonnier), attestée au XVe siècle, avait alors déjà disparu.
Le plan cadastral napoléonien de 1831 figure l'ensemble des bâtiments actuels, à l'exception de la grange en retrait de la cour (aujourd'hui transformée en maison) et du lavoir (une simple "fosse à eau" est mentionnée au XVIIIe siècle, tandis qu'un bassin rectangulaire est visible sur le cadastre de 1831). L'élément le plus ancien de la propriété est de toute évidence la grange dîmière, dont la charpente révèle une construction en deux étapes : la partie la plus proche du logement est vraisemblablement du XVIe siècle, tandis que l'autre moitié a été refaite, ou construite, au XVIIIe siècle. Les baies ont été remaniées dans la 2e moitié du XIXe siècle pour certaines, dans la 2e moitié du XXe siècle pour d'autres. On sait par un bail de 1729 qu'il existait une autre grange dîmière à la métairie de Lonzeray, utilisée pour le stockage des dîmes récoltées sur la rive droite de l'Huisne : dans celle du bourg on entreposait donc les dîmes prélevées sur la rive gauche. Le logement donnant sur la cour date également pour partie du XVIIIe siècle, comme l'indique une fenêtre en arc segmentaire. Les autres baies de ce côté sont du XIXe siècle. Le four subsiste, bien que condamné, et date peut-être aussi du XVIIIe siècle, si ce n'est avant.
A la Révolution, le prieuré et ses dépendances sont saisis comme bien nationaux puis vendus. Il est alors écrit qu'il consiste "dans un bâtiment contenant une chambre à feu, une chambre froide, un fourni, un cabinet, deux celliers, une écurie, une grange, trois toit à porcs ; au premier étage deux chambres à feu, deux greniers de plein pied aux dits chambres, grenier desus des chambres ; à l'entrée de la cour une écurie ; le tout couvert partie en bardeau partie en thuile et en très mauvaise réparation ; item un jardin et un verger contenant un journal et demi". La propriété est achetée par un certain René Neveu, notaire à Sceaux. Ce qu'il restait du Grand cimetière est également vendu et disparait peu après. La métairie de la Bourdaiserie, quant à elle, avait été vendue en 1772 au procureur fiscal de la seigneurie de Sceaux.
Au début du XIXe siècle, le prieuré appartient à la famille Nezan, qui possède de grandes propriétés dans le bourg de Sceaux. L'ensemble est converti en ferme et le restera pendant une partie du XXe siècle. A la fin du XIXe siècle, il appartient à la famille Mitsche : sur les anciennes terres du prieuré, dans la vallée, Émile Mitsche fera, avec les archéologues Robert Charles et Samuel Menjot d'Elbenne, la découverte des vestiges de thermes gallo-romains. Les bâtiments du prieuré font l'objet d'importantes transformations à cette période. Les matrices cadastrales font état d'une augmentation et d'une diminution de construction en 1875 (portée au registre en 1878). Il s'agit de toute évidence de l'agrandissement de la maison avec la construction de la façade donnant sur la route, datable de la 2e moitié du XIXe siècle. Les dépendances sont remaniées, une seconde grange, le lavoir et la remise de jardin sont construits, tandis que des bâtiments entourant l'église sont démolis. Bien que la propriété ait été divisée, les descendants des Mitsche sont aujourd'hui toujours propriétaires des deux parties. Quelques ouvertures ont été remaniées dans la 2e moitié du XXe siècle et le lavoir a été transformé en chambre d'hôtes.
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Période(s)
- Principale : 16e siècle, 18e siècle, 2e moitié 19e siècle
- Secondaire : 2e moitié 20e siècle
Les constructions du prieuré se déploient sur le flanc nord de l'église et en sont séparées par une cour irrégulière. Le principal corps de bâtiments, orienté au sud-ouest, inclut l'habitation, l'ancien four et la grange dîmière. La façade du logis, côté cour, compte trois travées, dont une porte transformée en fenêtre, surmontée d'une baie à appui mouluré et garde-corps en ferronnerie. A droite, la fenêtre du rez-de-chaussée est en arc segmentaire. La toiture, à longs pans et à une croupe, est couverte de tuile plate. L'entrée se fait aujourd'hui par la pièce du four, qui a conservé sa cheminée. Ce logis ancien a été agrandi à l'arrière et du côté de la route par l'adjonction d'un bâtiment en L, couvert d'ardoise, à toit à longs pans et à croupes percé de lucarnes et orné d'épis de faîtage.
La grange, percée d'ouvertures à linteaux droits et à arcs en plein cintre, est coiffée d'un toit à longs pans et à une croupe et couverte de tuile plate. La charpente de la partie la plus ancienne est à pannes sous chevrons porteurs, celle de la partie plus récente est à fermes portiques. L'autre grange à l'arrière a été transformée en maison et recouverte d'un bardage de bois. Dans la cour se trouve le lavoir, petite construction couverte de tuile plate à toit à longs pans et à croupes avec épis de faîtage. Assez similaire dans sa forme et ses dimensions, une remise se trouve au fond du parc, accessible depuis la rue par un portail à piliers ornés de sphères.
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Murs
- moellon enduit
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Toitstuile plate, ardoise
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Étagesrez-de-chaussée, 1 étage carré
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
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État de conservationbon état, remanié
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Conseil départemental de la Sarthe
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- (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
- (c) Perche sarthois
- (c) Collection particulière
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Documents d'archives
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Archives départementales de la Sarthe ; 4 E 45/186. 1721, 20 octobre : bail du prieuré de Sceaux-sur-Huisne et de ses dépendances par les religieux de Saint-Vincent du Mans, à Joachin Le Prou marchand.
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Archives départementales de la Sarthe ; 4 E 45/194. 1729, 8 avril : bail du prieuré et de ses dépendances par les religieux de Saint-Vincent du Mans, à Jean Pasty notaire.
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Archives départementales de la Sarthe ; 7 F 8. Papiers Menjot d'Elbenne, notes sur les églises de l'ancien canton de Tuffé.
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Archives départementales de la Sarthe ; 7 F 25. Papiers Menjot d'Elbenne, histoire religieuse de Sceaux-sur-Huisne.
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Archives départementales de la Sarthe ; G 344. 1569-1572 : treizième livre du greffe des insinuations ecclésiatiques du diocèse du Mans.
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Archives départementales de la Charente-Maritime ; H 140. 1729 : déclaration de prieurés dépendant de l'abbaye Saint-Vincent du Mans à l'assemblée générale du clergé de France.
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Archives départementales de la Sarthe ; H 236. 1417-1464 : cartulaire du prieuré de Sceaux-sur-Huisne.
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Archives départementales de la Sarthe ; H 237. 1556-1697 : transactions entre les curés et les prieurs de Sceaux-sur-Huisne, concernant les dîmes et les novales de la paroisse.
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Archives départementales de la Sarthe ; H 238. 1541-1746 : déclarations rendues à la seigneurie du prieuré de Sceaux-sur-Huisne.
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Archives départementales de la Sarthe ; H 239. 1515-1782 : remembrance des plaids et assises de la seigneurie du prieuré de Sceaux-sur-Huisne.
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Archives départementales de la Sarthe ; H 240. 1664-1746 : écrous des plaids et assises des fief et seigneurie du prieuré de Sceaux-sur-Huisne.
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Archives départementales de la Sarthe ; H 241. 1785 : pièces d'un procès entre le prieuré de Sceaux-sur-Huisne et le seigneur de Sceaux et de Roche.
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Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 607. Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 607. Collection Paul Cordonnier, commune de Sceaux-sur-Huisne.
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Archives départementales de la Sarthe ; 1 Q 388. 1790-1792 : estimation des biens du prieuré de Sceaux-sur-Huisne, déclarés biens nationaux.
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Archives départementales de la Sarthe ; 1 Q 392. 1791, février-mars : vente du prieuré de Sceaux-sur-Huisne, bien national.
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Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 338. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Sceaux-sur-Huisne.
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Archives diocésaines du Mans ; boîte 1389. Papiers concernant la paroisse de Sceaux-sur-Huisne.
Bibliographie
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CHARLES, R. Abbé, MENJOT D'ELBENNE, Samuel. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Vincent du Mans (ordre de saint Benoît), publié et annoté. Mamers : imprimerie Fleury, 1886-1913.
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PESCHE, Julien-Rémy. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, t. 1, 1829. Réédition Paris : Lorisse, 1999.
t. 6, p. 88
Documents figurés
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XVIIIe siècle : plans terriers du prieuré de Sceaux-sur-Huisne. (Archives départementales de la Sarthe ; H 240).
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Collection Paul Cordonnier, photographies et cartes postales anciennes de Sceaux-sur-Huisne. (Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 607).
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Archives privées de cartes postales et de photographies anciennes, Sceaux-sur-Huisne. (Collection particulière).
Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.
Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.