Dossier collectif IA72058778 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Rédacteur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Maisons et fermes du bourg de Valennes
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Pays du Perche sarthois
  • Adresse
    • Commune : Valennes

Un habitat ancien bien présent mais parfois difficile à dater

Les plus anciennes demeures du bourg de Valennes remontent à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle. Si leurs façades ont été remaniées, on les reconnait néanmoins à leur toiture fortement pentue. La plus imposante est l'ancienne maison seigneuriale située face à l'église, mais d'autres sont visibles, principalement au sein du même quartier : citons par exemple les n°7 et 10 rue de l’Église, donnant sur la place qui fut l'ancien cimetière paroissial. La première, un logement à pièce unique, sur cave semi-enterrée, fut peut-être le logis d'un tisserand. L'autre, beaucoup plus grande, témoigne de commanditaires plus aisés.

Si le XVIIe siècle semble presque absent (une cheminée visible au 16 ruelle de la Hulotterie pourrait appartenir à cette époque), le XVIIIe siècle a laissé quelques témoignages, comme le presbytère, mais aussi dans la rue du Haut Quartier (n°4) et sans doute sur la place du Frouïl (toiture à longs pans et à croupes brisés du n°8, actuel restaurant. Toutefois, le nombre de constructions antérieures à la Révolution est probablement bien supérieur à ces quelques exemples, mais la datation est souvent malaisée du fait de la persistance de méthodes de construction traditionnelles, notamment l'utilisation du pan de bois : celui-ci, utilisé depuis le Moyen Age, est encore employé à Valennes dans la 2e moitié du XIXe siècle.

Le renouvellement du bâti au XIXe siècle

Si on compare le cadastre napoléonien de 1829 et le cadastre actuel, on remarque aisément que le bourg de Valennes, à l'exception d'un lotissement et de quelques maisons des années 1970-1980, est resté figé dans ses dimensions depuis deux siècles. Le réseau viaire n'a subi que des modifications à la marge et très peu de nouvelles maisons sont venues s'insérer dans le tissu existant. Toutefois, la très grande majorité des façades des maisons, parfois la maison entière, ont été reconstruites au XIXe siècle. Les matrices cadastrales indiquent que la plupart d'entre elles datent du 2e quart ou du début du 3e quart du XIXe siècle, ce qui correspond à la période où la commune connut son pic de population (près de 1 200 habitants). D'ailleurs, lorsque la municipalité se met en quête d'une maison d'école, il est dit que toutes les maisons du bourg sont occupées, parfois même par plusieurs ménages.

Handicapé par son isolement et marqué par un exode rural précoce, le bourg de Valennes ne compte que peu de constructions de la fin du XIXe siècle, et encore moins de la 1ère moitié du XXe siècle. Une d'elles est toutefois particulièrement intéressante, la maison au n°1 rue du Haut Quartier. Celle-ci s'est insérée dans le maillage urbain du centre-bourg mais présente la particularité de ne pas être construite en bordure de rue comme toutes ses voisines : elle préfigure ainsi le pavillon contemporain. Valennes offre donc en grande partie le visage d'un bourg tel qu'il pouvait exister au milieu du XIXe siècle, avec peu d'adjonctions postérieures.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Le bourg de Valennes entremêle intimement des maisons de formes et de tailles variées, ainsi que quelques anciennes fermes principalement localisées en bordure des ruisseaux du Boutry et du Fresnay (rue du Boutry, rue des Sabotiers, rue de la Bonde, ruelle de la Hulotterie).

La diversité des matériaux

Valennes se caractérise par la variété des matériaux de construction employés et surtout par l'omniprésence de la mise en œuvre en pan de bois, qui a presque entièrement disparu dans nombre d'autres bourgs en Perche sarthois. Les murs se composent ainsi de moellons de grès, de calcaire et de silex mélangés. Le grès roussard a été employé pour les encadrements des ouvertures de la maison seigneuriale et du presbytère, on en aperçoit également sur un chaînage d'angle rue du Haut Quartier. Quelques maisons et dépendances possèdent également des façades en brique, mais celle-ci est principalement employée pour les encadrements d'ouvertures (où elle s'est substituée au bois) et pour les décors. Le pan de bois, ou colombage, est présent aujourd'hui encore dans la plupart des maisons : souvent employé pour la façade arrière et les murs-pignons où il a parfois disparu, il est toujours bien visible dans les cloisons intérieures et les cages d'escalier. Il concerne également plusieurs dépendances agricoles d'anciennes fermes. La grille de bois, hourdée de moellons ou de torchis, repose sur un mur en pierre qui l'isole de l'humidité du sol. Le bois est également utilisé en essentage, généralement sur les pignons.

Concernant la couverture, l'ardoise a remplacé une partie des toits en tuile creuse au cours du XIXe siècle. Le bourg de Valennes conserve également, sur deux anciennes granges rue de la Bonde et impasse du Cœur d'Oison, les vestiges de couvertures en bardeaux, très répandus avant le XIXe siècle mais aujourd'hui rarissimes en Perche sarthois.

La diversité des formes

La plupart des maisons du bourg sont orientées au sud-est, pour capter au mieux la lumière et la chaleur du soleil. Elles sont généralement implantées en alignement de la voirie, parfois perpendiculairement. La plupart d'entre elles sont en rez-de-chaussée et témoignent d'un habitat rural modeste. Pour les plus anciennes, on compte une unique pièce à feu. Par la suite, le logement s'agrandit d'une autre pièce, froide ou chaude, voire plus. Le comble est souvent accessible par une ouverture du pignon ou par une lucarne. Ces maisons furent bien souvent celles de modestes laboureurs et d'artisans, parmi lesquels les tisserands furent les plus nombreux. Il est communément admis que les tisserands travaillaient dans les caves, préservant l'humidité et évitant au fil de se casser. On repère aisément certains de ces logis, à rez-de-chaussée surélevé et petit escalier, notamment rue du Haut Quartier. Toutefois, tous les tisserands de Valennes ne travaillaient sans doute pas dans les mêmes conditions : en effet, le bourg se situant au fond d'un vallon gorgé d'eau, la plupart des maisons ne possèdent pas de cave.

On dénombre également une douzaine de maisons à étage carré, qui dénotent un statut social différent. Les exemples les plus intéressants sont sans doute les n°5 et 8 rue de l’Église et le n°6 rue de la Bonde. Ce sont les logis de familles plus fortunées, le plus souvent marchands ou fabricants de toiles. Pour celles de la place du Frouïl, où se situaient la plupart des auberges et commerces, l'étage sert de partie habitable au dessus de la boutique, ou bien de chambres pour les voyageurs. Ces maisons, bien que plus grandes que la moyenne, restent peu imposantes et n'excèdent pas un étage ou quatre travées. D'ailleurs, on note l'absence totale au bourg de Valennes de manoir ou de maison de maître.

L'ornementation des façades est généralement simple et répétitive : les encadrements et les corniches de briques (parfois les bandeaux) sont très répandus pour ne pas dire systématiques. Ils confèrent aux façades de Valennes une certaine homogénéité. Parfois, la forme plus élaborée d'une corniche distingue une maison de ses voisines. Mais rares sont les maisons auxquelles la brique donne un véritable effet décoratif : il s'agit principalement du n°1 rue du Haut Quartier et du n°8 rue de l’Église, avec leurs jeux de couleurs et de reliefs présents jusque sur les souches de cheminée. La pierre de taille calcaire est très rarement employée pour l'ornementation, citons néanmoins la lucarne du n°5 rue de l’Église. Certaines lucarnes en bois présentent un traitement sophistiqué, au n°1 rue des Sabotiers et au n°3 rue de l’Église.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repéré 70
    • étudié 10

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 Mi 289. 1814-1936 : listes nominatives de recensement de population, commune de Valennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 373. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Valennes.

  • Archives municipales de Valennes. 1790 à nos jours : délibérations du conseil municipal de la commune de Valennes.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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