Dossier d’œuvre architecture IA72000890 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Château de la Grifferie
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lude (Le) - Le Lude
  • Commune Luché-Pringé
  • Lieu-dit la Grifferie
  • Cadastre 1811 N1 4 à 29  ; 1846 H5 563 à 591, 594 à 598-601-602  ; 1984 YK 13 à 29
  • Dénominations
    château
  • Précision dénomination
    de la Grifferie
  • Parties constituantes non étudiées
    communs, chapelle, orangerie, serre

Pour les périodes les plus anciennes, il est vraisemblable qu'il faille associer l'histoire de la Grifferie à celle de la motte de Bouzeau située 500 mètres en aval. Au Moyen Âge, le domaine de la Grifferie dépendait de l'hébergement de Passau. Les seigneurs de Passau sont Geoffroy de la Grézille en 1343 puis Parceval de Couloyne époux de Jeanne de la Grézille en 1391. En 1457, Geoffroy du Bouchet écuyer seigneur de Passau, rend hommage pour la Grifferie. Jean de Bouchet, fils du précédent, vend tous ses biens à sa sœur Guyonne du Bouchet en 1484. En 1486, Guyonne revend à Jacques de la Chevrière son beau-frère. Dans la première moitié du XVIe siècle, noble homme Louis de la Chevrié est sieur de la Grifferie près du Lude. En 1567, Pierre de la Chevrière est sieur de la Grifferie et archer de la compagnie de M. de Chavigny. En 1577, René Rousseau est sieur de la Grifferie. En 1632, Jean Couëtte écuyer sieur de la Grifferie et Jacques Couëtte sieur de la Roche de Vaas, écuyer vendent à Françoise Espinay veuve de défunt Guy Jacques vivant seigneur sieur de la Heurelière demeurant ville du Lude, la terre fief seigneurie de la Grifferie composée de maison seigneuriale, cour, chapelle, fuye, jardins, terres, les métairies de Coustau, de l'Hommeau, la petite Grifferie et la Gaubruère. En 1668, la Grifferie appartient à François Jacques de la Hurelière qui donne la Grifferie à son neveu Henri Jacques de la Hurelière. En 1711, Henri Madelon de Jacques est chevalier seigneur de la Borde et de la Grifferie. En 1722, sa fille Marie-Anne Madeleine de Jacques de la Borde épouse Charles Vincent Barin marquis de la Galissonnière. En 1774, La Grifferie est un château bâti à la moderne composé de cinq fiefs : La Courante, le Breil, la Grue, Frémillonnière, et la Bourse-Grisière. En 1775, les Barin de la Galissonnière vendent la Grifferie à Jean-Baptiste-Marie Pihéry de Sivré, écuyer, trésorier des finances à Tours. Il meurt en 1817 et la Grifferie passe à sa nièce Marie Augustine Pihéry de Sivré veuve de François-Joseph marquis de Foucault. Les Foucault se succèdent au XIXe siècle. En 1883, Gustave de Foucault vend la Grifferie à Adrien Trophime Percheron de Monchy puis le domaine passe à son fils Charles Alexandre Percheron de Monchy époux d'Hélène Auvray.

Le château de la Grifferie se trouve sur la rive droite du Loir entre le port de Roche-Bandée et la motte féodale de Bouzeau tout à côté des vestiges d'une villa gallo-romaine. Les dispositions actuelles du château datent pour l'essentiel du XVIIe siècle même si les propriétaires rapportent qu'il existerait, au centre de la cour, une cave (ou salle) voûtée d'ogives - vestiges d'un logis médiéval.

Le parti de composition de l'ensemble château et dépendances connu depuis au moins les années 1673, présente une telle symétrie qu'il est difficile de ne pas envisager une seule campagne de construction ou reconstruction.

Le logis simple placé entre cour et jardin est flanqué de deux pavillons. L'escalier primitif aurait été placé au centre. Au nord, deux ailes en retour bordent la cour séparée de la basse cour par un mur ou une grille. La basse cour ou avant-cour se déploie en fer-à-cheval. Des bâtiments aujourd'hui disparus fermaient le côté nord dans lequel s'ouvrait un portail flanqué de portes piétonnes. Une allée avec contre-allées reliait la porte à la route.

Au sud, la façade du logis correspondait à un petit jardin bordé de murs cantonné de deux tours rondes (aujourd'hui disparues) reliées par une balustrade. Ces tours abritaient un pigeonnier et une chapelle. À la chapelle était accolée une orangerie (elle-aussi disparue). L'ensemble donnait sur une vaste terrasse compartimentée de carreaux de jardins qui surplombait une autre terrasse plantée en vigne. Cette dernière terrasse était longée par le chemin du Port de Roche-Bandée au moulin Courant.

À la fin du XVIIIe siècle, le château adopte le style néo-classique et les jardins placés entre le logis et le Loir sont remaniés. Les pavillons du logis sont élargis, le comble est transformé en étage-attique et une balustrade couronne l'ensemble. Le logis se compose alors de trois parties réunies par un portique sur chaque face. Il peut maintenant communiquer avec ses ailes en retour, l'escalier central est démoli et remplacé par deux escaliers latéraux et le centre de l'édifice est devenu un vaste et haut salon de réception. En 1776, la chapelle est transférée dans le pavillon de la cour, et la vieille chapelle est démolie pour dégager la vue sur le Loir. C'est à cette époque que le vieux portail d'entrée flanqué de ces deux portes piétonnes est démoli et remplacé par une grille. Le petit jardin bordé de murs avec sa balustrade, le pigeonnier, les petits pavillons de la chapelle et de l'orangerie sont démolis. Le logis donne directement sur la grande terrasse qui se prolonge par les deux petites terrasses dites des Ormeaux et des Amandiers. Au bas de la pente, des douves empoissonnées limitent un jardin bas (potager ?). Une nouvelle orangerie est construite à l'ouest du château dans le nouveau potager. En 1811, cet ensemble est bordé par le champ de muscat à l'ouest et le champ des figuiers à l'est. La forme des terrasses est encore géométrique. Entre 1811 et 1846, les murs des terrasses sont démolis et le nouveau jardin s'étend vers l'est, jusqu'au chemin qui va à l'abreuvoir. Vers 1840, un parc paysager est dessiné par l'architecte paysagiste Lebotteux au Mans. Toutes les formes régulières sont abolies. À partir de 1883, l'architecte Paul Déchard redonne au logis son aspect du XVIIe siècle en enlevant la balustrade et en faisant réapparaître les toits en croupe et pavillons. Après la Seconde Guerre mondiale, le balcon de la façade sur cour est enlevé lors d'un ravalement.

  • Murs
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Typologies
    domaine seigneurial
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 1976/06/24
  • Référence MH

Il faut noter une disposition analogue du site gallo-romain de Cherré par rapport à l'opidum gaulois des Vaux.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 1 B 981. Domaine de la Grifferie.

  • Archives privées de la Grifferie. Vente de la Grifferie, devant Noël Moriceau et Jacques Boudé, notaires, 1632.

  • Archives privées de la Grifferie. Bail du domaine de la Grifferie par le marquis de la Galissonnière à Louis Guyet laboureur et Marie Guyard demeurant à Oizé, 1763.

Bibliographie

  • CORDONNIER, Paul. Entre le Lude et la Flèche : le château de la Grifferie à Luché. Revue historique et archéologique du Maine, 1960, tome CXVI.

    p. 15-20.

Annexes

  • Vente de la Grifferie, devant Noël Moriceau et Jacques Boudé, notaires, 1632. (Archives privées de la Grifferie).
  • Domaine de la Grifferie, 1762. (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 1 B 981).
  • Bail du domaine de la Grifferie par le marquis de la Galissonnière à Louis Guyet laboureur et Marie Guyard demeurant à Oizé, 1763. (Archives privées de la Grifferie).
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général