Dossier collectif IA53004372 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Les mottes castrales de l'aire d'étude "Rivière Mayenne"
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    motte
  • Aires d'études
    Mayenne

Les mottes castrales apparaissent sur le territoire avec la mise en place du système féodal au milieu du Moyen Age. Elles sont généralement datées du Xe au XIIe siècle, mais cette fourchette reste assez imprécise. Sièges des seigneuries les plus anciennes, elles sont sans doute interconnectées avec l’aménagement de nombreux passages à gués sur la Mayenne et la construction des premiers moulins banaux. Certaines mottes ont vraisemblablement occupé des sites fossoyés plus anciens, comme Cordouan à Saint-Calais-du-Désert ou Château-Meignan à Saint-Jean-sur-Mayenne, dont les aménagements datent vraisemblablement de l’Age du Fer, mais n’ont pas encore fait l’objet de fouilles archéologiques. Dans plusieurs cas comme à Torcé à Cigné, les aveux indiquent que la motte a été entretenue jusqu’à la fin de l’époque moderne comme témoignage de l’ancienneté d’une seigneurie. Le cas de la Motte-Serrant à Montflours est exceptionnel à l’échelle de l’étude : la motte et l’ancienne maison forte construite au XVe siècle ont été conservées à l’époque contemporaine pour agrémenter le parc paysager, comme fabriques de jardins, formant une ruine romantique au milieu de ses douves. Il reste très peu d’autres mottes observables, la plupart ayant été érodées par le temps, supprimées au XIXe siècle lors de l’aménagement des parcs paysagers ou aplanies pour faciliter la culture des champs. Aucun site n’a fait l’objet d’une véritable fouille archéologique, à l'exception du Châtelier à Saint-Fraimbault-de-Prières en 1980, mais quelques travaux d’érudition existent à ce sujet, notamment l'inventaire des mottes de la Mayenne d'Eric Mare (1992) et la thèse de Sébastien Mazurier sur les habitats aristocratiques fossoyés de la baronnie de Laval (2006).

  • Période(s)
    • Principale : Milieu du Moyen Age

Le repérage systématique dans un bandeau d’environ 500 mètres de part et d’autre de la rivière Mayenne, soit un kilomètre de large, ainsi que l’étude des archives, notamment les aveux féodaux, et des travaux d’érudition existant, ont permis d’identifier 20 mottes dont l’existence paraît certaine, et une quinzaine supposées, dont un bon nombre inconnues jusqu’alors. Il est néanmoins vraisemblable que de nombreuses mottes ont pu disparaître aussi bien du paysage que des sources documentaires, notamment pour les seigneuries les plus anciennes. On remarque que leur nombre semble plus grand dans la partie supérieure du cours de la Mayenne, sans doute en lien avec la frontière entre Maine et Normandie, et à proximité des principales villes, dans l’entourage des seigneuries les plus importantes.

Cette thématique mériterait à l’évidence une étude en soi menée par des archéologues pour confirmer ou infirmer la réalité de certaines mottes et surtout mieux comprendre le phénomène dans la vallée de la Mayenne, les logiques d’implantation, l’impact sur l’environnement bâti et paysager, le contexte de création et d’abandon de ces mottes.

 

Liste des lieux identifiés :

- Mottes toujours visibles et lisibles dans le paysage (5) : Houssay, la Haute-Valette ; Montflours, la Motte Serrant ; Saint-Jean-sur-Mayenne, Orange ; Saint-Loup-du-Gast, le Domaine et la Monnerie.

- Mottes dont l'existence est avérée par les sources ou l'étude des cadastres (15) : Ambrières-les-Vallées, Torcé, les Mortiers et les Vaux ; Château-Gontier-sur-Mayenne, le château et Mirvault ; Couptrain, le bourg ; Entrammes, le Châtelier ; Fromentières, Sur-Maine ; Laval, le château et Chanteloup ; L’Huisserie, Bonne ; Mayenne, la Motte ; Ménil, Daniau ; Montflours, la Goronnière ; Saint-Fraimbault-de-Prières, le Châtelier.

- Mottes dont l'existence est supposée ou hypothétique par l'étude des cadastres ou de la toponymie (17 ?) : Alexain, Montgiroux ; Ambrières-les-Vallées, Cigné ; Contest, les Châteliers ; Entrammes, la Jarossais et Briacé ; Fromentières, le Grand-Coulonge (?) ; La Haie-Traversaine, Chalon-Poisson ; Laval, Vaufleury ; Mayenne, les Châteliers et la Motte ; Moulay, le Bas-Mont ; Pré-en-Pail-Saint-Samson, le Grand-Ménil ; Sacé, la Butte du château-fort (?) ; Saint-Calais-du-Désert, Cordouan ; Saint-Jean-sur-Mayenne, la Cohue, la Hyaule et/ou Château-Maignen.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repéré 20
    • étudié 0

Bibliographie

  • MARE, Eric. Mottes et manoirs de la Mayenne. Nantes : Service régional de l'archéologie, 1992. [Ouvrage dactylographié].

  • MAZURIER, Sébastien. Habitats aristocratiques fossoyés et pouvoirs dans la baronnie de Laval du XIe au XVe siècle. Thèse de doctorat, 2006.

Périodiques

  • ANGOT, Alphonse. Châteaux et châteliers dans la Mayenne. Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne, 1890.

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2021, 2024
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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