Le 26 juillet 1658, Pierre et Gilles Corbineau passent un marché avec les ursulines de Château-Gontier pour la construction de nouveaux bâtiments conventuels et une chapelle. Les deux architectes s’engagent à construire l’église conventuelle contre les chœurs de religieuses avec deux chapelles secondaires à pans coupés en « demye octogone » formant transept. L’édifice religieux doit être accompagné vers le nord-est d’une sacristie, de confessionnaux et d’une apothicairerie. Selon les termes du marché, le chantier doit être lancé à partir du 1er novembre 1658 avec la taille des pierres de tuffeau, les élévations doivent quant à elles être mises en œuvre à partir du mois de mars 1659. Le 10 mars 1659, les religieuses commandent à un métayer, Jean Saudreau, trois cents charretées de pierre à transporter vers le couvent depuis le port d’Azé. À cette date, l’activité se concentre sur la prolongation de l’aile nord-est du cloître. La construction de l’église est lancée à partir du 5 avril 1660 avec la bénédiction de la première pierre par l’abbé Paire.
La conduite du chantier de l’église est déléguée à l’architecte René Trouillard. Néanmoins, si la conduite de l’église est confiée à un autre bâtisseur, Pierre Corbineau effectue quelques incursions à Château-Gontier tel que l’indique en 1660 le marché de construction du couvent des catherinettes de Rennes (ADIV, Bertelot, 4 E 170). Dès l’automne 1660, le 10 octobre, les ursulines commandent l’ensemble du carrelage ainsi que le blanchissage de l’église aux terrassiers/ blanchisseurs Mathurin Voué et Mathieu Le Guillet. Le 7 février 1662, le menuisier Jean Belot est chargé par les religieuses de réaliser les lambris. Enfin, le 7 mars 1662, elles engagent deux « marchands charpentiers » afin qu’ils fournissent le bois de charpente nécessaire. Dans le courant de l’année 1663 ou au début de l’année 1664, les boiseries sont réalisées par le menuisier Lizard ainsi que le dôme de l’église par l’Angevin Noël Nau. Finalement, l’église conventuelle est consacrée le 5 novembre 1664 par l’évêque d’Angers, Henri Arnauld. À cette date, la voûte lambrissée, les grilles des chœurs hauts et bas des religieuses, les lambris ainsi que les marches du chœur de l’église sont également achevés. La date de livraison des pièces annexes (sacristie, confessionnaux, apothicairerie) et de l’aile nord-est n’est pas connue, mais doit, selon toute vraisemblance, coïncider peu ou prou avec celle de l’église.
Aujourd’hui, la majeure partie des décors intérieurs de l’église sont postérieurs au XVIIe siècle, le retable du maître-autel a été construit à partir de 1760 par Légué de la Rivière sur les dessins du sculpteur Louis Boynet. Enfin, sont ajoutés au XIXe siècle, les peintures de la nef, de nouveaux vitraux ainsi que l’ensemble des stucs néo-renaissance qui ornent toutes les surfaces intérieures de l’église, en particulier les voûtes du transept et du chœur.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.