Dossier d’œuvre architecture IA53003909 | Réalisé par
Foisneau Nicolas
Foisneau Nicolas

Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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Davy Christian
Davy Christian

Chercheur au service Patrimoine de la Région Pays de la Loire

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  • inventaire topographique
Manoir, le Châtellier
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes d'Erve-et-Charnie - Sainte-Suzanne
  • Commune Vaiges
  • Lieu-dit le Châtellier
  • Cadastre 1842 K 45  ; 1982 ZW 5
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    remise, toit à porcs, fournil, resserre

La seigneurie du Châtellier était vassale de celle de Vaiges. Acquise en 1373 par le seigneur de la Chapelle-Rainsouin, elle a été vendue vers 1610 à Isaac Gigault. Elle passa en 1706 à Gabriel Duchemin, époux de Marie Gigault, qui la vendit en 1717 à son fils Pierre Duchemin du Tertre, marchand de toîle à Laval. A l'époque de ce dernier le manoir était le centre d'un domaine composé des métairies du Châtellier, de la Massuardière et de l'Homlet (sans doute l'actuelle ferme de l'Hommée à Saint-Georges-le-Fléchard) et d'une mouvance d'environ 500 hectares. Le Châtellier a été acquis dans la deuxième moitié du XIXe siècle par Vétillard, propriétaire à Paris. Il occupait l'étage du logis, tandis qu'une famille de fermier en habitait le rez-de-chaussée. Ses descendants (par les femmes) l'ont vendu en 1972 aux actuels propriétaires. A l'ouest du manoir subsistaient en 1842 deux fossés, peut-être les vestiges des douves d'une cour et d'une basse-cour. Ils ont été en partie comblés depuis. Si le pavillon carré est contemporain du corps principal, comme au manoir de Villiers, la construction du logis peut être datée de la première moitié du XVIe siècle. Le corps de bâtiment adossé à l'est du logis peut correspondre à l'"autre bâtiment construit à neuf au bout dudit corps de logis" décrit dans la "Consisitance de la terre, fief et seigneurie du Chatellier" établie vers 1745. Il aurait été reconstruit en 1734-1736. Les fenêtres de l'étage et les lucarnes de la façade principale du logis ont été refaites lors du remaniement du logis par Vétillard vers 1888. L'appentis appuyé contre une partie du mur-pignon ouest a peut-être été ajouté au même moment. Les deux baies du rez-de-chaussée ont été percées dans les années 1970. Le toit à porcs, le fournil et la remise situés dans le périmètre de la cour close de murs sont antérieurs à 1842. La resserre a été ajoutée dans la première moitié du XXe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e quart 18e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle

Le site du Châtellier est depuis l'aménagement de la route royale accessible par le nord. Son chemin d'accès donnait auparavant au sud sur le grand chemin du Mans à Laval. Le logis seigneurial est situé légèrement à l'extérieur de l'emprise de la cour primitive que précédait à l'est une basse cour dominant un vallon. Il est bordé devant sa façade principale, au sud, par une cour rectangulaire entourée d'un mur contre lequel s'appuie au sud le fournil et la remise et à l'est le toit à porcs. Comme ses dépendances, il est construit en moellons de calcaire marbrier et couvert d'ardoises. Il est composé d'un corps de bâtiment principal, à un étage carré, d'un corps secondaire en rez-de-chaussée surélevé sur une cave voûtée à l'est et d'un petit corps en pavillon partiellement adossé au mur-pignon ouest. Le corps principal comprend à chacun de ses niveaux deux pièces de tailles inégales. La pièce ouest du rez-de-chaussée était à l'époque de Duchemin la cuisine. Sa cheminée a été démolie. Son accès depuis la cour se fait par une porte en moellons de calcaire surmontée d'un arc segmentaire (XVIIIe ?). A côté se trouve la salle, ouverte vers l'extérieur par une porte en granite taillé et chanfreiné, seul témoin sans doute des percements d'origine. Sa cheminée est dotée de piédroits dont les chanfreins sont amortis par des congés et d'un linteau en bois. L'accès à l'étage (non vu) et à la cave (refaite) située sous la salle se fait par un escalier demi-hors-œuvre en vis logé dans une tour ronde à toit conique appuyée contre la façade postérieure. Les marches et le noyau sont en pierre entre le sous-sol et le rez-de-chaussée et en bois entre le rez-de-chaussée et le comble. Les fenêtres du rez-de-chaussée, modernes, sont en moellon. Elles ont remplacé de petites baies carrées géminées, sans doute postérieures à la construction (les trumeaux en étaient en tuileau). Celles de l'étage, à piédroits harpés, sont en calcaire taillé. Elles éclairent les deux chambres. Le toit est doté de lucarnes néo-gothiques également en pierre de taille de calcaire. La charpente était primitivement du type à ferme et à panne sous chevron porteur. Les fermes sont reliées par une faîtière et une sous-faîtière solidarisées par des croix de Saint-André. Les entraits ont été sectionnés et des arbalétriers ont été ajoutés à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle. Le pavillon abrite trois niveaux de petites pièces éclairées par des ouvertures aux entourages semblables à celles de l'étage du corps central. Au rez-de-chaussée et à l'étage, elles sont reliées aux pièces ouest par une porte. En 1745, celle du bas devait servir de laverie et celle de l'étage d'"étude". Le corps de bâtiment adossé au mur-pignon est comprend une pièce sous charpente sans cheminée. Sa porte, au sud, est en moellons de calcaire et est surmontée d'un arc segmentaire incluant deux claveaux en roussard. Sa charpente est à fermes et à pannes, avec faux entrait.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, en rez-de-chaussée surélevé, sous-sol, en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • toit conique
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-œuvre : escalier en vis
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le plan du manoir du Chatellier est à rapprocher de celui de Villiers : tous deux comportent une tour d'escalier ronde postérieure et un corps carré en pavillon sur leur façade antérieure.

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne : 34 J 5. Livre journal de la terre du Châtelier en Vaiges. Registre 1717-1733.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 48 J 20. Chartrier du Châtelier. Consistance de la terre, fief et seigneurie du Chastelier, située paroisse de Vaiges et autres circonvoisines, qui fut autrefois aux seigneurs de la Chapelle-Rainsouin, vers 1745.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 739. Matrices des propriétés foncières bâties de Vaiges, 1883-1911.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse-Victor (abbé), GAUGAIN, Ferdinand (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : A. Goupil, 4 vol., 1900-1910.

    t. 1, p. 607 ; t. 4, p. 195
  • ANTOINE, Annie. Fiefs et villages du Bas-Maine au XVIIIe siècle. Mayenne : Éditions régionales de l'Ouest, 1994.

    p. 185-186
  • ANTOINE, Annie. Comptes ordinaires de Pierre Duchemin du Tertre, marchand de toile et seigneur dans la première moitié du XVIIIe siècle. Laval : Société d'archéologie et d'histoire de la Mayenne, 1998, supplément n°8.

  • DAVELU, Pierre-François. Répertoire topographique et historique du Maine. 1766-1774. 582 p. [Ouvrage manuscrit, conservé à la médiathèque du Mans : ms 471 / microfilm 148].

    p. 492-493

Périodiques

  • ANTOINE, Annie. La métairie au XVIIIe siècle dans le Bas-Maine : une entreprise économique performante. La Mayenne : archéologie, histoire, 1991, n°14.

    p. 87-90
  • LAURAIN, E. Livre de raison de Pierre Duchemin du Tertre. Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne, tome 53, 1937.

    p. 222-234, 286-304

Documents figurés

  • Carnet de dessins de Mme Robert : le Châtellier / dessiné par Marie Robert. 17 juin 1896. 1 dess. : crayon sur papier ; 17 X 27 cm. (Archives départementales de la Mayenne ; 447 J 109).

  • Vaiges (Mayenne). Le Chatellier. Laval : Hamel-Jallier, s.d. [ca 1910]. 1 impr. photoméc., carte postale. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi 235 12).

  • Vaiges (Mayenne). Le Chatellier. Sillé-le-Guillaume : Pavy-Legeard, s.d. [1910]. 1 impr. photoméc., carte postale (499). (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi 235 39).

  • [Le Chatellier, à Vaiges]. Mâcon : Combier, s.d. [années 1950]. 1 impr. photoméc. (carte postale). [Dans : dossier de pré-inventaire de la commune de Vaiges établi par l'élève instituteur Jean-Pierre Bellayer le 5 avril 1968]. (Archives départementales de la Mayenne ; 268 J 41).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Mayenne
Foisneau Nicolas
Foisneau Nicolas

Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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Davy Christian
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