Les abords de cette parcelle forment un jardin qui surplombent légèrement la rue Bussy-d'Amboise, structure en terrasse qui correspond sans doute à un décapage intégral d'une partie de la pente préexistante dans le cadre d'une exploitation ancienne de bancs de tuffeau.
Une haute bouche de cavage fut alors pratiquée dans ce qui doit ainsi être un coteau artificiellement constitué. Cette bouche donne accès à une unique chambre d'extraction où les traces d'exploitation du tuffeau sont peu visibles, sans doute du fait d'une purge naturelle de la salle, par effondrements. L'extraction se fit ici par tranches superposées, pour atteindre une hauteur très importante (entre 12 et 15 mètres ?). L'exploitation, cependant, ne se fit pas plus profondément et le site fut abandonné.
L'habitation troglodytique qui fut ensuite établie en réemploi de cette ancienne carrière contribua à l'occlusion de l'intégralité de la bouche de cavage par une façade maçonnée en blocage de moellons. La cave demeurante ainsi établie comprend un rez-de-chaussée et un étage-carré sur plancher dont l'usage initial n'est pas connu, mais qui est aujourd'hui habité. Le rez-de-chaussée est percé d'une porte couverte d'un arc en plein-cintre et d'une petite baie haute quadrangulaire et chanfreinée. Il est constitué d'un espace grossièrement rectangulaire, surface élargie par rapport à la galerie de la bouche de cavage originelle, et comporte des aménagements qui témoignent d'un habitat ancien : une cheminée (de la seconde moitié du XVe ou du début du XVIe siècle), un potager et un puits intérieur. Deux alcôves latérales sont ménagées dans la roche, mais qu'il n'est pas possible de dater. Plus profondément dans la galerie d'extraction, un escalier droit taillé dans la roche permet aujourd'hui d'accéder à l'unique salle que compte l'étage et qui dispose d'une plus large baie, remaniée.
Plusieurs vestiges d'une activité vinicole, après un premier abandon de l'habitation, sont nettement perceptibles : maie d'un pressoir casse-cou qui se déversait dans une enchère et, plus en profondeur dans la galerie de la carrière, deux cuves.
L'habitation troglodytique plus tardive qui jouxte immédiatement celle-ci, sur la même parcelle, à l'ouest, ne compte que deux salles en enfilade. La première conserve une cheminée (fin XVIIe ou XVIIIe siècle ?) et les deux ont été, là encore, transformées en dépendances vinicoles dans un second temps : dans la première salle se trouve un pressoir dont la maie se déverse, à travers une paroi rocheuse, dans l'enchère qui se trouve dans la salle suivante.
L'ensemble de ces cavités troglodytiques forme désormais une habitation sur jardin composée de plusieurs espaces troglodytiques dissociés que complètent des structures en appentis accolées à la roche.
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine jusqu'en 2018.