À l'issue de la Première Guerre mondiale, l'idée s'impose d'ériger un monument aux morts à Montsoreau, afin d'honorer la mémoire des dix-huit Montsoréliens tombés lors des combats ou, après la guerre encore, à la suite de blessures.
Par délibération du 28 mars 1920, le Conseil municipal s'accorde sur le modèle. Le sujet en est "La France victorieuse" et il est proposé par la société des Marbreries générales (siège social : 33, rue Poussin, à Paris ; directeur : Urbain Gourdon) sous la référence n°2009. Découpée d'un prospectus de la même entreprise et jointe au dossier alors archivé, une reproduction montre une sculpture similaire qui porte le n° 1925, ce qui doit correspondre à une version antérieure du catalogue de l'entreprise ou bien à un autre référencement, puisque cette dernière sculpture repose sur un socle différent.
Le monument est au prix de 12.900 F, mais avec les divers frais de transport et pose, le coût en est estimé en avril 1920 à 14.765 F. Le Conseil municipal valide le 2 mai 1920 ce devis estimatif. Lors de la même séance, il est aussi décidé que le monument aux morts doit être érigé "sur la place du mail, à l'angle des routes de Fontevrault et de Chinon".
Le dessin du projet de monument est validé par le maire, Octave Babin, le 5 mai 1920. Ce dessin est imprimé et correspond à une production sérielle où seuls le nom de la commune et l'inscription commémorative semblent avoir été tracés manuellement. Les Marbreries générales, en effet, ont produit de semblables monuments à une assez grande échelle et l'on retrouve "La France victorieuse" sous les mêmes traits dans de nombreuses communes françaises. Sans que cette liste soit exhaustive, l'entreprise a ainsi livré d'identiques effigies à Huriel (Allier), Viviez (Aveyron), Roquefort-des-Corbières (Aude), Brossac (Charente), Andilly (Charente-Maritime), Dœuil-sur-le-Mignon (Charente-Maritime), Lorignac (Charente-Maritime), La Chapelle-d'Angillon (Cher), Vanneau-Irleau (Deux-Sèvres), Le Fidelaire (Eure), Yèvres (Eure-et-Loire), Bessèges (Gard), Le Grau-du-Roi (Gard), Beaufort (Jura), La Pacaudière (Loire), Coullons (Loiret), Thézac (Lot-et-Garonne), Angers (Maine-et-Loire), Parçay-les-Pins (Maine-et-Loire), Périers (Manche), Hautvillers (Marne), Donzy (Nièvre), Balinghem (Pas-de-Calais), Saint-Cyr-sur-Morin (Seine-et-Marne), Saint-Quentin-en-Tourmont (Somme), Bellefontaine (Val-d'Oise), Magnac-Bourg (Haute-Vienne), Achères (Yvelines), Bréval (Yvelines), etc.
Selon le budget que pouvait y consacrer la commune, la statue pouvait être réalisée en bronze ou en marbre, mais aussi, plus modestement, en galvano-bronze (alliage recouvert d'une pellicule de cuivre obtenue par électrolyse) voire en pierre artificielle. Dans le cas de statues de marbre, comme celle de Montsoreau, la taille était effectuée en sous-traitance directement dans les carrières de Carrare, en Italie.
Le 14 octobre 1920, un décret ministériel approuve l'ensemble du projet et le monument est inauguré le 9 octobre 1921.
Lors du retour de dépouilles de soldats, un second monument aux morts fut édifié dans le cimetière communal et inauguré en 1923. De même, un panneau peint en 1936 et conservé dans la sacristie de l'église Saint-Pierre-de-Rest fait aussi figure de monument aux morts de la Première Guerre mondiale de la paroisse de Montsoreau.
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine jusqu'en 2018.