Dossier d’œuvre architecture IA49009636 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Hôtel de voyageurs des Trois Pigeons, puis maison, puis mairie et école de garçons, actuellement mairie, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 24 place des Diligences
  • Cadastre 1813 B1 231  ; 2011 B 171
  • Dénominations
    hôtel de voyageurs, maison, mairie, école
  • Appellations
    hôtel des Trois-Pigeons
  • Destinations
    mairie

Ce bâtiment accueille (mairie) ou a accueilli (école) des fonctions qui en font un lieu marquant de la commune. Il est aussi, par ses caractéristiques, un témoin notable et représentatif de la production architecturale du XVIIIe siècle. Sa distribution, bien documentée et conservée pour l'essentiel (notamment pour les étages-carrés), est également intéressante au regard de l'histoire des bâtiments d'hôtelleries.

Cet édifice date du milieu ou de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il semble avoir été conçu dès l'origine pour accueillir un hôtel de voyageurs que la tradition identifie par la suite comme l'hôtel dit « des Trois-Pigeons ». Des annexes sont sans doute élevées peu après en partie postérieure du corps principal, pour accueillir des espaces fonctionnels de l'hôtel (cuisines, buanderie, écuries, etc.). Il est possible qu'au fil des changements de propriétaire entre les mains desquels il passa jusque dans le deuxième quart du XIXe siècle le bâtiment pût changer d'affectation pour devenir simple demeure.

Faute de moyens pour construire de nouveaux bâtiments alors qu'il se trouve dans l'obligation de se doter d'une école après les lois scolaires de 1833, le conseil municipal de Montsoreau décide en 1843 d'acquérir cet ancien hôtel dont la distribution intérieure est suffisamment fonctionnelle pour accueillir indépendamment les uns des autres à la fois la mairie, l'école de garçons et le logement de l'instituteur. Cette acquisition, autorisée par ordonnance ministérielle du 31 août 1846, est financée par une levée d'impôts exceptionnels sur les exercices 1844-1848.

Après l'acquisition, de premières transformations des espaces ont lieu (attestées par une copie dressée en 1858 du plan des bâtiments), où l'école est installée au rez-de-chaussée et le conseil municipal au premier étage-carré, les autres pièces étant dévolues au logement de l'instituteur.

Le conseil municipal décide 1865, d'établir face à la mairie-école une cour de récréation dans les anciennes halles, largement démolies pour l'occasion (voir la notice : halle, puis boulodrome de Montsoreau).

En 1875, l'accueil des écoliers n'étant plus jugé satisfaisant, le conseil municipal envisage d'édifier une école sur une portion de la nouvelle cour de récréation, sur l'emplacement anciennes halles, projet toutefois abandonné dès l'année suivante. En 1877, se contente, à moindres frais, de rénover la salle de classe, humide, peu éclairée et mal distribuée. En 1878, un bâtiment des anciennes dépendances du château est acquis par la mairie pour établir l'école publique de filles, mais les garçons demeurent dans leur salle de l'ancien hôtel des Trois-Pigeons.

En 1892, de nouveaux travaux sont lancés qui consistent en la démolition des bâtiments secondaires devenus vétustes en partie postérieurs de l'ancien hôtel (qui laissent place à une courette) et en des réaffectations des pièces du corps principal. Une nouvelle répartition des lieux est ainsi mise en place, plus fonctionnelle, avec un rez-de-chaussée consacré exclusivement aux espaces publics (salle de classe et salle du conseil municipal) et les étages supérieurs aux espaces privés (logement de l'instituteur et de sa famille). Des reprises de maçonnerie sont réalisées sur le corps principal, ainsi que sur le mur de soutènement du coteau, fragilisé.

Durant l'entre-deux-guerres l'école de garçons est finalement transférée dans les locaux de l'école de filles, au bas de la place des Diligences. Dès lors, l'ancien hôtel des Trois-Pigeons n'est plus affecté qu'à la seule mairie. Des travaux d'aménagements sont réalisés dans le second quart du XXe siècle, avec construction d'un petit flanquement en béton en travée centrale de la façade sud. Plus tard, la cour postérieure de la mairie est couverte et aménagée et bureaux et annexes. Les espaces intérieurs du corps principal ont été plusieurs fois remaniés au rez-de-chaussée, les derniers travaux (aménagement de l'accueil de la mairie) ayant été décidés en 2012.

Cet édifice est construit à l'angle de la place des Diligences (au nord de ce bâtiment) et de la ruelle des Trois-Pigeons (à l'ouest) qui prit son nom de celui de cet ancien hôtel.

Il est séparé du coteau par une petite arrière-parcelle, en partie bâtie, où, antérieurement à 1892, s'élevait un corps secondaire qui accueillait les espaces fonctionnels de l'ancien hôtel : buanderie (avec puits intérieur), bûcher, cuisine et grenier. Au sud, cette annexe de l'hôtel était adossée en rez-de-chaussée à une banquette rocheuses, percée d'anciens aménagements troglodytiques (deux caves et un pressoir) et elle-même surmontée d'une petite parcelle qui accueillait une étroite cour où en partie orientale était érigé, entre l'annexe de l'hôtel et le soutènement du coteau, un petit bâtiment comprenant des latrines et une petite écurie. Cette cour et ce dernier bâtiments étaient accessibles par l'escalier de la ruelle des Trois-Pigeons, mais aussi directement depuis le premier étage-carré de l'hôtel lui même, au moyen d'un corridor aménagé en partie ouest de la cuisine située à l'étage de l'annexe. De ces éléments secondaires en partie postérieure de l'hôtel, disparus et auxquels d'autres structures ont été substituées, ne subsistent que des traces de reprises des maçonneries.

Le corps principal de l'ancien hôtel est composé d'un rez-de-chaussée, de deux étages-carrés et d'un comble à surcroît, couvert d'un toit d'ardoises à longs pans et à croupes.

Témoin de l'émergence de principes d'urbanisme, à défaut de plus stricts règlements qui n'apparaissent à Montsoreau qu'à partir du XIXe siècle, l'adoucissement de l'angle, à l'intersection des voies, est à noter : il est arrondi et souligné de part et d'autre par des chaines à bossages en table.

La façade principale et les façades latérales sont construites en moyen appareil de tuffeau. Encadrée de chaînes à bossages en table, la façade principale présente trois travées ordonnancées sur rue, dont la travée axiale accueille en rez-de-chaussée la porte d'entrée. Chaque travée est amortie d'une lucarne, à baie en arc segmentaire et couverte d'une corniche curviligne à volutes latérales. Les baies sont encadrées d'un chambranle saillant. L'ensemble de ces éléments confère une rythmique verticale à la façade, à laquelle répond la scansion horizontale des bandeaux d'allège et de l'entablement qui couronne l'élévation.

Percée de seulement quatre baies sans mise en valeur particulière, la façade latérale est bien plus sobre : passée la chaîne de l'angle nord, elle n'est animée que de bandeaux peu saillants et de la corniche et la chaîne sud ne forme qu'un simple ressaut.

La façade postérieure, contre laquelle s'élevait à l'origine un corps annexe, est en moellons de tuffeau ; le petit flanquement de béton qui monte de fond au centre de cette façade est en béton et couvert d'un toit d'ardoise à noues et à croupe.

Malgré plusieurs transformations, ce bâtiment conserve assez largement les éléments de sa distribution originelle, par ailleurs documentée par des plans du XIXe siècle). Du rez-de-chaussée au deuxième étage-carré, un couloir occupe la travée centrale et dessert les pièces des travées latérales, ouvrant autrefois aussi sur le corps secondaire au sud ; au premier étage-carré, dans la configuration antérieure à 1892, le couloir bifurquait et se prolongeait en partie postérieure pour mener également à la cour, aux latrines et aux écuries par le flanquement secondaire. La distribution verticale est assurée jusqu'au grenier par un escalier tournant à jour en charpente, qui occupe l'angle sud-est du corps principal.

Des bureaux couverts d'un toit terrasse occupent aujourd'hui de ce qui fut le rez-de-chaussée (buanderie) de l'annexe de l'hôtel, puis une cour intérieure. Enfin, sur la banquette rocheuse du fond de parcelle se trouve un petit appentis annexe adossé au soutènement du coteau.

  • Murs
    • béton
    • enduit
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • appentis
    • croupe
    • noue
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire, Angers. 4 Q 13512. Domaines, hypothèques, enregistrement. Transcription n° 90 : vente d'une maison à Montsoreau (27 mai 1826).

    AD Maine-et-Loire. O 766. Communes. Montsoreau. École-mairie : acquisition, travaux, délibérations municipales, plans (XIXe siècle).

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers