La présence d'un corps de garde en relation avec le pont d'Angers est attestée dès le XVe siècle. Une déclaration au roi en 1670 comme les archives de la fin du XVIIIe siècle le situent dans une maison à l'entrée du pont, côté quai Ligny. Un devis est établi en 1800 par l'ingénieur de la ville Miet pour un bâtiment propre, mais conçu comme une structure légère en pan de bois à titre provisoire, devant disparaître pour la réalisation du quai Ligny : il jouxte à l'entrée du pont la maison qui en faisait fonction, alors totalement délabrée. Ce bâtiment disparaît en 1832, en raison de l'avancement des travaux du quai. Après un bref intermède dans deux vieilles maisons du XVe siècle sur le pont même et vouées à une proche destruction, un nouveau corps de garde, plus ambitieux bien que toujours de nature provisoire, est construit en 1833 à l'entrée du pont sur le quai Royal, actuel quai René Bazin, par l'architecte de la ville Bienfaisant Thierry. Un édifice identique, abritant une pompe à incendie, aurait dû prendre place en symétrie sur le quai Ligny. Dès 1846, la ville décide de le supprimer pour des raisons de circulation et d'environnement urbain, et de transférer le poste de police dans un nouvel édifice à construire sur le quai Ligny, à l'alignement des nouveaux immeubles de ce quai. Un contre-projet est établi par un riverain gêné dans ses intérêts, un marchand de faïences qui propose sans succès un emplacement place de la Poissonnerie. Finalement, après l'abandon du projet d'un édifice autonome étudié par l'architecte de la ville Emile Boutrouë, l'institution est établie en 1861 au rez-de-chaussée et à l'entresol d'un immeuble de rapport construit en 1856 pour ce commerçant par l'architecte Ernest Dainville. Le corps de garde du quai Royal disparaît alors. Ce local du quai Ligny est désaffecté dès 1871 au profit du nouveau commissariat de quartier de la rue Millet (édifice étudié), et l'immeuble lui-même disparaît en 1978 dans l'opération d'urbanisme des bas quartiers d'Angers.