Dossier d’œuvre architecture IA44005637 | Réalisé par
Orillard Marion (Contributeur)
Orillard Marion

Chargée de mission Inventaire - Syndicat mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais

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  • enquête thématique régionale, Villages à communs
Ecart dit La Pichaudière
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du vignoble nantais
  • Commune Saint-Hilaire-de-Clisson
  • Lieu-dit la Pichaudière
  • Cadastre 1809 F
  • Dénominations
    écart

Préambule : En Pays du Vignoble nantais, les « villages à communs » sont des hameaux ou écarts dont les habitants possèdent en commun et de manière indivise un ou plusieurs biens fonciers, souvent sous forme d’une aire non bâtie en cœur de hameau. L’essentiel du patrimoine bâti qui constitue ces écarts relève de caractéristiques architecturales qui font l’objet de cette présentation.

Présentation générale

La Pichaudière est un "village à communs" dont la structure est de type 2, c'est-à-dire que le bâti s'organise en bordure et en îlots sur un espace à usages collectifs. L'architecture de l'écart témoigne de l'activité de polyculture. L’emprise foncière du commun actuel correspond strictement à celui du commun recensé il y a plus de deux cents ans. Cet ancien étang, aujourd’hui comblé, sert d’agrément paysager et d’espace récréatif collectif. Le paysage environnant de bocage qui s’étendait au pied de l'écart au XIXe siècle reste presque inchangé.

Paysage général

Une hypothèse veut que le toponyme du lieu-dit provienne de la famille Pichaud qui y vécut au XVIIe siècle. Une habitation (cadastre 2015, ZR 160) est d ailleurs pourvue d'une pierre gravée de l'inscription PICHAVOT et datée de 1638.

La répartition actuelle des sols témoigne d’une certaine permanence avec l'organisation lisible sur le plan napoléonien.

En 1809

Le plan cadastral de 1809 atteste d’une activité de polyculture déjà engagée au XVIIIe siècle. Les habitations donnent accès directement aux jardins divisés entre les propriétaires en de fines parcelles. Le bâti est implanté à proximité directe de l'étang commun aux habitants. Les prés ceinturent les rives de l’Osée. Le parcellaire environnant est constitué d’une grande majorité de terres labourables dédiées à la culture céréalière et quelques pâtures. Il n’y a aucune vigne.

En 2015

Le paysage général n’a quasiment pas été modifié : le parcellaire environnant est constitué de terres réservées à la culture du blé, au maïs et un grand nombre de prairies temporaires. Les jardins potagers aux abords des maisons d’habitation sont remplacés par des prairies. C’est un paysage de haies qui s'apparente au bocage de Vendée.

La voirie actuelle reprend le tracé de la voirie établie au XIXe siècle : l’écart est desservi par un chemin de communication direct depuis le bourg de la commune. Ce chemin se prolonge jusqu’aux Preuilles (écart situé sur la commune de Saint-Hilaire-de-Loulay, séparé de la Pichaudière par le ruisseau de l’Osée).

L’activité économique en 1809

La Pichaudière est un petit écart pour lequel sont recensés en 1809, 23 propriétaires pour 13 maisons d’habitation et une masure. Seuls 10 propriétaires habitent l’écart ; ils possèdent tous au moins une maison et un bâtiment agricole. Les autres propriétaires n’habitant pas l’écart ne possèdent qu’un ou deux bâtiments de stockage.

Les 29 dépendances sont majoritairement adaptées à une activité céréalière. Les matrices dénombrent ainsi 9 granges, 11 étables et 3 bâtiments mixtes (grange et étable), 2 hangars, 2 celliers, 2 pressoirs.

L’étude ponctuelle des propriétés foncières de trois habitants révèle une grande disparité entre les propriétaires. Trois familles (au total 10 propriétaires) possèdent une grande partie des terres environnantes tandis que les modestes propriétaires fonciers possèdent essentiellement des jardins et quelques terres labourables (en moyenne une quinzaine de parcelles par habitant).

Phasage chronologique et architecture de l'écart

Avant 1809

Les bâtiments d’habitation sont à deux niveaux. Les percements, fenêtre et portes, sont répartis de manière asymétrique. La toiture est à deux pans en tuiles creuses. L’abondance locale de granite permet son usage pour les encadrements d’ouverture et les chaînages d’angle. La pierre de granite utilisée pour le linteau des portes et fenêtres est parfois légèrement délardée (cadastre 2015, ZR 129) ou à chanfrein (cadastre 2015, ZR 128). Une corniche en granite peut être utilisée pour décorer le haut de la façade.

La maison qui pourrait dater du XVIe siècle (ZR 125) est en rez-de-chaussée et combles à surcroît. Sa toiture est à deux pans, couverte de tuiles creuses. Les murs et les encadrements de baies et portes sont en moellons de granite. Des blocs de granite sont utilisés en guise de linteaux. La maison est remaniée et agrandie au XIXe siècle : la brique vient encadrer certaines baies et la porte en pignon ; un escalier extérieur vient distribuer le grenier.

Les dépendances sont aussi construites avec les matériaux locaux : moellons de granite pour les murs et tuiles creuses pour les toitures. Les encadrements des portes et fenêtres sont également en pierre de granite, mais ne possèdent aucun chanfrein ou délardement.

Les granges correspondent à de hauts bâtiments couverts d’une toiture à deux pans. Elles possèdent une porte à deux vantaux et ont parfois un jour ou une porte haute à l'étage Les étables sont plutôt en appentis, en rez-de-chaussée avec un accès par une porte ou une porte charretière des jours en façades.

Au XIXe siècle

Les nouvelles constructions sont similaires aux constructions plus anciennes : les habitations sont à deux niveaux, en moellons de granite, avec une toiture à deux pans en tuiles creuses.

L’architecture ancienne remaniée à cette période, introduit quelquefois la brique dans ses encadrements de portes et fenêtre (ZR 125, 161). Ces éléments ponctuels et décoratifs relèvent parfois du style rustique à l’italienne qui se diffuse sur le territoire tout au long du siècle.

Au XXe siècle

Les habitations nouvelles utilisent les matériaux modernes : parpaings recouverts d’un enduit pour les murs, tuiles mécaniques pour la toiture. Les volumes ne diffèrent pas des volumes anciens avec une répartition des pièces sur deux niveaux.

Plusieurs bâtiments anciens sont enduits tout en laissant apparaître les blocs de granite qui encadrent les portes et fenêtres. La tuile creuse qui couvre la toiture est remplacée par des tuiles mécaniques (cadastre 2015, ZR 133).

Trame villageoise

L'existence de la Pichaudière est attestée par la première levée du cadastre en 1809 mais cet écart est plus ancien. L’opération d’inventaire du canton de Clisson mené par Christine Toulier a repéré une maison qui pourrait dater du XVIe siècle (2015, ZR 125) et un ensemble d’habitations et dépendances probablement construits au XVIIIe siècle (2015, ZR 129, 205 et 206). Une maison (2015, ZR 160) est pourvue d’une pierre gravée de l'inscription "PICHAVOT" et datée de 1638.

Dans l'écart, une ancienne maison, aujourd’hui ouverte en façade et utilisé comme hangar (2015, ZR 135) est dotée d'une charpente ouvragée en remploi. La tradition orale rapporte que cette charpente datant probablement du XVIIe siècle proviendrait du château de la Preuille (en Vendée) à la suite d’un incendie. Toutefois, ce type de charpente à portée courte semblerait plutôt provenir dune maison noble

Les matrices des propriétés foncières ne recensent presque aucune nouvelle construction sur l’écart au XIXe siècle. Sont construits principalement, en 1873, une forge (1809, F 440) et une extension de maison (1809, F 438 et 435) toujours existants aujourd’hui.

Au XXe siècle, quelques constructions pavillonnaires sont construits au nord de l’écart (cadastre 2015 : ZR 116, 96, 191, 48, 93). Un groupement agricole d’exploitation en commun s’implante sur tout le pourtour ouest de l’écart avec la construction de nombreux hangars.

L'espace commun aux habitants

Un étang commun aux habitants de la Pichaudière (cadastre 1809 : F 547) est recensé dans les états de section du cadastre de 1809. Lors de la rénovation du cadastre en 1973, ce même étang est à nouveau recensé comme bien commun (cadastre de 2015 : ZR 49). La parcelle correspond strictement à l’espace encore commun aujourd’hui. Néanmoins, l’ancien étang a été comblé depuis. L’extrémité est du commun a été aménagée comme espace de loisirs par les habitants au début de la seconde moitié du XXe siècle avec la construction d’une piste de jeux de boules et des bancs. Cet espace n’est aujourd’hui plus vécu ni entretenu par les habitants. Le reste du commun est végétalisé et accueille une haie de sapins. Un puits en ciment a été repéré. A l’initiative d’un propriétaire, et avec l’accord des habitants du hameau, une partie du commun (au nord) a été goudronnée et forme maintenant l’allée permettant l’accès à une habitation.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes, Epoque contemporaine

Localisation générale

La Pichaudière se situe sur une zone de plateau ondulé (30 mètres d’altitude) au sud de la commune de Saint-Hilaire-de-Clisson. Il s’implante en bordure du ruisseau de l’Osée, frontière naturelle avec la commune de Saint-Hilaire-de-Loulay (département de la Vendée).

La structure de l'écart et son commun

Il existe actuellement un espace commun aux habitants du hameau. Il s’agit d’un ancien étang ayant servi comme abreuvoir pour les bestiaux et comme vivier au XIXe siècle. Comblé dans le dernier quart du XXe siècle, l’étang sert aujourd’hui d’agrément paysager. Un espace récréatif a été aménagé avec un boulodrome, mais il ne sert plus que ponctuellement aujourd’hui. Une partie du commun a été goudronnée et aménagée comme allée menant à une habitation privée.

L’implantation des bâtiments d’habitation et dépendances en rangée autour d’un espace lâche qui se confond avec le réseau de voirie, rappelle une forme d’organisation foncière typique des "villages à communs" pour lesquels cet espace aux abords directs du bâti connaît des usages collectifs. Même s’il n’est pas repéré en tant que bien commun aux habitants de la Pichaudière par l’arpenteur lors de cette première levée du cadastre, il est fort probable que cet espace ait anciennement fait l’objet d’usage collectif, notamment comme aire de battage, gerbier ou pailler.

  • Murs
  • Typologies

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 174 4 : Cadastre de Saint-Hilaire-du-Bois : état des sections, 1822.

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes : 3 P 174 4
  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3 P 174 5-7 : Cadastre de Saint-Hilaire-du-Bois : matrice des propriétés foncières, 1822-1914.

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes : 3 P 174 5-7
  • AD Loire-Atlantique ; 3 P 174 13-23 : Cadastre de Saint-Hilaire-du-Bois : matrice des propriétés bâties et non bâties, 1952-1974.

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes : 3 P 174 13-23
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Syndicat Mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais
Orillard Marion
Orillard Marion

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