Dossier d’œuvre architecture IA44005230 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, ligne ferroviaire Nantes-Châteaubriant
Minoterie puis usine de peinture et vernis puis blanchisserie - teinturerie, actuellement locaux en partie désaffectés, entrepôts et locaux municipaux
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Voie ferrée Nantes-Châteaubriant - Nort-sur-Erdre
  • Hydrographies l' Erdre
  • Commune Nort-sur-Erdre
  • Adresse quai Saint-Georges
  • Dénominations
    minoterie, usine de peintures et vernis, blanchisserie industrielle, usine de teinturerie

La minoterie est construite en 1898 sur les bords du bassin jouxtant le quartier Saint-Georges à l'est de la commune. La construction de la minoterie L'ensemble est conçu pour le minotier F. Devallet. L'architecte nantais Chudeau conçoit les plans validés par le bureau d'étude Hennebique et l'exécution est confiée à M. Péneau et fils, concessionnaires Hennebique à Nantes. La construction s'échelonne en 2 temps : 1898 : premier entrepôt accolé au magasin Demangeat (construit entre 1840 et 1850, aujourd'hui détruit), bâtiment en béton armé construit en 14 semaines (11 février - 10 mai) abritant la minoterie, deuxième entrepôt sur le modèle du premier ; 1911 : entrepôt couvert avec 3 toits à longs pans. Les bureaux étaient situés à l'arrière de la cour. Hennebique fait du moulin de Nort-sur-Erdre le moulin idéal dont il vante les mérites dans sa revue Béton armé : rapidité de construction, structure permettant de supporter des charges importantes (750 à 1 500 kilos par m2), suppression des risques d'incendie. Afin de démontrer son savoir-faire, il commande une campagne photographique à A. Chéau qui couvre les étapes clés de la construction. La meunerie française célèbre à l'époque la minoterie comme le « moulin de l'avenir ». Le fonctionnement de la minoterie : 1898-1932 La minoterie est dirigée successivement par Devallet et Guéneau, Louis Guihot et Bouet. En 1910, la minoterie commence à faire de la farine de froment. Le rendement est de 250 quintaux de blé par 24 heures. Les péniches accostent dans le bassin sur les quais acheminant les matières premières et le produit fini. L'activité cesse en 1932.Entre 1914 et 1918, elle fabrique de la farine déshydratée pour l'armée. En 1921, la minoterie est achetée par la société des grands Moulins du département (Bouvron, Pornic, Machecoul, Nantes). Une occupation chaotique : 1932-2010 Inoccupés entre 1932 et 1939, les bâtiments sont investis jusqu'en 1945 par les soldats allemands qui l'utilisent comme poste d'observation. L'ensemble devient ensuite tannerie (1951-1954) et lieu de stockage pour une coopérative agricole (1954-1960). À partir de 1960, le magasin Demangeat est détruit et les bâtiments sont vendus par tranches : le bâtiment en béton est acheté par Joseph Richard qui installe une teinturerie/blanchisserie, l'entrepôt de gauche est cédé à un marchand de sable et celui de droite est réhabilité par la commune (base fluviale, office de tourisme et maison des associations. En 1994, l'entreprise NSP atlantique de teinturerie et nettoyage rachète le fonds de commerce à Joseph Richard, mais disparaît dès 1998, les locaux sont aujourd'hui désaffectés.

La minoterie s'organise en plusieurs corps de bâtiments. La minoterie Le bâtiment se compose du moulin (appareils de mouture, de sassage et de buttage) en partie centrale, encadré par deux ailes renfermant d'un côté les appareils de nettoyage et de l'autre les farines et les issues. La construction est réalisée en béton armé suivant le système Hennebique et couverte d'une toiture en terrasse béton abritant un réservoir à eau en cas d'incendie pour la tour centrale et d'une couverture en tôle ondulée à deux pans sur les parties latérales. Le bâtiment repose sur des pilotis de béton et compte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et trois étages carrés pour les ailes et six étages carrés pour le centre. La façade côté Erdre est rythmée par quatre travées de baies : fenêtres groupées deux par deux sur les parties latérales et deux travées de fenêtres simples sur la partie centrale, toutes encadrées de potelets et des linteaux en béton formant le squelette de la structure. Cette symétrie renforce le caractère monumental de la tour. Le remplissage des murs est réalisé en parpaing comme le soubassement qui est recouvert d'un parement imitation pierre. Un petit escalier droit métallique à la volée simple dessert les 3 niveaux de la partie droite de la tour. L'arrière du bâtiment est complété d'un enchevêtrement désordonné d'annexes, de garages ou de hangars. Les bâtiments de stockage Les bâtiments sont en moellons de schiste sur un rez-de-chaussée surélevé, un niveau courant et un étage de comble, couverts d'un toit à longs pans en ardoises. Ils étaient chacun reliés par une passerelle métallique au bâtiment principal. Leur façade-pignon offre une large et haute ouverture centrale verticale coupée à tous les niveaux par une longue poutre bois formant linteau et correspondant aux planchers. Elle est terminée en sa partie supérieure par un arc en plein cintre en briques rouges. Des fenêtres rectangulaires également encadrées de briques se disposent de chaque côté sous le linteau. Les hauts des pignons sont à ressauts dans le style néo-flamand. Le soubassement est marqué par un bandeau en granit. Les hangars Derrière le bâtiment principal, deux petits hangars en parpaings de ciment communiquent directement avec ce dernier. L'un abrite la chaudière qui fournissait la vapeur pour la blanchisserie et l'autre des machines à laver spécifique. Un troisième petit hangar en construction légère et le transformateur. Sur le flanc du bâtiment de stockage de droite a été construit un bâtiment en moellons couvert par trois toits en longs pans.

  • Murs
    • schiste
    • béton
    • fer
    • moellon
    • béton armé
    • parpaing de béton
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 3 étages carrés, 6 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution : escalier droit en charpente métallique
  • Énergies
    • énergie électrique
    • machine à vapeur à piston
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Avec sa structure de cadre et ossature orthogonale, le moulin de Nort-sur-Erdre annonce l'oeuvre de Gustave et Auguste Perrat. L'ossature nue des poteaux et planchers préfigure l'arrivée du mur-rideau et son remplissage à l'envie la révolution de la liberté structurelle en architecture.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général