Après la réalisation du chemin de fer de Nantes à Saint-Nazaire, et l'ouverture de la gare de Chantenay en 1875, et en partie sur les terrains comblés en 1881-1882 du canal de Chantenay, un ensemble d'immeubles de commerce et d'habitation est progressivement bâti. Il est délimité, au nord, par la rue des Usines, où le prolongement de la ligne 1 du tramway (dont un dépôt existe un peu plus loin) double, après 1880, la voie ferrée, et, au sud, par le boulevard Carnot (actuel boulevard de Chantenay) sur lequel se crée progressivement en fond de parcelles, un ensemble de constructions composé d'annexes formant cour pour les parcelles traversantes, et de maisons plus modestes pour les autres. L'îlot est coupé par une rue en prolongement de la rue de la Tannerie, où se situe un passage à niveau, les parcelles d'angle y sont dessinées à 45°. De même, à l'est, le prolongement par un passage à niveau du boulevard de la Liberté vers le boulevard de Carnot permet aux ouvriers de se rendre aux Anciens Chantiers Dubigeon, aux Savonneries de la Loire, à la Société générale des Houilles et Agglomérés. Des commerces de chaussures-saboterie, un "Café du tunnel", un bazar-bimbloterie de "La Liberté", une rhumerie (n°6 rue Jules Launay), une chapellerie, une poissonnerie, un café, une boucherie, un salon de coiffure occupent les rez-de-chaussée de cet îlot dans la première partie du XXe siècle. Après la création du boulevard maritime dans les années 1940, l'îlot se retrouve, comme l'îlot Bougainville, en contrebas du nouveau boulevard enjambant la voie de chemin de fer au droit du boulevard de la Liberté. Sur la partie nord de l'îlot, la rue des Usines s'appelle désormais la rue Jules-Launay (tantôt orthographiée Launey, tantôt Launay). Jules-Paul-Louis Launay, journaliste, est né en 1850 à Paris. Il travaille à La Marseillaise et La Nation et écrit de nombreux ouvrages. Là se trouvait en 1943-44 le poste de liaisons et de renseignements du chef de la Résistance de l'Ouest, le général Audibert, dirigé par Pierre Mauge. Au mur de soutènement du boulevard est apposée une plaque à la mémoire de Pierre Mauge, de sa femme et de son fils, déportés par la Gestapo.