• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Cinéma Olympic, 30 boulevard de la Liberté
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Archives municipales de Nantes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse 30 boulevard de la Liberté
  • Cadastre IL 3 7
  • Dénominations
    cinéma, salle de spectacle, théâtre
  • Appellations
    Olympic

Sur le cadastre napoléonien de 1837, la parcelle sur laquelle est construit l'Olympic est une importante pièce d'eau, ayant servi à une tannerie à proximité. En mai 1926, les architectes Léon Drouillard et Louis Vachez dressent les plans d'une nouvelle salle de cinéma qui ouvre en octobre 1927. Elle est construite par les entrepreneurs Baudon et Angers. La jauge est alors de 800 places assises avec strapontins. En 1929, Emile Bernard rachète la salle et fait construire un balcon de 170 places. Sur la vingtaine de cinémas que compte la ville de Nantes à l'époque, l'Olympic devient la troisième salle en nombre de places. La salle sert aussi pour les réunions de la SFIO, très active à Chantenay. En 1943, Emile Bernard revend la salle à un nouvel exploitant qui maintient l'activité jusqu'à la fin de la guerre. En 1951, le cinéma change à nouveau de propriétaire ; il est entièrement rénové durant l'été 1952. En 1954, le film "La tunique" de Henry Koster est projeté en cinémascope à Chantenay, bien avant L'Apollo, rival de la rue Racine. L'Olympic vit son heure de gloire et occupe une place importante dans la vie culturelle du quartier. C'est dans cette salle que Jacques Demy voit son premier film ; il fréquente assidûment cette salle obscure et noue un tel lien qu'il y projette en avant-première son premier long-métrage "Lola" en 1961. Le cinéma de la place Jean Macé entame un lent déclin à la fin des années 1960. A la suite de la fermeture d'établissements industriels comme la Raffinerie chantenaysienne ou la Conserverie Amieux, la population ouvrière déserte l'Olympic qui baisse son rideau en 1968. En 1970, la salle est transformée en supérette par son nouveau propriétaire. Plusieurs enseignes se succèdent : UNA, puis Unico et Timy ; mais l'activité ferme en 1984. En 1987, Catherine Le Moullec et son Théâtre de la petite Ortie adaptent "Oh les beaux jours", une pièce de Samuel Beckett. Deux acteurs associatifs Marc Guihéneuf et Jean Autret investissent à leur tour la salle en y organisant des concerts. L'Olympic devient "Le Magestic". La Ville de Nantes décide de racheter le lieu en 1990 et conforte la fonction de salle dédiée aux musiques actuelles en la mettant à disposition des structures qui programment des concerts. En 1993, un dernier concert a lieu avant une campagne de rénovation par les architectes anglaises Sandra Douglas et Elena Massuco, repérées pour leur intervention sur le "Dry Bar" à Manchester. Le graphiste Olivier Vaughan collabore également à ce projet. La direction de l'Olympic est confiée à Eric Boistard et rouvre ses portes en 1995. Rapidement la salle devient l'une des scènes de musiques actuelles les plus reconnues en France. L'activité de salle de concert cesse en 2011 et est transférée sur l'ile de Nantes à Stereolux. Aujourd'hui, la salle de l'Olympic est devenue un lieu de répétitions théâtrales.

Le bâtiment est de plan parallélépipédique ; la façade principale donne sur le boulevard de la Liberté et la façade arrière suit le tracé courbe de la rue de la Tannerie. L'ensemble est édifié grâce à une structure métallique remplie de béton armé. Le cinéma est composé de quatre niveaux : sous-sol, rez-de-chaussée, balcon et toit terrasse. L'élévation de la façade, peinte en blanc, sur le boulevard de la Liberté, est caractéristique des années 1920-1930. Le nom du "Cinéma Olympic" est inscrit dans le linteau supérieur. Des macarons avec les initiales CO sont présents au-dessus des pilastres de chaque côté de la façade. L'entrée se fait par des emmarchements en béton. Trois portes avec volets roulants métalliques sont placées au sommet des marches. Des ouvertures, formant guichets, se trouvent de chaque côté des emmarchements. En couverture, un toit-terrasse sur rue devance une couverture à deux pans en fibrociment avec essentage. La couverture, côté est, vient buter dans le mur de façade rue de la Tannerie. Au sous-sol, accessible par un escalier, se trouvent un cabaret et des locaux associatifs. Sur les plans de 1926, un vaste espace, non cloisonné avec poteaux-poutres, est représenté. Dans l'entrée du cinéma, le sol est en béton dans lequel sont incorporés des agrégats colorés. Un marquage au sol délimite l'ancienne billetterie. Les portes, modifiées après la construction, obturent la vision du lettrage au sol : "Cinéma Olympic" en tesselles de céramique. Le rez-de-chaussée est composé de toilettes, d'un bureau, de la salle de spectacle. Les fauteuils ont disparu, la scène est avancée sur l'emplacement ancien de l'orchestre. Un système de protection acoustique est mis en place sur les murs. Le sol de la salle est en béton peint. Un balcon surplombe la salle.

  • Murs
    • ciment
    • métal
  • Toits
    ciment en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à deux pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution
  • Typologies
    édifice public
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement architectural
  • Statut de la propriété
    propriété privée

La popularisation du cinéma au début du 20e siècle amorce la construction de ces bâtiments qui prennent place au bord des grands boulevards. Le cinéma Olympic marque la nouvelle ère culturelle amorcée avec le septième art.

Bibliographie

  • ABED-DENESLE, Loïc. L'Olympic du cinéma muet aux musiques actuelles, in Nantes Passion, n° 208, novembre 2010.

  • CHANTAL, Sylvain. L'Olympic Club de Nantes. Association Songo, Nantes, 2010

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012