Le territoire de la commune de Thorée se caractérise essentiellement par l'absence de château. Cette absence est probablement due à la proximité de la ville de La Flèche et la présence du domaine rural ecclésiastique de la Commanderie de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Cette commune est un lieu de passage. Elle est très boisée partagée entre les forêts de Douvereau au sud, le bois de la Commanderie à l'ouest, les bois de Mervé au nord, et les bois de Coulaines à l'est. Elle est traversée du sud au nord par le ruisseau des Cartes qui se jette dans le Loir. La nouvelle route royale Tours-Laval par Le Lude a permis le développement du bourg de Thorée à partir du milieu du XVIIIe siècle, aux détriments du hameau des Cartes. Thorée était une châtellenie dont le fief s'étendait sur Villiers (Maine-et-Loire) et Saint-Germain-d'Arcé. Sur cette commune il existe des demeures sans domaines (le logis des Cartes et le Chaumineau) ce qui est peut-être la conséquence de l'absence de château et manoir.

Sur le territoire de la commune se trouve la forêt de Mozé dans le sol de laquelle étaient extraites des pierres meulières taillées pour faire des meules de moulin. Le surplus de la taille était transformé en chaux et les petits moellons permettaient de dresser des murs (la nef de l'église de Savigné). La présence de cette sorte de pierre explique peut-être aussi le très grand nombre de moulins dans le pays (nous en avons repéré 42 sur onze communes dont deux sur Thorée). Les fermes sont modestes et souvent qualifiées de bordage ou closerie. Le renouveau du XIXe siècle est surtout dû à l'apparition d'une classe d'artisans-commerçants. Pendant la guerre, un camp militaire fut installé au bord du Loir.

Le bourg de Thorée est une sorte de village-rue aux maisons dispersées dès le XVIIIe siècle. Les maisons conservées de cette époque sont peu nombreuses. Par la suite les vides se comblent. On voit apparaître les maisons de commerçant à l'étage sur la place de l'église et aux abords. Ailleurs, les maisons sont le plus souvent en rez-de-chaussée. La fin du XIXe siècle voit une densification plus importante encore avec un groupe de maisons typé aux travées bien dessinées. Les combles sont à surcroît. Ces maisons sont de petites entités placées le plus souvent parallèlement à la rue et plus rarement perpendiculairement. Elles peuvent être jumelées ou dédoublées. Ce sont des maisons modélisées. Le rue de la Gare se développe peu. Actuellement, la place du 11 novembre s'est installée à la place de l'ancien presbytère démoli et un nouveau quartier de maisons individuelles occupe le chevet de l'église vers le sud et contribue à arrêter l'étirement du village. Le centre bourg se densifie.