Dossier d’œuvre architecture IA72059242 | Réalisé par
Dewancker Camille (Contributeur)
Dewancker Camille

Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois depuis le 26 avril 2021.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Prieuré puis fromagerie, actuellement maison, 2 place de l'église
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Perche sarthois
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Savigné-l'Evêque
  • Commune Torcé-en-Vallée
  • Adresse 2 place de l' Eglise
  • Cadastre 2021 000 B 278
  • Dénominations
    prieuré, maison, fromagerie
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, charretterie

Vers 1063, une première mention de la fondation d'un prieuré bénédictin apparaît sous le titre Notre-Dame de Torcé, pour les moines de l'Abbaye de Marmoutier, sur des terres données par Buchard de Crapon, fils de Faucher de Crapon. Toutefois, le manque de précision quant à la localisation de ce prieuré, fait subsister un doute sur son édification à Torcé-en-Vallée ou Torcé-en-Charnie, en Mayenne.

Une seconde mention indique néanmoins qu'Albéric, un seigneur local, fait don avant 1100 des églises, du cimetière, des dîmes et d'une pièce de terre aux moines de Marmoutier. Confirmée par Rotrou de Montfort dont le fief englobe les terres concédées et abondée par d'autres seigneurs, cette donation est faite en présence de deux témoins, des seigneurs locaux, Guy de Courvalain (La Chapelle-Saint-Rémy) et Gilduin de Courparent (Torcé). Le prieuré est un établissement très simple à cette époque, il ne compte pas plus de deux moines.

Au cours du XIIe siècle, le prieuré fait l'objet de plusieurs donations et accords quant à la perception de droits sur les marchés, moulins et terres alentours. Malgré cela, la situation du prieuré n'est pas favorable puisqu'il semble qu'à la fin du XIIe siècle, aucun moine n'y réside et son administration est confiée à Payen Garot, chanoine du Mans. En 1235, Geoffroy de Torcé et Marguerite son épouse font don de leur forêt d'Essarts aux moines, agrandissant de nouveau leur possession. Néanmoins, le prieuré est rattaché à celui de Vivoin en 1241. Cette réunion est de courte durée puisque peu de temps après, les deux maisons sont de nouveau indépendantes. Il reste ensuite propriété des Bénédictins jusqu'en 1647, date à laquelle fr. Louis Jousseaume est le dernier prieur régulier. Au cours du XVIIe siècle, une porte est ajoutée entre le prieuré et l'église afin de faciliter la communication entre eux. Celle-ci a vraisemblablement disparu aujourd'hui.

Le prieuré est ensuite placé sous le régime de la commende avec un premier prêtre séculier, Louis Pouget, dès 1647. L'un des plus célèbres est Louis de Lavergne de Tressan qui prend pleinement possession de son titre de prieur le 9 avril 1691, sur décision de l'évêque du Mans, après qu'un religieux bénédictin, fr. Pierre de Cheverie, ait tenté de l'en déposséder. Louis de Lavergne de Tressan est notamment connu pour son titre d'abbé commendataire de l'Epau, à partir de 1699, puis archevêque de Rouen de 1723 à sa mort, en 1733. Ainsi, à la fin du XVIIIe siècle, le prieuré est administré comme un simple bien temporel, affermé au plus offrant. En 1778, dans la rubrique des terres à louer du journal Les Affiches du Mans, il est décrit comme étant composé de la maison priorale dans le bourg, une métairie, des jardins, 55 à 56 journaux de terres labourables, 22 hommées de prés et 4 quartiers de vignes complétés de plusieurs droits de dîme. La même année, Guillaume Crozat, prêtre du diocèse de Limoges résidant à l'abbaye de Saint-Victor à Paris, devient le nouveau et le dernier prieur jusqu'à la Révolution. Le 18 juin 1791, les biens du prieuré sont vendus comme bien national en deux lots : la métairie des Pâtis à Laurent Guédon, marchand à Bonnétable, pour 18 700 livres, ainsi que le prieuré et son domaine à Louis Bigot, vicaire à Torcé, pour 16 200 livres.

Les matrices cadastrales de 1836 indiquent que le propriétaire du prieuré est l'abbé Lochet jusqu'en 1894. A cette époque, il se compose des parcelles 407 à 411 comprenant : trois maisons, deux bâtiments, une cour et deux jardins. Il s'agit donc d'une vaste propriété. En 1898, l'abbé Froger, fait une description du prieuré tel qu'il devait être autrefois. Il le dépeint comme étant composé du logis prioral qui daterait du XVIe siècle, d'une habitation plus petite accolée au premier, destinée au fermier et d'une vaste grange dîmière. Le logis principal se compose alors d'une cave et d'une vaste pièce en rez-de-chaussée. Il semblerait donc que la grange ait disparu lors de l'établissement du plan cadastral en 1836, à moins qu'elle ait été transformée en maison.

A partir de 1907, le prieuré appartient à Emmanuel Liberge, marchand de fromages. En 1910, le logis prioral et l'habitation du fermier sont apparemment détruits. Toutefois, dès 1912, la maison actuelle est construite et occupe le même emplacement. Les anciens bâtiments ont certainement dû être transformés ou réutilisés en partie pour la construction de cette maison, ce qui pourrait expliquer les faibles largeurs et hauteurs de certaines ouvertures. Dans le bâtiment en retour au nord, une fromagerie et des communs sont aménagés. La laiterie-fromagerie établie dans la maison 25 rue Notre-Dame, fabriquant un camembert sous l'appellation Notre-Dame de Torcé, vient s'installer dans le prieuré où elle reste jusque dans les années 50. A cette époque, elle est reprise par Novandie à Savigné-l'Evêque. Dans les années 70, l'ensemble des bâtiments au nord sont détruits. Les seuls communs encore présents aujourd'hui, implantés en L en retour à l'est du logis, date sans doute des années 30/40. La maison n'a pas changé depuis le début du XXe siècle comme le montre les cartes postales anciennes. Seuls les garde-corps en fonte des fenêtres ont disparu.

  • Période(s)
    • Principale : limite 11e siècle 12e siècle , (incertitude)
    • Principale : 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1912, daté par source

Située en cœur de bourg, la maison est implantée à côté de l'église en milieu de parcelle. Elle se développe au cœur d'un jardin arboré entouré par un mur de clôture en moellons qui s'ouvre par un portail sur la place de l'Eglise. Construite en moellons revêtus d'un enduit ciment, la bâtisse est en grande partie recouverte par de la vigne vierge. Elle se compose de trois bâtiments accolés.

Le premier, au sud, s'élève sur un rez-de-chaussée et un étage de comble. Il présente des chambranles en brique et une toiture en tuiles plates à deux versants avec retour à l'ouest. Dans sa continuité, au nord, le logis principal s'étend sur trois travées et s’élève sur un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un grenier. Sa façade principale est symétrique autour d'une porte axiale dont l’accès est marqué par deux marches en grès taillé. Elle est décorée d'une corniche moulurée et d'agrafes saillantes et passantes sculptées en pointes de diamant. Ses ouvertures sont dotées de chambranles en pierre de taille et son toit à deux longs pans est couvert d'ardoises. La façade secondaire a été plus remaniée, notamment au niveau des ouvertures du rez-de-chaussée. Le troisième bâtiment, accolé au pignon nord du logis principal, présente des ouvertures de faibles hauteurs et largeurs en rez-de-chaussée. Tandis que son premier étage semble être de la même taille que celui du logis. Cette petite bâtisse est également dotée d'une toiture à deux pans en ardoises.

Au fond de la parcelle au nord-est, des dépendances agricoles (grange et charretterie) se développent en L.

  • Murs
    • grès moellon crépi
    • calcaire moellon crépi
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Représentations
    • pointe de diamant
  • Précision représentations

    Agrafes sculptées en pointe de diamant.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Sites de protection
    abords d'un monument historique

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; H 375. Cartulaire du Prieuré de Notre-Dame de Torcé, XIe-XVIe siècles.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 J 77. Fonds abbé Charles Girault. Biens nationaux, fiches de vente des biens de 1e et 2e origine.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 366/31. Etat de section, 1836.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 366/36. Matrice des propriétés bâties, 1882-1911.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 366/37. Matrice des propriétés bâties, 1911-1935.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 13 F 1108. Fonds abbé Louis Calendini. Torcé-en-Vallée.

  • Archives diocésaines du Mans ; boîte 1486. Documents concernant la paroisse de Torcé-en-Vallée.

Bibliographie

  • ASSOCIATION « CULTURE ET PATRIMOINE TORCEEN ». Torcé-en-Vallée : une commune chargée d'Histoire. Torcé-en-Vallée, Bulletin municipal, janvier 2021, n° 38.

  • PAYS DU PERCHE SARTHOIS. Laissez-vous conter Torcé-en-Vallée, septembre 2015.

Documents figurés

  • Cadastre napoléonien de Torcé-en-Vallée. B2 de Conhard. 1 : 1250. 1836. 1 plan : 1 : 1250. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\366\008).

  • Torcé-en-Vallée. IGN. Paris. 1949 à 2013. photogr. pos.

  • Torcé (Sarthe) – La Fromagerie / A. Dolbeau. Le Mans, début du XXe siècle. Carte postale. (Collection particulière.)

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Dewancker Camille
Dewancker Camille

Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois depuis le 26 avril 2021.

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