D'après Angot, la fondation du prieuré de Saulges résulte d'une donation de Guy de Saulges à l'abbaye de la Couture dans la deuxième moitié du XIe siècle. Il est mentionné dans le cartulaire de la Couture en 1241. Il avait son siège dans l'église paroissiale Notre-Dame. En 1775, il faisait partie de la mouvance seigneuriale de la châtellenie de Thévalles. La maison priorale est alors composée "d'une salle par bas antichambre boulangerie chambre haute grenier sur le tout une cour close de murs dans laquelle est un puits, une étable, écurie et un grand jardin derrière laditte maison dans lequel sont des latrines". Elle est vendue comme bien national en décembre 1790 et présente alors une disposition proche de celle d'aujourd'hui : "batiment d'un corps de logis distribué d'un coridor d'entrée, d'une sale, chambre froide à costé, d'une cuisine a l'oposé de la sale, cave au dessous de la chambre froide, deux chambres hautes, un cabinet froid et de trois greniers, un autre corps de batiments composé d'une étable à vaches, grenier dessus, deux toits à ports en apentis au bout, une grange dimeresse". Le mur nord est peut-être le vestige d'une construction du Moyen Age. Le corps principal et le corps nord ont, d'après leurs charpentes, été complètement remaniés entre la deuxième moitié du XVe siècle et la première moitié du XVIIe siècle, en deux phases successives. La cheminée conservée dans le corps principal appartient sans doute à la première de ces phases. Le bâtiment a de nouveau été remanié dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle (escalier, baies) puis réaménagé à la fin du XXe siècle. La porcherie et la cave ont été complètement remaniées et l'écurie et la remise construites dans la deuxième moitié du XIXe siècle. La grange dimière qui prenait place de l'autre côté de la rue a été démolie après 1838. A côté de son emplacement ont été édifiées deux dépendances agricoles : une étable, construite dans la première moitié du XIXe siècle avant 1838, transformée sans doute en étable-fournil lors de l'adjonction de l'appentis dans la deuxième moitié du XIXe siècle et remaniée dans la deuxième moitié du XXe siècle ; une étable à vaches-grange, édifiée entre 1838 et 1867, dissociée de la maison du Prieuré et transformée en logis-étable probablement dans les années 1930.