Si une activité portuaire est probable dès le Moyen Âge, la première mention connue d'un port au village de La Télindière date des années 1680. Durant l'Époque moderne, ce site portuaire se spécialise dans l'exportation de produits issus d'un artisanat local de transformation du roseau des îles de Loire, et dont l'activité se concentre précisément au village de La Télindière.

Les premières descriptions du port de La Télindière datent de la première moitié du XIXe siècle au travers des plans et rapports de l'administration des Ponts et Chaussées. Il est décrit comme une simple plage au pied du coteau. Le chemin public conduisant du bourg de Saint-Jean-de-Boiseau au Pellerin longe ce havre d'échouage au-dessus de la limite des plus hautes eaux. Plusieurs sentiers et escaliers permettent d'accéder à la plage depuis le chemin. Pour atteindre le fleuve et faciliter le chargement et le déchargement des marchandises, le port de La Télindière est alors pourvu de plusieurs chaussées rudimentaires élevées en pierres sèches (« La Pierre du Ruble », « Le Rocher du Port-Mosson », « La Chaussée du Quai-Gouy », « La Chaussée-Mocquart »).

En 1846, une ordonnance du Conseil d'État prescrit l'établissement d'un port au village de La Télindière et l'acquisition d'un terrain destiné à servir de dépôt de marchandises. A ce titre, un plan est dressé par le Service spécial de la Loire et validé par l'ingénieur en chef Jégou. Non réalisé, ce projet témoigne pourtant de la nécessité d'adapter des structures portuaires modestes pour le transport de marchandises produites localement : foins, roux, nattes de roseaux, bétail.

Pour donner satisfaction aux besoins de la navigation dans cette partie de la commune de Saint-Jean-de-Boiseau, une cale et un terre-plein sont construits en 1868 en aval du village. Le terre-plein est aménagé sur un terrain communal remblayé dit « le Pré commun » pour servir de lieu de dépôt des marchandises aux habitants de La Télindière. Deux ans plus tard, en 1870, le conseil municipal demande à l'administration des Ponts et Chaussées d'établir des quais le long du village afin de suppléer à l'insuffisance de place sur les quais du Pellerin au moment de la récolte des foins et des roseaux. Ce n'est qu'en 1890, qu'une nouvelle cale est construite pour éviter la congestion du port du Pellerin et ainsi partager l'encombrement des marchandises à embarquer.

Le déclin du trafic du port de La Télindière s'amorce durant le deuxième quart du XXe siècle. La fermeture à la fin des années 1950 du chantier naval Minée, situé au pied du village, marque la fin de l'activité fluviale dans cette partie de la commune.