Cet ouvrage se situait à l'origine au pont d'Irleau, entre les communes du Vanneau-Irleau et de Coulon. C'est là que fut construite la passerelle, en 1891, suivant les plans de Isidore Vallée, agent voyer d'arrondissement, travaux confiés à Alfred Cayer, serrurier constructeur à Niort. Insuffisant pour le trafic routier qui s'y développe à cette époque, la passerelle est remplacée en 1928 par un pont en béton armé. Demeurée quelques années à côté du nouveau pont, mais inutilisée, elle est transférée dans les années 1940 à son emplacement actuel. Le 11 septembre 1942, suivant la demande du conseil municipal du Mazeau exprimée le 30 août, le préfet de la Vendée autorise ce transfert destiné à faciliter les échanges entre les deux rives du fleuve au niveau du Village de la Sèvre qui n'a cessé de se développer depuis un demi-siècle. La commune du Vanneau-Irleau est chargée de l'opération, avec participation financière de celle du Mazeau qui, pour cela, met en vente un lot de peupliers coupés sur son marais communal. Le transfert a lieu en octobre, avant le début de la saison des inondations, et sous la surveillance du service des Ponts et Chaussées des Deux-Sèvres. Lors de sa reconstruction, la passerelle est légèrement modifiée, avec notamment la création de rampes d'accès.

A partir des années 1960, l'insuffisance de la passerelle, limitée aux piétons, pour assurer la traversée d'une rive à l'autre de la Sèvre, est de plus en plus pointée du doigt. Un syndicat intercommunal est même constitué pour demander la construction d'un véritable pont routier. En 1972, on envisage d'établir un pont de type Bailey, comme celui qui dessert l'île de Charouin, à Vix. En 1978, c'est le grand pont de Damvix que l'on envisage de transférer au Village de la Sèvre alors qu'il est prévu de le désaffecter et de le remplacer.

Après des décennies de discussions, décision est finalement prise dans les années 2000 de restaurer à l'identique la passerelle, vétuste et dangereuse. Alors que le tourisme se développe dans le Marais et que la qualité de son environnement est une priorité, on préfère ainsi faciliter les déplacements piétons ou à vélo d'une rive à l'autre de la Sèvre. Le Parc naturel interrégional du Marais poitevin est chargé de piloter l'opération, confiée à Jean-Marc Weill, architecte à Paris. Les travaux commencent en mai 2007, réalisés principalement par l'entreprise AB Construction, de Paris, spécialisée en charpente métallique. La passerelle est alors reconstruite quasiment à l'identique. Tout en conservant et restaurant le tablier et les garde-corps, on construit trois nouvelles piles ainsi que de nouvelles rampes, le tout en respectant l'esprit architectural de l'ouvrage.