Dossier d’œuvre architecture IA44004513 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, ligne ferroviaire Nantes-Châteaubriant
Passage à niveau ; maison de garde-barrière puis gare Nantes-Doulon
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Voie ferrée Nantes-Châteaubriant - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse quartier de Doulon
  • Dénominations
    passage à niveau, maison, gare
  • Destinations
    magasin de commerce

Le passage à niveau n° 309 est situé sur le boulevard Louis-Millet au PK 430.397 (ancien chemin vicinal de petite communication n° 1 de Nantes à Doulon) à 4,5 km de l'ancienne gare de la Prairie au Duc. Il est créé entre 1873 (date d'approbation du tracé) et le 23 décembre 1877 (inauguration de la ligne). Ce PN, géré par la Compagnie de l'Ouest (le seul de la ligne Nantes-Châteaubriant), marque la séparation des voies ferrées partant pour Châteaubriant et Segré (ligne Nantes-Segré, n° 111, PK 391.916). 1. Le passage à niveau L'histoire du passage à niveau est rythmée par les demandes d'ouverture de barrières. Ainsi, en 1881, le garde-barrière demande à la Compagnie d'Orléans que les barrières restent ouvertes en permanence, car la circulation étant très importante (110 à 130 voitures par jour) et les barrières étant lourdes, il lui devient pénible de les lever constamment. L'ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées ainsi que la Compagnie de l'Ouest lui répondent qu'il n'y a pas d'intérêt public à supprimer les barrières et qu'au regard de la pénibilité de sa tâche, des mesures vont être prises pour le remplacer dans ses fonctions. A la fin du XIXe siècle, le conseil municipal de Doulon soutenu par les habitants pétitionne pour que les PN 307 à 310 restent ouverts le jour et la nuit, soient munis de cloches et éclairés par des lanternes. L'ouverture des barrières est refusée en journée, la Compagnie d'Orléans estimant que le nombre d'ouvertures de barrière n'est pas exceptionnel. Pour la nuit, la Compagnie d'Orléans propose à la Compagnie de l'Ouest (responsable du trafic de marchandises de nuit provenant de Segré) d'installer un veilleur de nuit pour que les barrières soient ouvertes plus rapidement. Il faut attendre 1929 pour les barrières soient maintenues ouvertes dans l'intervalle des trains. Elles sont fermées trois minutes avant l'heure réglementaire du passage des trains réguliers ou annoncés. Le passage est alors protégé par des signaux. Aujourd'hui, le PN est pourvu de demi-barrières automatiques. 2. La gare de Doulon Dès 1874, avant même l'inauguration de la ligne, les habitants de Doulon demandent à avoir une gare pour le transport des voyageurs qui seraient très nombreux surtout les dimanches et les jours de foire et de marchés, mais aussi pour les marchandises « et notamment les vins de Vendée ». Le 12 février 1885, le ministre des Travaux publics donne son accord pour la création d'une halte, mais seulement ouverte aux voyageurs sans bagages. La maison de garde-barrière est agrandie : un bâtiment construit sur le même modèle est accolé côté passage à niveau. Elle est inaugurée le 18 mai 1885 lors de l'ouverture de la section Mauves-Segré de la ligne Nantes-Segré. La halte dessert alors une population de 10 000 personnes (5 900 habitants des quartiers nord-est de Nantes et 4 100 de Doulon). Dès 1891, le Conseil général de Loire-Inférieure émet le voeu d'établir à l'emplacement de la halte une gare d'échange entre les lignes Nantes-Segré et Nantes-Châteaubriant. Après un refus des compagnies gestionnaires de lignes, le conseil municipal de la Chapelle-sur-Erdre renouvelle la demande en 1903 puis 1906. Le 7 avril 1910, la halte est transformée en gare commune. Le montant des travaux s'élève à 356 200 francs : aux deux modules existants, la Compagnie en accole un troisième côté voie. En 1930, devant l'augmentation du trafic lié au prolongement de la ligne de tramway jusqu'à la mairie annexe et à l'augmentation des expéditions commerciales des maraîchers, le site de la gare est étendu et modernisé : création de 2 nouvelles voies, extension et perfectionnement de l'éclairage, modernisation des toilettes. Le montant des travaux s'élève à 114 000 francs. Le train des maraîchers part le midi, la cour se remplit alors de petits camions qui déversent leur cargaison dans les wagons en partance pour Paris. Un témoin se souvient des chargements de muguet à l'approche du 1er mai. Le 27 mai 1944, la halle de marchandises de la gare est détruite par les bombardements américains. Le dernier train s'arrête à Doulon le 31 mai 1980 avec la fermeture de la ligne Nantes-Châteaubriant. La gare a été reconvertie en boutique SNCF.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1877, daté par source

1. Le passage à niveau Le passage à niveau est muni de feux tricolores, d'avertisseurs lumineux et sonores et de deux demi-barrières Alsthom. 2. La gare de Doulon La maison de garde-barrière initiale (1877-1885) correspondait au plan type "Maison de garde à comble en surcroît et appentis" (toit à longs pans recouvert d'ardoise, moellons apparents au niveau des premières assises, baies en arc segmentaire et façade côte voie percée d'une porte surmontée d'une fenêtre). En 1885 et 1910 fut ajouté de chaque côté un module équivalent (toiture, percement des façades côté voie). Les façades côté voie et passage à niveau ont été recouvertes d'une peinture murale réalisée en juin 2009 par deux collectifs nantais de graffeurs 100 pression et Plus de couleurs en lien avec pick up production. La fresque aux couleurs vives représente une trame de TER.

  • Murs
    • pierre
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon couvert
  • Typologies
    Maison de garde-barrière: modèle 1.
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat

Cette maison de garde-barrière est intéressante par l'évolution de sa structure (1 puis 2 et 3 modules similaires accolés) liée à l'évolution de la destination du bâti (maison de la garde-barrière, halte puis gare).

Documents d'archives

  • Alignement, délimitation, occupations temporaires : 1875-1928-1930.

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes : Série S ; 1003 S 1
  • Nantes-Châteaubriant.

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes : Série S ; 1902 S 220
  • Passages à niveau.

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes : Série S ; 1001 S 1
  • Gares et stations secondaires : Doulon (1893-1916).

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Nantes : Série S ; 1000 S 1
  • Ligne Nantes-Châteaubriant.

    Archives municipales, Nantes : Série O ; O2 4 3
  • Gare de Doulon.

    Archives municipales, Nantes : Série O ; O2 4 4
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général