Dossier d’œuvre architecture IA72058912 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Moulin à foulon, dit Moulin Foulleron ou Moulin Gauthier, puis scierie, 13 route de Corbohay
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Saint-Calais
  • Commune Conflans-sur-Anille
  • Adresse 13 route de Corbohay
  • Cadastre 1836 C4 391  ; 2019 AE 62
  • Dénominations
    moulin à foulon, scierie
  • Appellations
    Moulin Foulleron, Moulin Gauthier
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, logement

On retrouve cet ancien moulin à foulon dans les archives sous plusieurs dénominations : moulin Fouleron, Fouleray, Fouleret, Foullère ou encore Fouilleron, mais aussi sous l’appellation de moulin Gauthier ou Gaultier. On y foulait les pièces de draps ou de laines, l’eau de l’Anille étant semble-t-il réputée, d'après Louis Chéron, pour bien blanchir les tissus. On les faisait ensuite sécher sur les champs à proximité (pré et champs du Foulon, champ de l’Étendoir). D’après la compilation des archives de la Cour-du-Bois réalisée par Roger Graffin en 1889, le moulin à foulon relevait, au moins dès le XVIe siècle, de cette seigneurie. Celle-ci possédait également un moulin à blé situé plus en amont sur le cours de l’Anille, appelé Grand moulin de la Cour-du-Bois. La paroisse comptait trois autres moulins à eau, le moulin à tan (ou moulin Roger dit aussi moulin Philippin), le moulin Petit (ou moulin d’Aubert ou d’Haudebert) relevant de la Barre, le moulin de Persac aujourd’hui disparu. On retrouve le « moulin à draps de Gaultier » ou « moulin Foullère de Gaultier » cité dans les archives du château de la Barre au XVIIe siècle.

La partie est du bâtiment, avec son toit à forte pente, peut être contemporaine des premières mentions et dater du XVIe siècle. Certaines pièces de la charpente pourraient être d’origine, notamment les poinçons, et peut-être les vestiges de cloisons en pan-de-bois. A l’intérieur subsiste une cheminée dont les piédroits galbés peuvent être datés du XVIIe siècle. Dans les années 1800, un certain Louis Bodineau est dit propriétaire du moulin « Fouleret ». Quelques années plus tard, il appartient à la famille Hallery. C’est toujours le cas lorsque le cadastre napoléonien de Conflans est levé en 1829. L’emprise au sol des bâtiments, formant un T sur un bras de l’Anille, n’a pas évolué depuis.

Le recul de l’activité des tisserands au milieu du XIXe siècle met en chômage le moulin à foulon, reconverti en 1849, par M. Bouteiller de Saint-Calais, en scierie mécanique de bois et grumes. En 1853, l'usine reçoit son règlement d’eau comme tous les autres moulins en amont de Saint-Calais, suite à une pétition des habitants de la ville réclamant une meilleure prévention des inondations. M. Bouteiller est autorisé à maintenir sa scierie de bois, sous réserve de se conformer à la réglementation du niveau des eaux et de réaliser les ouvrages nécessaires à son maintien. Ainsi, le madrier en bois formant la crête du déversoir est remplacé par un couronnement en maçonnerie, de nouvelles vannes de décharge sont mises en place, un repère en fer est posé pour signaler le niveau légal de la retenue. La réception définitive des travaux est prononcée le 19 octobre 1854. Dans les carnets de patente de la 2e moitié du XIXe siècle, il est dit que le moulin Gauthier dispose de la plus mauvaise chute d'eau de l'Anille et connait de longues périodes de chômage chaque année (près de six mois). L'outillage se compose de deux scies verticales et une scie ronde avec leurs accessoires. Le bâtiment, sans étage, inclut un logement à pièce unique en pierre et bardeaux, en mauvais état (en 1858). Son aspect est connu par une série de photographies d'Alphonse Poitevin prises dans les années 1870 ou 1880.

La partie ouest du moulin est entièrement transformée en maison d’habitation dans le 4e quart du XIXe siècle (en 1877 selon l'oralité), tranchant avec la bâtisse ancienne par son toit brisé. En 1902, le moulin est racheté par M. de Vanssay, châtelain de la Barre, qui fait construire des hangars en bois sur le pré voisin et y installe une locomobile fixe avec foyer à brûler les déchets, que l’on peut apercevoir sur une photographie ancienne. Cette scierie est transférée à Saint-Calais en 1920. A partir de 1944, René Bleu, originaire de Savigny-sur-Braye, développe une seconde scierie à proximité du moulin, équipée d'une machine à vapeur gazogène et d'un banc de sciage. De nouveaux bâtiments sont construits, le matériel se développe (scies à ruban, tapis roulant, dérouleuses de bois, aspirateurs à sciure...). On y transforme le bois de peuplier en planches pour caissettes et le bois d'aulne en tasseaux. Guy Bleu, fils de René Bleu et maire de Conflans-sur-Anille de 1983 à 1995, cesse l'activité de la scierie vers 1990 suite au remplacement des caisses à volailles en bois par des caisses en plastique. En parallèle, l’ancien moulin depuis longtemps désaffecté est en grande partie remanié dans la 2e moitié du XXe siècle avec le percement de nouvelles ouvertures et l’aménagement d’un garage dans la partie ancienne.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle, 17e siècle, 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1877, daté par tradition orale

Le moulin à foulon est établi sur un long bras de rivière artificiel et rectiligne, parallèle au cours naturel et sinueux de l’Anille. Les bâtiments forment un plan en T. La partie ancienne, à l’est, où se trouvait la roue, présente une toiture très pentue couverte de tuile plate. On distingue, sur la façade postérieure, d’anciennes ouvertures à encadrement en bois aujourd’hui murées. L’intérieur conserve une charpente en partie ancienne, avec quelques chevrons formant ferme, les restes de cloisons à pan-de-bois ainsi qu’une cheminée en pierre de taille calcaire, aux piédroits galbés et moulurés, mais dont la hotte a été transformée. L’ensemble des mécanismes a disparu. A l'extérieur, un petit escalier permettait de descendre au niveau du bief immédiatement en aval de la roue.

Les autres parties du moulin, très remaniées si ce n’est reconstruites, semblent n’avoir rien conservé du bâti primitif. La maison actuelle présente une toiture brisée couverte d’ardoise, une corniche en briques ainsi que des lucarnes passantes en arc segmentaires surmontées d’une corniche. A proximité subsistent quelques vestiges de l’ancienne scierie Bleu : plusieurs constructions en bois envahies par la végétation ainsi qu’un hangar en parpaings.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit partiel
    • grès moellon enduit partiel
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 P 1585. Patente, carnets des établissements industriels, Conflans-sur-Anille.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 7 S 247. 1853-1934 : moulins sur l’Anille, commune de Conflans-sur-Anille.

Bibliographie

  • CHERON, Louis. "Conflans-sur-Anille" (Monographie éditée à partir des articles parus dans la revue Province du Maine de 1973 à 1975), 1976.

    p. 6
  • GRAFFIN, Roger. La seigneurie de la Cour du Bois en la paroisse de Conflans près de Saint-Calais. Le Mans : Edmond Monnoyer, 1889.

    p. 14, 20, 24, 26
  • PAYS DU PERCHE SARTHOIS. Monument du Mois, Conflans-sur-Anille, 2003.

    p. 3
  • VASSEUR, Marinette et Marc. Saint-Calais et son canton. Saint-Cyr-sur-Loire : éditions Alan Sutton, 2003.

    p. 119

Périodiques

  • ROCHERON, Alain. BARROY, Christophe. "La transformation des paysages ruraux depuis le XIXe siècle. Utiliser les photos d'Alphonse Poitevin". Maisons Paysannes de France, Sarthe, printemps 2017.

    p. 12, 16-19

Documents figurés

  • Photographies et dessins de Conflans-sur-Anille par Alphonse Poitevin, milieu et 2e moitié du XIXe siècle. (Musée Nicéphore Niepce, Chalon-sur-Saône).

  • Collections de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Conflans-sur-Anille. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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